La forte contamination en glyphosate des rivières européennes provient-elle, en partie, de nos lessives ? C’est l’hypothèse surprenante avancée par des chercheurs allemands de l’université de Tübingen, dans une étude publiée fin juillet par la revue Water Research. Ce sont plus précisément les aminophosphonates qui sont suspectés : cette substance, utilisée dans les détergents des lessives et produits de nettoyage, ainsi que dans certains traitements des eaux industrielles, pourrait se dégrader en glyphosate. Relâché avec les eaux usées de nos villes, celui-ci polluerait alors massivement nos cours d’eau.
Pour étayer leur hypothèse, les scientifiques avancent d’abord une série d’arguments qui prouvent, selon eux, que l’usage agricole du célèbre herbicide ne peut pas être la seule source de pollution de nos rivières. D’abord, parce qu’on mesure du glyphosate en concentration aussi forte dans les eaux européennes que dans les eaux étasuniennes. Alors même que les États-Unis en épandent beaucoup plus dans leurs champs : 138 kg/km² contre 26 kg/km² en Europe.
Les pics de pollution non corrélés aux périodes d’épandage
Autre anomalie : les pics de pollution ne correspondent pas en Europe aux moments où l’herbicide est utilisé. Normalement, les concentrations en glyphosate devraient augmenter aux saisons où il est utilisé dans les champs et après les fortes pluies qui entraînent son ruissellement dans les cours d’eau. C’est bien le cas aux États-Unis, mais pas en Europe, où les pics ne correspondent ni aux périodes pluvieuses ni aux périodes d’épandage du printemps et de la fin de l’été.
Pour mener cette comparaison, les chercheurs ont rassemblé un large jeu de données d’échantillons d’eau prélevée sur une centaine de sites au total, aux États-Unis et en Europe, entre 1997 et 2023. En plus des teneurs en glyphosate, ils se sont aussi intéressés à la présence d’autres molécules : plusieurs pesticides, comme le metazachlore, et des polluants issus des eaux usées urbaines, comme la carbamazépine, utilisé comme médicament.
Et là encore, leurs données semblent conforter leur hypothèse : les hausses de concentration de glyphosate ne surviennent pas en même temps que celles des autres pesticides. Ce qu’elles devraient faire si elles avaient une source commune. Elles suivent en revanche les mêmes évolutions que les concentrations de médicaments, suggérant une provenance identique : les eaux usées des villes. C’est également dans les échantillons prélevés juste à l’aval des rejets de stations d’épuration que les concentrations en glyphosate sont les plus fortes.
Le glyphosate : un dérivé de substances utilisées dans les détergents ?
Les chercheurs n’ont pas ciblé les eaux usées par hasard. On sait depuis déjà de nombreuses années que celles-ci rejettent massivement de l’acide aminométhylphosphonique (Ampa) — une molécule connue pour être un produit de dégradation (ou métabolite) du glyphosate. Les deux substances ont d’ailleurs été observées avec des comportements identiques par les scientifiques de l’université de Tübingen.
Mais pourquoi retrouve-t-on Ampa et glyphosate, normalement associés aux usages agricoles, dans les eaux des villes ? Le suspect était en réalité déjà identifié pour l’Ampa : on sait qu’il peut être un dérivé de ces fameux aminophosphonates, utilisés dans les détergents.
L’hypothèse des chercheurs va un cran plus loin : et si le glyphosate pouvait lui aussi être produit par ces aminophosphonates ? Ils en sont d’autant plus persuadés que les phosphonates susceptibles de générer du glyphosate sont présents dans les lessives européennes mais très peu dans les lessives étasuniennes, d’après les données — quoi qu’anciennes et parcellaires — qu’ils ont collectées. Ce qui expliquerait les anomalies observées entre les deux continents.
« Tous les résultats étranges de notre méta-analyse s’expliquent si l’on considère que le glyphosate se forme à partir d’aminophosphonates. Je ne vois pas d’autre source possible », dit Carolin Huhn, professeure à l’Institut de chimie physique et théorique et autrice principale de l’étude.
