La modernité à travers les yeux de la tradition
Passons maintenant à une partie absolument différente de l’anthropologie : la manière dont la philosophie et la science de l’Occident moderne présentent l’homme, son essence, sa nature. Nous commençons presque toujours par des notions modernes, que nous tenons pour acquises (« le progrès est obligatoire »), et à travers leur prisme, nous nous tournons vers d’autres notions, par exemple pré-modernes. Avec un certain degré d’indulgence.
Si tel était le cas, toute anthropologie religieuse, et en particulier sa section eschatologique, apparaîtrait comme une généralisation naïve et arbitraire. Or voici ce qui est intéressant. Si nous regardons de l’autre côté et essayons d’évaluer les théories anthropologiques de la modernité à travers les yeux d’un homme de la Tradition, une image choquante s’ouvrira devant nous.
Si l’histoire est le processus de division de l’humanité en moutons et en boucs, c’est-à-dire l’actualisation finale, à travers quelques étapes successives, de la liberté des hommes à choisir soit en faveur des enfants de la lumière soit en faveur des enfants des ténèbres, alors les derniers siècles de la civilisation de l’Europe occidentale, qui se positionne de plus en plus en retrait de Dieu, de la religion, de la foi, du christianisme et de l’éternité, apparaîtront comme un processus continu et croissant de glissement vers l’abîme, un glissement massif vers le côté Denitsa, un vecteur conscient et structurellement vérifié de lutte directe contre Dieu.
La modernité européenne est la « voie des boucs », c’est-à-dire l’invitation compulsive faite aux sociétés et aux peuples à devenir des boucs émissaires lors du Jugement dernier. La civilisation européenne occidentale de la modernité s’est construite dès le départ sur le rejet de la religion: d’abord par la relativisation de ses enseignements (le déisme), puis par un athéisme dogmatique pur et simple.
L’homme est désormais pensé comme un phénomène matériel/psychique indépendant, porteur de rationalité. Dieu apparaît comme une hypothèse abstraite. Dans la culture New Age, ce n’est pas Dieu qui crée l’homme, mais l’homme s’invente un « Dieu », dans la quête naïve d’expliquer l’origine du monde. Avec cette approche, ni les mondes spirituels ni les anges n’ont de place dans l’existence, toute la spiritualité est réduite à l’esprit humain.
En même temps, l’acte même de la création et l’éternité créée sont rejetés; par conséquent, l’idée de la structure du temps et de l’histoire change : le Paradis et le Jugement dernier sont présentés comme des « mythes naïfs » ne méritant aucune considération sérieuse. L’apparition de l’homme est décrite comme une étape dans l’évolution des espèces animales et l’histoire de l’humanité comme un progrès social graduel menant à des formes d’organisation sociale considérées toujours plus parfaites, avec des niveaux de confort et de développement technologique toujours plus élevés.
Cette image du monde et de l’homme nous est si familière que nous réfléchissons rarement à ses origines ou aux hypothèses sur lesquelles elle repose, mais si nous nous y intéressons quand même, nous voyons qu’il s’agit d’un rejet radical de l’ontologie du salut, d’une volonté d’interdire catégoriquement à l’homme de créer son être dans les domaines propres aux moutons de l’eschatologie. Le paradigme de la modernité tourne le dos à Dieu et au ciel et, par conséquent, se dirige vers l’intérieur.
01:49 Victoire économique de la Russie
03:15 Succès hypersonique américain
04:25 Frénésie polonaise et destruction de la Russie
09:30 La Russie face à la duplicité occidentale
11:51 Nouvelles de Kiev : chasse à l'homme et corruption
16:30 Nordstream, les aveux de Victoria Nuland
18:00 Carte des opérations militaires
La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a déclaré ouvertement que les États-Unis et l'OTAN "mènent une guerre contre la Russie", suscitant de vives réactions.
La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, n’hésite pas à mettre les pieds dans le plat lors de son discours d’ouverture mardi à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe à Strasbourg, en France, concernant le conflit qui oppose la Russie et l’Ukraine. « Nous menons une guerre contre la Russie et non les uns contre les autres.« , a-t-elle déclaré.
Incompétence, folie pure, déclaration de guerre ? Ces déclarations interviennent dans un contexte où l’Allemagne et les États-Unis fournissent des armements lourds à l’Ukraine, ce qui pourrait être considéré comme une provocation pour la Russie et entraîner une escalade de la situation. Quand la plus haute diplomate allemande, Annalena Baerbock, déclare que l’Union européenne « mène une guerre contre la Russie », il est probable que le Kremlin prenne cela très au sérieux et réagisse en mettant en alerte son pays et son armée.
