Nous sommes ici dans une ferme qui s’est démultipliée », lance Anne Déplaude, vigneronne à Tartaras, dans la Loire, devant des étudiants médusés [1]. « Il y a vingt ans, cette ferme était en lait et comptait deux associés sur 70 hectares. Aujourd’hui, sur une surface équivalente, on a désormais quatre fermes et huit personnes qui travaillent. »
Comment ont-ils réussi ce pari ? L’histoire commence en 2001. Anne arrive sur la ferme de son compagnon, Pierre-André. Il élève alors une quarantaine de vaches laitières en Gaec avec son cousin [2], et livre son lait à une laiterie détenue par Danone. « Ce qui a motivé la reconversion, c’est qu’on vendait le lait à la laiterie et que c’était elle qui fixait le prix. Notre envie, c’était de maîtriser le produit et d’aller jusqu’au produit fini », souligne Anne. Le projet mûrit tranquillement et tend vers la viticulture. À partir de 2003, de nouvelles vignes sont progressivement plantées. « Le vin permet d’optimiser la valeur ajoutée à l’hectare. On a pu faire ce changement car on avait fini d’amortir l’outil : on n’était plus pieds et poings liés avec les banques. »
Autonomie, un maître mot
« Cette autonomie financière a permis de préserver notre autonomie décisionnelle » poursuit Anne. Avec Pierre-André, ils font le choix d’un certain type de viticulture : ils décident de limiter la surface de plantations à 8 hectares, afin d’être sur une approche très qualitative avec d’anciens cépages locaux. « On a aussi fait le choix d’investissements progressifs et calibrés », poursuit la vigneronne. Ils construisent ainsi un bâtiment dédié à la vinification dix ans après la plantation des vignes.
L’autonomie, maître mot dans leur parcours, est aussi technique. « On s’est beaucoup formés, on s’est aussi équipés, mais on n’a jamais été dépendants d’un conseil extérieur. » Pierre-André précise : « Dans beaucoup de fermes, c’est le vendeur de phytos [pesticides de synthèse, ndlr] qui fait le calendrier de traitements ».
« Plutôt que de tout mécaniser, on a aussi fait le choix d’employer du monde » complète Anne. Deux salariés et demi travaillent aujourd’hui avec le couple. Ils vendent entre 30 000 et 35 000 bouteilles par an, dont la moitié en vente directe. « Notre reconversion a permis de libérer du foncier qu’on a décidé de partager pour favoriser la ’’multiplication de paysan·nes’’. » C’est là que Philippe Chorier, éleveur, entre en scène.
Mutualiser pour éviter l’endettement
« En 2007, j’avais un projet de porc plein air, avec un fort souci d’autonomie », confie Philippe. Sidéré par le coût de mécanisation qu’il a pu constater dans diverses exploitations agricoles, il envisage une structure à petite échelle dans laquelle il pourra minimiser au maximum ses investissements. Il contacte les Déplaude via l’Association départementale pour le développement de l’emploi agricole et rural (Adear). « Trente hectares se libéraient dont les Déplaude n’étaient pas forcément propriétaires. Pierre-André m’a accompagné pour se porter garant et j’ai pu récupérer 17 hectares », raconte Philippe.
L’essentiel du matériel que Philippe utilise est en Cuma (coopérative d’utilisation de matériel agricole). « J’ai toujours eu des tracteurs collectifs. Pour 3000 euros de parts sociales à la Cuma, on peut avoir du matériel disponible et ça me convient très bien. » Le souci de la mutualisation pour être autonome le conduit à s’investir dans la création d’une boucherie en SARL, ainsi que dans un atelier de découpe collectif. « On partage l’outil. Ça permet de mutualiser et d’amortir les coûts sur 10 personnes. Quand on fait face à des factures d’électricité qui grimpent de 600 à 1000 euros, on répartit mieux à plusieurs. »
Au terme de quinze ans d’installation, il se réjouit : « je suis 100 % autonome sur les aliments, et en temps de travail. Mon bâtiment est payé, j’ai moins de pression. » Il y a quelques mois, Philippe a cédé à son tour 2,5 hectares à un jeune, ancien salarié des Déplaude, pour lui permettre de s’installer en viticulture. « Je suis heureux d’avoir contribué à ce qu’il puisse planter des vignes et se lancer. »
Salutaire !
