Le groupe de campagne pour la protection de la vie privée Digital Rights Ireland a demandé une enquête sur la collecte de données sur la consommation d’électricité par les compteurs intelligents d’ESB Networks. Le groupe affirme que la société semi-étatique recueille plus de données que ce dont elle a besoin à des fins de facturation et que les clients ne sont pas conscients de la collecte de données.
L’installation des compteurs intelligents a commencé en 2020 et a été installée dans plus de 800 000 foyers. L’objectif est de remplacer tous les compteurs par des compteurs intelligents d’ici 2024.
Le mois dernier, ESB Networks a reconfiguré les compteurs intelligents pour collecter des données détaillées toutes les demi-heures. Ces données sont stockées dans une base de données centralisée. DRI affirme que les clients n’ont pas consenti à cette collecte de données. Le groupe s’interroge également sur la base juridique de la collecte de données et demande à la Commission de protection des données (DPC), organisme de surveillance de la vie privée, d’enquêter.
Interview
Transrural Initiatives : D’où vient cette idée de relancer les cabines téléphoniques à Grenoble ?
Vincent, membre du collectif Observatoire international pour l’installation des cabines téléphoniques (OIRCT) : Il y a deux ans, un parti un peu décalé, le parti « popolitique » s’est lancé dans la campagne des municipales à Grenoble. Parmi les propositions, il y avait l’idée de réinstaller 22 cabines téléphoniques dans la ville.
L’an dernier, le journal local Le Postillon s’était penché sur cette proposition en disant qu’il fallait aller jusqu’au bout de la démarche. L’article a touché pas mal de monde et avec des membres du Postillon et d’autres personnes, nous avons créé l’OIRCT. Nous avons lancé la première cabine téléphonique en mars dernier dans un parc où il n’y a aucun accès à l’électricité et internet et la seconde vient d’être installée.
À Grenoble, une part du budget municipal est consacrée à un budget participatif. On a été sélectionnés parmi la trentaine de projets pour la suite qui va faire l’objet d’un vote plus large.
Au Royaume-Uni, le Centre de sécurité nationale, alias « SitCen », un organisme gouvernemental, a conclu un contrat avec la société de télécommunications espagnole Telefonica, dans le but d’utiliser les données mobiles pour obtenir des « informations » sur un éventail assez large de comportements de personnes. Et il s’agit de millions de personnes. Un tiers de la population du Royaume-Uni, en fait – si l’on en croit les télécoms.
L’accord consiste à permettre à SitCen, avide de big data, d’accéder aux informations du service O2 Motion Data & Insights de Telefonica au Royaume-Uni.
Pendant cette période, le SitCen – créé l’année dernière en tant que lieu centralisé géré par le Cabinet Office pour les interventions d’urgence – et O2 travailleront ensemble pour transformer les données extraites des téléphones des utilisateurs en « insights » concernant leurs mouvements (localisation), leurs habitudes de mobilité (mode de transport), ainsi que des informations liées au comportement et à la démographie.
Ces données seront à la fois en temps réel et anonymes, promettent les promoteurs du projet.
Le débat ne se limite pas qu’à Pôle emploi et à la CAF, il va bien au-delà.
Dans cet épisode de « Toujours debout », notre quotidienne politique et culturelle Nadiya Lazzouni reçoit sur son plateau, Bastien Le Querrec et Benoît Piedallu, tous deux membres de l’association de défense des libertés numériques, La Quadrature du Net.
L’association vient tout juste de sortir un livre : « Internet et libertés : 15 ans de combat de la Quadrature du Net » (Éditeur : Vuibert). Un livre riche qui fait le point sur une évolution préoccupante : au départ un espace précieux de liberté, Internet est devenu aujourd’hui un territoire d’expérimentation de tous les systèmes de surveillance de masse, de ce que la Quadrature du Net appelle la technopolice, de la censure et de la publicité ciblée.
