Mais nous ignorons ce qu’ils font à nos portes depuis trente ans, notamment la guerre civile qu’ils conduisent depuis huit ans. Notre propre stupidité nous permet de supporter les cris de guerre de nos responsables politique aux côtés de ces criminels.
Lorsque survient une guerre, les gouvernements croient toujours qu’ils doivent renforcer le moral de leur population en les abreuvant de propagande. Les enjeux sont tels, la vie et la mort, que les débats se durcissent et les positions extrémistes font recette. C’est très exactement ce à quoi nous assistons ou plutôt la manière dont nous nous transformons. Dans ce jeu, les idées défendues par les uns et les autres n’ont aucun rapport avec leurs présupposés idéologiques, mais avec leur proximité du pouvoir.
Au sens étymologique, la propagande, c’est juste l’art de convaincre, de propager des idées. Mais à l’époque moderne, c’est un art qui vise à reconstruire la réalité pour dénigrer l’adversaire et magnifier ses propres troupes.
Immédiatement après que la preuve de l’explosion des gazoducs a été apportée, tout le monde (y compris moi-même) a avancé sa théorie sur le coupable.
Nombreux sont ceux qui, par réflexe, pointent du doigt les déclarations de Joe Biden et de Victoria Nuland concernant la suppression du gazoduc Nordstream 2 avant que la guerre en Ukraine n’éclate. Mais, et alors ? Pourquoi avoir attendu sept mois pour mettre cette menace à exécution ? Et pourquoi se débarrasser en même temps de Nordstream 1 ?
L’argument repose sur l’idée que les États-Unis sont désormais un État voyou entièrement contrôlé par des néoconservateurs qui y voient l’occasion de faire d’une pierre deux coups sur le plan géopolitique, en entrant en guerre contre la Russie tout en reprenant la domination sur une Europe vassale.
C’est en effet le sentiment qui prévaut dans l’ensemble des médias alternatifs anti-américains. De Pepe Escobar à Bernard de Moon of Alabama, l’empressement à faire le lien entre le mobile (Escobar) et les moyens (MoA) est assez convaincant.
Cependant, je ne suis pas d’accord...
À force de laisser Kiev faire tout ce qu’elle veut, même les pires crimes de guerre et actes terroristes, l’Occident encourage l’Ukraine à continuer à jouer avec le feu, au risque de provoquer un désastre qui dépasserait les frontières du pays.
Le 23 octobre 2022, le ministre russe de la Défense s’est entretenu par téléphone avec les ministres de la Défense des États-Unis, de la France, du Royaume-Uni et de la Turquie. Sergueï Choïgou a abordé la situation en Ukraine, et a surtout fait part des inquiétudes de la Russie sur d’éventuelles provocations de l’Ukraine avec l’utilisation d’une bombe sale (bombe conventionnelle entourée de matériaux radioactifs qui seront dispersés lors de l’explosion).
Le lendemain, le chef des troupes de protection contre les risques NRBC (Nucléaires Radiologiques Biologiques et Chimiques) russes, le lieutenant général Igor Kirillov, a tenu une conférence de presse sur le risque d’une provocation de l’Ukraine à l’aide d’une bombe sale. Le but étant d’essayer d’isoler Moscou sur la scène internationale en faisant passer la Russie pour un état terroriste ayant eu recours à l’arme nucléaire contre un pays qui n’en est pas doté.
Mais à mon sens ce n’est pas le seul but recherché tant par Kiev, que par Londres, Washington, ou même Bruxelles. Une provocation à la bombe sale permettrait à l’Ukraine de sécuriser le soutien occidental en matière d’armes et d’argent, en renforçant la propagande anti-russe présente en Occident, et en servant de diversion aux tensions sociales croissantes qui deviennent problématiques en Europe.
Malgré leur défaite cuisante subie lors de leurs dernières attaques sur le front de Kherson, les forces ukrainiennes, poussées par un régime de Kiev lui-même pressé par Washington, semblent vouloir lancer une nouvelle offensive contre cette ville stratégique située sur l’embouchure du Dniepr, espérant la conquérir avant l’arrivée de l’Hiver qu’annoncent depuis quelques jours des pluies automnales de plus en plus froides.
La menace qui pèse aujourd’hui sur les populations de Kherson est double : à la fois l’offensive potentielle des forces ukro-atlantistes qui ne manqueront pas de bombarder la ville, et d’autre part la destruction possible du barrage hydro-électrique de Kakhovka qui déclencherait une inondation du secteur.
L’expert a noté qu’un rôle important dans les événements qui se déroulent en Ukraine est joué par les moyens de reconnaissance aérienne américains, à savoir les avions de contrôle de combat E-8 Joint STARS et de désignation de cibles. Ces avions sont équipés de radars qui permettent de suivre jusqu’à 600 cibles au sol simultanément. Ils enregistrent les mouvements des troupes russes et transmettent à l’armée ukrainienne des données sur leur emplacement, leur vitesse de déplacement et leur direction.