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« La communauté LGBT n’existe pas : elle n’existe ni juridiquement ni dans les faits. (...) Il y a une guerre ouverte entre les lesbiennes et les homosexuels, d’autant plus d’ailleurs, une lesbienne se définit parce qu’elle n’a pas du tout envie de se faire baiser par un homme, et un gay se définit parce que le sexe des femmes le dégoûte ! Donc la communauté LGBTQ+, c’est une usine à gaz où personne n’a vraiment d’intérêt commun. (...) Ça aussi, c’est du communautarisme abusif. »
Ces solutions exploitent notamment nos plus grandes forces là où les actions habituelles ne les utilisent pas du tout. Et elles profitent des faiblesses des industriels. A utiliser et à diffuser sans modération.
Chapitrage :
#1 - Les enjeux
#1.1 Les enjeux sur la santé
#1.2 Les enjeux financiers
#1.3 Les enjeux écologiques
#1.4 Les enjeux sur le patrimoine commun
#1.5 Les enjeux sur la démocratie
#1.6 Les enjeux sur les possibilités techniques
#2 - Les forces et faiblesses de l'opérateur
#2.1 Les forces de l'opérateur
#2.2 Les faiblesses de l'opérateur
#3 - Nos forces et nos faiblesses
#3.1 Nos faiblesses
#3.2 Nos forces
#4 - Les pièges à éviter
#4.1 La canalisation des mécontents
#4.2 Des structures administratives lourdes
#4.3 Agir directement contre l'opérateur
#4.4 Ne faire qu'une seule action
#4.5 Des actions gérées par peu de gens
#5 - Actions des mairies
#6 - Comment avoir des actions efficaces ?
#6.1 Utiliser le nombre
#6.2 S'organiser en collectif
#6.3 Focaliser sur les personnes clés
#7 - Les bases juridiques
#7.1 Le rapport de l'ANSES
#7.1 Le dossier d'information mairie
#7.1 Envoi de lettre avec preuve de dépôt ET de contenu
#8 - Les informations utiles
#9 - Une action collective pour se regrouper
#10 - Une action utile
#11 - Des actions individuelles et coordonnées
#12 - Pour continuer à mettre la pression
#13 - Si l'opérateur essaie de passer en force
#14 - Si la mairie est favorable au projet
Tandis que la théorie de Sélection naturelle de Charles Darwin reposait sur ce que sa propre formation culturelle tendait à le faire observer aux îles Galapagos, Pyotr Kropotkine participa à des expéditions géographiques en Sibérie. Là, il réalisa qu’une vision totalement différente de celle de Darwin se présentait à l’observation, et était susceptible d’être reportée sur la théorie de l’évolution de l’Homme.
« Qui sont les plus aptes ? Ceux qui se font sans relâche la guerre ou ceux qui sont solidaires les uns les autres ? »
Cela fait maintenant dix ans que la commune de Roquevaire, dans les Bouches-du-Rhône, a établi la gratuité de « l’eau vitale » pour ses habitant·es (lire L’âdf n° 102). Le principe : chaque humain a un besoin irrépressible en eau potable pour survivre, il convient donc de lui en donner libre accès. Et ainsi, chaque foyer a droit à 30 mètres cubes de flotte gratuits (1), le conseil municipal considérant, à travers une délibération prise en décembre 2011, que « l’eau potable ne doit pas être une marchandise source de profits injustifiés, mais qu’elle est un bien commun de l’humanité ».
Les 120 mètres cubes suivants, considérés comme de « l’eau utile », sont payants, à un tarif relativement classique. Et au-delà, arrive « l’eau de confort », pour remplir sa piscine par exemple, pour laquelle le prix est nettement plus élevé.
En une petite décennie, ce système, qui était géré jusqu’en 2019 en régie directe, a fait ses preuves. Il a permis de rémunérer les cinq agents qui s’occupaient de la gestion des 92 kilomètres du réseau de distribution. Ils en ont amélioré la qualité par rapport à l’époque où il était géré par le privé, diminuant sensiblement les pertes liées aux fuites : en quelques années, le rendement est passé de 60 % à 76 %. La consommation globale d’eau potable n’a pas augmenté, elle a même légèrement baissé. Loin d’être un gouffre financier, cette tarification sociale et solidaire a au contraire permis de dégager des bénéfices qui ont abondé les comptes de la commune.