Avant de revenir sur cette dernière publication, Nadiya Lazzouni et ses invités commenceront par évoquer des articles de La Quadrature du Net proprement glaçants. Ces derniers dépeignent la France de 2022 où les technologies de contrôle social étant déjà réalité, à l’image du modèle chinois visant les personnes les plus précaires.
Quelques points saillants :
• Le document de cadrage publié par le gouvernement en 2014 fixait des orientations très générales et invitait les autorités locales à prendre des initiatives en vue de l’application généralisée du dispositif d’ici 2020.
• Pourtant, il n’y a actuellement aucun dispositif de crédit social au niveau national, et l’auteure de la conférence estime que la généralisation du système est impossible.
• En Occident, on confond souvent ce dispositif avec le système des points de fidélité mis en place par des entreprises privées.
• L’application du crédit social est complètement décentralisée au niveau provincial, régional ou municipal.
En septembre 2021, le ministère français de l’économie et des finances a demandé à avoir accès aux soldes des comptes et au nombre de transactions mensuelles de tous les comptes bancaires des particuliers et des entreprises en France. Non seulement le ministère de l’économie et des finances souhaitait avoir accès à ces données personnelles sensibles, mais il voulait également être en mesure de les collecter en temps réel.
Celui-ci ne se veut en aucun cas exhaustif : il détaille les différentes actions possibles ou déjà employées par des collectifs ou des personnes seules pour lutter contre l’installation de caméras dans nos rues. Il a aussi vocation à être modifié et critiqué. Aidez-nous à l’améliorer en nous envoyant un mail à ou directement sur le forum Technopolice.
Une nouvelle IA conçue pour prédire la criminalité avant qu’elle ne se produise a été testée dans plusieurs villes américaines. Elle a prédit avec précision les événements dans 80 à 90 % des cas. L’IA est censée être conçue pour optimiser les politiques et allouer des ressources aux zones d’une ville qui en ont le plus besoin, mais les inquiétudes sont nombreuses quant aux mauvais résultats de l’IA et à ses biais inhérents.
L’émission présentera du contenu drôle et viral capturé par les caméras Ring, comme « des voisins qui sauvent leurs voisins, des demandes en mariage, des réunions militaires et des animaux stupides ».
De telles vidéos peuvent être divertissantes et deviennent souvent virales. Cependant, elles détournent l’attention des gens de la surveillance de masse exercée par les caméras Ring. Les vidéos des caméras Ring ont été utilisées dans le cadre d’enquêtes menées par les forces de l’ordre aux États-Unis et à l’étranger, allant jusqu’à tirer des vidéos des caméras de sonnettes des particuliers sans mandat.
En entretenant la peur de la criminalité dans les banlieues et en s’associant avec les services de police, Amazon a déployé de manière agressive les caméras de surveillance domestique Ring.
Elle y présente notamment le cadre juridique actuellement applicable et souligne les risques pour les droits et libertés des personnes.
Depuis 2017, la CNIL appelle à la vigilance concernant les évolutions des outils de vidéoprotection et l’inadéquation du cadre légal avec certaines technologies parfois déployées. Pour autant, depuis plusieurs années, de nouveaux types de caméras équipées de logiciels d’intelligence artificielle se développent. Il s’agit par exemple de dispositifs qui filment la voie publique et peuvent comptabiliser en temps réel les différents usages (piétons, voitures, vélos) afin de les répertorier, ou encore qui comptabilisent et catégorisent (genre, âge, etc.) les personnes fréquentant un centre commercial afin d’adapter les contenus publicitaires ou l’agencement des enseignes ou des produits.
Dans l’épisode, des dirigeants de Corsight AI ont été interviewés, soulignant les avantages de la technologie de reconnaissance faciale dans la lutte contre la criminalité dans les cas où les suspects ont couvert leur visage.
« Nous pouvons faire de la reconnaissance faciale avec des masques, nous pouvons faire de la reconnaissance faciale à 90 degrés de rotation de la tête. Nous pouvons faire de la reconnaissance faciale, des angles d’adresse aigus à partir de caméras montées en hauteur »