Le réseau de reconnaissance aérienne de l’OTAN comprend de nombreux types d’aéronefs différents, en plus du E-8 dont on se souvient, il comprend E-3 AWCS, EC-135, RQ-4B. Ils patrouillent la partie nord de la mer Noire et la frontière avec la Roumanie avec la Pologne. Ils sont combinés en un seul réseau, à travers lequel les données reçues sont envoyées aux stations au sol situées en Ukraine. L’expert estime que la destruction des communications entre les forces armées ukrainiennes et la reconnaissance aérienne de l’OTAN est une cible secrète des frappes russes sur les infrastructures ukrainiennes. Il y a quelque temps, j’ai reçu un message démontrant que ces actions ont déjà porté leurs fruits.
« Dans un communiqué de presse daté du 18 octobre, le représentant du ministère russe de la Défense Igor Konashenkov a déclaré que les forces armées russes avaient détruit la station de communication spatiale du Centre de communication du gouvernement ukrainien, situé dans la région d’Odessa », a déclaré Valentin Vasilescu.
C’est de l’argent qui, directement ou indirectement, sort de nos poches. Ce chiffre est en augmentation continue. L’Union européenne entraînera 15 mille militaires ukrainiens dans deux camps en Pologne et dans un autre État membre.
Au sommet OTAN des ministres de la Défense, le secrétaire général Stoltenberg informe : « À la suite du sabotage des gazoducs Nord Stream, nous avons doublé notre présence en Mer Baltique et en Mer du Nord à plus de 30 navires« . Ce qu’est la matrice de l’attaque est confirmé par le fait qu’on a empêché la société Gazprom russe, co-propriétaire du Nord Stream, de participer aux enquêtes sur les explosions sous-marines.
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Rubrique L’art de la guerre du 21 mai 2019 : Rand corporation : comment abattre la Russie
Contraindre l’adversaire à s’étendre excessivement pour le déséquilibrer et l’abattre : ce n’est pas une prise de judo mais le plan contre la Russie élaboré par la Rand Corporation, le plus influent think tank étasunien qui, avec un staff de milliers d’experts, se présente comme la plus fiable source mondiale de renseignement et d’analyse politique pour les gouvernants des États-Unis et leurs alliés.
Le commandant en chef de l’armée ukrainienne, le général « nationaliste intégral » Valeri Zaloujny, a écrit il y a un mois à SpaceX pour lui demander 8 000 terminaux supplémentaires. Son armée en a préalablement reçu 20 000 —les terminaux valent entre 1 500 et 2 500 dollars selon le modèle—, largement payés par la Pologne, les États-Unis et le Royaume-Uni.
Les bataillons tchétchènes se battent en Ukraine, directement sous les ordres des présidents Kadyrov et Poutine, et non pas sous celles du ministère russe de la Défense.
Traditionnellement les Tchétchènes étaient les principaux soldats des armées tsaristes et soviétiques. Il s’agit de combattants musulmans pour la Sainte Russie. Un des enjeux des deux guerres de Tchétchénie était d’en priver la Russie. Manifestement, Kadyrov est parvenu à restaurer leur rôle.
Si l'on regarde froidement l'événement, on fera un double constat: en ayant recours au terrorisme, Kiev montre les limites de sa puissance; mais, comme tout acte terroriste, l'objectif est de provoquer une réaction disproportionnée de l'adversaire.
Plusieurs sources au sein de l’appareil d’Etat ukrainien ont revendiqué l’action, jusque dans l’entourage du président Zelenski.
Un acte terroriste vise toujours à être spectaculaire. Mais il signe aussi la capacité d’attaque de ceux qui commettent l’attentat. En revendiquant ouvertement la tentative de destruction du pont, le gouvernement ukrainien révèle cependant qu’il est dans une situation de faiblesse. Le terrorisme est l’arme des faibles.
Des référendums ont eu lieu dans les républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, dans les régions de Zaporozhye et de Kherson. Les gens ont fait leur choix, un choix clair. Et cela, bien sûr, est leur droit, leur droit inaliénable, qui est inscrit dans le premier article de la Charte des Nations unies, qui parle directement du principe de l’égalité des droits et de l’autodétermination des peuples.
Que dira Vladimir Poutine ? 80% des citoyens russes souhaitent que l’opération militaire se poursuive dans toute l’Ukraine pour éliminer une bonne fois pour toutes la menace de l’OTAN, à la manœuvre en Ukraine. N’oublions pas que la mobilisation d’une partie des réservistes en Russie vise à conserver la plus grande partie de nos forces pour un éventuel conflit contre l’OTAN (état des forces russes dans l’article ici).
L’OTAN justement continue d’amasser des forces dans les Pays Baltes et en Pologne. Par ailleurs les attentats contre le gazoduc Nord Stream montre qu’elle a l’intention d’en découdre.