Bref, pour les 9 000 Roquevairois·es, ce fonctionnement ne présentait à peu près que des avantages. À moins, peut-être, d’avoir une piscine olympique au fond du jardin, mais dans ce cas, il est plutôt logique et sans doute pas insoutenable de payer un peu pour les autres. C’est même le principe d’une tarification solidaire.
Et puis, des décisions venues de loin – de Paris, pour être exact – ont contraint la municipalité à dissoudre sa régie. Au 1er janvier 2018, c’est en effet la métropole d’Aix-Marseille-Provence nouvellement créée qui hérite de la compétence de l’eau. Roquevaire est alors obligée de rejoindre l’une des régies de la grande métropole. Yves Mesnard, le maire de la commune, se sent « dépossédé » : « avant, je faisais ce que je voulais. Nous avions des excédents et comme, nous étions en régie directe, je pouvais les réintégrer sur mon budget principal. Maintenant, c’est fini », regrette-t-il.
Alors que la ville syrienne de Jablé publiait sur les réseaux sociaux un appel de détresse demandant au plus grand nombre de jeunes volontaires de rejoindre au plus vite le cimetière Al-Fayd afin d’aider à creuser les tombes, le nombre de corps à ensevelir en leur dernière demeure ayant largement dépassé les capacités locales, le porte-parole officiel du département d’État américain, déclarait via Tweeter : « La Turquie envoie généreusement ses équipes d’intervention dans le monde entier pour aider lors des catastrophes naturelles. Les États-Unis sont prêts à aider les peuples turc et syrien en ces temps difficiles ».
Elisabeth Borne doit présenter ce 10 janvier le projet de réforme des retraites. Ardemment souhaitée par Emmanuel Macron, la réforme vise à reculer l’âge légal de départ à taux plein à 65 ans. Cela fait des semaines que les membres du gouvernement et de la majorité avancent des arguments parfois fallacieux pour tenter de justifier cet allongement de la durée de travail.
Basta! est allé regarder de plus près.
Cet opposant au Linky avait trouvé un point faible au dispositif : les concentrateurs, qui rendent les compteurs « communicants ». Las de suivre la voie légale qui ne reconnaissait pas l'électrohypersensibilité, il a commencé à en « faucher » une petite centaine avant de se faire pincer.
Enedis a voulu faire un exemple.
MORT D'UN INVISIBLE
Il y a quelques jours, Christophe M. a mis fin à ses jours. Originaire de la Vienne, il vivait, travaillait et militait en Bretagne. Nos routes se sont croisées, il y a déjà un paquet d’années, à la faveur d’activités militantes. Plutôt qu’activité militante, « combat » serait un mot plus juste. Pour lui, se résigner n’était pas une option de vie. Ni se résigner, ni se soumettre.
Devenu EHS – électrohypersensible – il avait dû cesser son activité professionnelle. Il a alors consacré l’essentiel de son temps et de son énergie à faire connaître cette pathologie – méconnue et niée, en dépit des chiffres maintenant officiels de l’Anses, soit 3,5 millions de personnes (en France) en 2018. Il s’est attelé, de diverses manières, à faire connaître la nocivité des brouillards perpétuels d’ondes électro-magnétiques dans lesquels nous baignons tous, ondes qui impactent plus ou moins notre santé, et qui rendent la vie « normale » impossible aux malades : de lourds symptômes douloureux, difficiles à soigner et invalidants, entraînant exclusion scolaire et professionnelle, vie sociale impossible, en tous lieux puisque les ondes sont omniprésentes…. et recherche sans fin de zones blanches – plutôt grises, à ce jour – se raréfiant de plus en plus avec l’arrivée des 5 et 6G. Ces malades ont découvert la réalité d’un confinement total, bien avant la « crise sanitaire » . Et pour eux, ça ne s’arrête pas sur décret gouvernemental !