Ce qui est frappant lorsque l’on regarde l’histoire et les enchaînements qui ont mené à la boucherie de 14/18, c’est que finalement personne ne voulait véritablement la guerre. Mais la guerre eut lieu.
Aujourd’hui, aucun peuple d’Europe ne veut la guerre, et si l’on met de côté le vacarme de la propagande, rares sont les citoyens européens qui vont déclarer spontanément qu’ils ont très envie d’aller mourir pour l’Ukraine, de Kiev… à Tchernobyl.
En réalité personne ne veut la guerre parmi les peuples ce qui est très différent chez les dirigeants qui, eux, font tout objectivement pour alimenter l’escalade.
Dans un discours très attendu mercredi à l’occasion du 80e anniversaire de la rupture par l’Armée rouge du siège nazi de Saint-Pétersbourg (à l’époque soviétique : Leningrad) le 18 janvier 1943, le président Vladimir Poutine a déclaré que la victoire en Ukraine est « inévitable ».
S’adressant à des vétérans militaires, Poutine a déclaré :
« Les opérations de combat à grande échelle impliquant des armes lourdes, de l’artillerie, des chars et des avions n’ont pas cessé dans le Donbas depuis 2014. »
Il a ajouté :
« Tout ce que nous faisons aujourd’hui dans le cadre de l’opération militaire spéciale est une tentative d’arrêter cette guerre. C’est le sens de notre opération – protéger les personnes qui vivent sur ces territoires. »
Le discours était rempli des thèmes habituels sur lesquels il a mis l’accent depuis l’invasion de février, mais il manquait ce que de nombreux experts et responsables occidentaux avaient anticipé lorsque le discours a été dévoilé il y a un jour : une déclaration de guerre formelle.
Mais la mobilisation totale n’est pas encore arrivée ; au lieu de cela, il a de nouveau passé en revue le point de vue de Moscou sur les causes sous-jacentes du conflit.
Dimanche matin, au sud-est de Soledar, les combattants de Wagner ont engagé l’armée ukrainienne dans la ville. Le mouvement de Wagner s’est avéré être une manœuvre de diversion, au cours de laquelle plusieurs unités d’éclaireurs parachutistes russes de Yakovlivka, embarquées sur des véhicules blindés, ont réussi à s’infiltrer dans la périphérie nord de Soledar, y établissant une tête de pont. Au lieu d’avancer pour faire la jonction avec Wagner, la mission des parachutistes était de neutraliser le champ de mines sur le côté est de Soledar en utilisant les systèmes UR-77. Les chars et les véhicules blindés de transport de troupes russes ont immédiatement pénétré dans les couloirs aménagés dans le champ de mines. L’opération de l’armée russe a créé la surprise chez l’ennemi et a été bien conçue et exécutée. À la nuit tombée, la 61e brigade d’assaut commence son retrait de Soledar pour éviter l’encerclement.
En un temps record, l’armée russe a comblé toutes les « lacunes » qu’elle avait. Dans la partie nord du front, elle a stabilisé la ligne de contact le long de la route Sviatove-Kremina. Au sud, dans la région de Kherson, la ligne de front repose désormais sur le Dniepr, un obstacle naturel difficile à franchir pour les Ukrainiens. Récemment, le chef d’état-major de l’armée russe, le général Valery Gerasimov, a indiqué que le front dans la région de Zaporozhye, entre Vasilivka et Vuhledar, a été stabilisé et renforcé par la mise en place d’une défense en couches basée sur 3-4 lignes défensives.
Dans le Donbass, l’armée russe passe à l’offensive dans plusieurs directions. De ce fait, quelques 27 brigades ukrainiennes sont massées derrière les fortifications de Seversk-Soledar-Bahmut pour arrêter l’avancée de l’armée russe. Le général Valery Zalujny n’a plus de troupes prêtes au combat en Ukraine occidentale et septentrionale comme réserve stratégique. Il ne peut pas non plus se permettre de déloger les troupes de la région d’Odessa par crainte d’un débarquement maritime russe. En fait, Zalujny est bloqué parce qu’il n’a aucune idée de la façon dont il peut créer la surprise et prendre l’initiative. Le général Sergueï Sourovikine a désormais toute latitude pour démontrer la supériorité de la pensée militaire russe dans le domaine de l’art militaire. Et les premiers pas, je crois, ont déjà été faits.
Au sommaire de ce cent quatorzième bulletin :
- 00:48 Entretien avec Denis Pouchiline
- 02:08 Poutine vs dictature numérique
- 03:35 Alliance et coopération sino-russe
- 07:42 Stratégie pacifique sud-coréenne
- 08:36 Opération spéciale 2022 : le bilan
- 14:14 Washington acteur irrationnel ?
- 18:00 L’avènement des Gamelins
- 20:45 Échec des armes miracles
- 23:11 Triomphe du dieu de la guerre
- 29:00 Le nouveau mercenariat
- 32:00 La gauche française et la guerre contre la Russie
- 35:55 Kalibrage massif et absence de neige
- 37:35 Carte des opérations militaires
En cette fin d’année 2022 très agitée, Dmitri a émis une série (un thread) de tweets en anglais sur ses prédictions pour 2023. C’est de l’humour russe, mais les vassaux de l’Empire n’en ont plus beaucoup.
On va traduire en substance : en guise de préambule, Dmitri nous explique qu’à chaque fin d’année tout le monde se risque à faire des prédictions pour la suivante, et ça part souvent dans la connosphère. Voici donc son humble contribution sur ce qui peut advenir en 2023...
Il est vrai que cette nouvelle année s’annonce pleine d’incertitudes et d’inquiétudes… d’aucuns redoutent non pas la fin de l’Histoire, non pas la fin de la civilisation mais carrément la fin de l’humanité… ce serait bien triste, car après des siècles et des millénaires de quête philosophique, poétique, artistique…, les hommes et les femmes n’ont toujours pas élucidé ce que pouvait bien être l’humanité, et il serait tragique que l’humanité disparaisse sans qu’elle ait pu élucider sa nature et accomplir son destin.
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Dmitri Medvedev, vice-président du Conseil de sécurité de la Russie, a émis plusieurs hypothèses futuristes sur ce qui pourrait se passer dans le monde en 2023. Il l’a écrit sur son canal officiel Telegram.
Selon Medvedev, l’année prochaine, le prix du pétrole pourrait passer à 150 dollars le baril, et celui du gaz à 5000 dollars les mille mètres cubes. Il a également envisagé que la Grande-Bretagne revienne dans l’Union européenne. Toutefois, un tel scénario pourrait conduire à la dissolution de l’organisation et à l’abolition de l’euro en tant que monnaie de l’ancienne UE.
« La prise de possession par la Pologne et la Hongrie des régions occidentales de l’ancienne Ukraine. Création d’un Quatrième Reich à partir de l’Allemagne et de ses satellites. Guerre entre la France et le Quatrième Reich. Le partage de l’Europe, y compris une nouvelle division de la Pologne », a ajouté Medvedev dans le cadre de son hypothèse.
Il a prévu la séparation de l’Irlande du Nord de la Grande-Bretagne, ainsi que l’adhésion à la République d’Irlande. Le vice-premier ministre a envisagé une éventuelle guerre civile aux États-Unis, la séparation de la Californie et du Texas en pays indépendants et la victoire de l’homme d’affaires Elon Musk aux prochaines élections présidentielles.
Medvedev a également évoqué la possible délocalisation de toutes les principales bourses et activités financières des États-Unis et de l’Europe vers l’Asie, la chute du système financier de Bretton Woods, y compris le FMI et la Banque mondiale. En outre, il a suggéré l’abandon de l’euro et du dollar comme monnaies de réserve mondiales et un retour à l’étalon-or.
Cette question n’est pas une hyperbole. Je dirais même que c’est la grande question pour au moins tout l’hémisphère nord.
Je préviens que la Russie se prépare à une guerre totale depuis au moins 2014. C’est exactement ce que Poutine a dit dans son récent discours devant le conseil du ministère russe de la Défense. Si vous n’avez pas vu cette vidéo, vous devriez vraiment la regarder, elle vous donnera un aperçu direct de la façon dont le Kremlin pense et de ce à quoi il se prépare.
Voici à nouveau cette vidéo ...
« Des responsables anonymes du Pentagone ont en fait menacé de mener une « frappe de décapitation » sur le Kremlin… Ce dont nous parlons, c’est de la menace de l’élimination physique du chef de l’État russe, (…) Si de telles idées sont effectivement nourries par quelqu’un, cette personne devrait réfléchir très attentivement aux conséquences possibles de tels plans. »