Dans le microcosme, Christophe était connu en tant qu’intrépide et joyeux militant anti-Linky. Nous, les militant-es Stop-Linky, ne sommes pas nombreux. Il est très difficile de mobiliser, les ondes ne se voient pas – donc elles n’existent pas ou sont inoffensives – et la majorité des gens ont tellement bien digéré le message technophile qu’ils sont persuadés que les problèmes créés par la technologie seront réglés par la technologie. Ignorant – volontairement ou non – que c’est une course sans fin puisque voulant et prétendant résoudre les problèmes qu’elle a générés, la technologie en crée de nouveaux…. Bref, parmi les quelques militants actifs énervés par l’alien vert-fluo (et ses frangins), Christophe était sans doute le plus audacieux, intrépide et activiste. Ses petits bricolages pour désactiver les envahisseurs ont fini par être dénoncés à la police par une « bonne Française ». Enedis, agacé et voulant faire un exemple, a fait traduire notre camarade en justice et lui a demandé une quarantaine de milliers d’euros de dédommagement, demande suivie par le juge. Christophe avait renoncé à faire appel, découragé par son avocat qui prédisait un second verdict plus lourd encore que le premier.
Même si, dans diverses luttes, les « minuscules » remportent parfois de beaux combats contre les « puissants », David ne gagne encore que rarement contre Goliath. Sans emploi ni source de revenus donc incapable de s’acquitter de la somme réclamée, non reconnu dans ses activités de lanceur d’alerte, très isolé en dépit des quelques déclarations de comités de soutiens, Christophe s’est trouvé pris à la gorge… il n’y avait plus qu’un petit pas jusqu’à la corde qu’il s’est passé au cou ce mercredi 28 septembre.
Si on considère le résultat de certains combats, on peut parler d’échec. Il est pourtant tout à fait possible de le regarder autrement. Dans cette société où les injustices, de plus en plus nombreuses, sont d’État, dans ce temps gangréné par l’individualisme, refuser de se soumettre, refuser de se résigner, résister, agir dans le sens du commun et du meilleur, dans quelque domaine que ce soit, c’est déjà une victoire. Contre l’indifférence et le fatalisme. Contre la perte galopante de notre humanité – de notre essence, donc.
Christophe (Linkiller) était mon camarade, mon frère d’armes – et d’âme – mon ami. Personne n’a le droit de le juger, et surtout pas ceux qui n’ont ni son courage, ni son engagement. Ses obsèques auront lieu dans le petit cimetière de St Pierre les Églises à Chauvigny, ce mercredi 5 octobre à 10 h.Le 3 octobre 2022
L’alimentation est un marqueur des inégalités sociales en France. D’après une étude de l’Anses [2], les plus pauvres mangent moins et plus mal que les classes aisées, consommant davantage de sodas, viande, produits industriels. La précarité alimentaire [3] explose, en particulier depuis la crise sanitaire. D’où l’ambition de Vrac et Cocinas, créée en décembre 2020.
Vrac et Cocinas accompagne trois autres groupes, à Montpellier. À l’échelle nationale, le réseau Vrac — Vers un réseau d’achat en commun — compte aujourd’hui plus de 4 500 adhérents et 70 groupements d’achats dans des quartiers prioritaires de la politique de la ville.
« Nous voulons lutter contre les inégalités alimentaires »
A travers la série « Collectifs en action », Le Média en 4-4-2 donne la parole à celles et ceux qui se mobilisent et se battent sur le terrain pour la construction d’un monde nouveau. Chaque collectif a sa vision, ses idées et ses méthodes ; cette multitude de solutions proposées permet à chaque citoyen qui souhaite s’engager de trouver le chemin qui est le sien.
« L’esprit Solaris préfigure le monde qui prendra forme demain pour tous ceux qui l’ont voulu »
Largement reprise par les médias, cette rhétorique remporte, il faut le reconnaître, un succès croissant au sein de la population qui se perd à accuser plus pauvre que lui, pendant que les plus riches se réjouissent. À tel point que certains à gauche, comme Fabien Roussel, ont même flirté avec. Mais, en s’y penchant de plus près, on se rend compte que cet argument repose sur une série de poncifs et qu’il sert à masquer d’autres problèmes plus profonds.
Quelques rappels.