Plusieurs chercheurs sollicités par Reporterre et n’ayant pas pris part à cette étude confirment l’intérêt et le sérieux de sa méthodologie. « Ce n’est pas vraiment une méta-analyse contrairement à ce qui est affirmé, mais cela n’enlève rien à la qualité du travail, l’analyse des données me semble pertinente. L’hypothèse sur l’origine urbaine du glyphosate est posée mais sans apporter de réponse », note toutefois Julien Tournebize, chercheur à l’Inrae, qui dirige l’équipe Artemhys, spécialisée dans les pollutions diffuses d’origine agricole et dans la contamination des eaux notamment.
C’est en effet le point crucial qui reste à éclaircir : si l’étude allemande démontre que le glyphosate ne peut pas provenir uniquement de l’agriculture, et que les sources urbaines pourraient même être majoritaires, la transformation des détergents de lessives en glyphosate n’est, à ce stade, qu’une hypothèse. Une seule étude, datant de 1998, observait expérimentalement que l’aminophosphonate pouvait produire du glyphosate et de l’Ampa.
« Je travaille depuis 2022 avec mon équipe sur cette hypothèse. Nous avons conduit un travail intense de laboratoire sur la transformation des phosphonates. Nous sommes en ce moment même en train de finaliser des travaux pour publication, sur la formation de glyphosate à partir de DTPMP [un type de phosphonate présent dans les lessives européennes et quasiment absent des produits étasuniens], qui corroborent nos découvertes, dans nos expériences de laboratoire mais aussi dans les eaux usées », assure Carolin Huhn.
La piste des détergents doit être prise au sérieux
En attendant la publication de ces résultats, et celle d’autres travaux corroborant potentiellement l’analyse des chercheurs allemands, la prudence reste de mise tant les caractéristiques hydrologiques et de débits varient d’un cours d’eau à l’autre, rendant les comparaisons très complexes. « L’afflux de glyphosate agricole depuis le champ vers un cours d’eau peut varier énormément, de moins de 0,1 % lorsqu’il arrive par drainage, à 2 ou 4 % lors de ruissellements en grande culture, voire encore plus par infiltration dans les nappes. Utiliser un coefficient moyen est forcément imparfait », souligne par exemple Julien Tournebize.
Certaines données pour les États-Unis sont également trop peu nombreuses et diffèrent des européennes dans la manière de quantifier le glyphosate et l’Ampa, relève également Christelle Margoum, ingénieure de recherche en chimie environnementale à l’Inrae. « En me basant sur ces seules données disponibles, je serais donc potentiellement plus réservée que les auteurs sur l’interprétation des résultats et la comparaison entre USA et Union européenne pour ces deux substances », dit-elle.
D’autant que d’autres travaux entrent totalement en contradiction avec ces nouvelles observations. Une méta-analyse publiée en 2019 par des chercheurs français de l’Université Clermont Auvergne concluait : « Les variations saisonnières observées du glyphosate et de l’Ampa dans les eaux de surface françaises coïncident avec les observations faites dans les cours d’eau canadiens (Struger et al., 2015) : les concentrations augmentent du début du printemps à l’été et diminuent de la fin de l’automne à l’hiver, correspondant parfaitement aux calendriers d’application des pesticides pour les cultures. »
Des effets catastrophiques sur les sols et leurs habitants
La variété des arguments apportés par l’équipe allemande, validés par leurs pairs, plaide tout de même pour un approfondissement des recherches et la prise très au sérieux des effets potentiellement délétères de ces aminophosphonates omniprésents dans les détergents européens.
Tout en veillant à ce qu’un danger n’en efface pas un autre. « Dire que le glyphosate dans nos rivières ne proviendrait que des eaux urbaines et qu’il peut être utilisé sans problème dans les champs serait un raccourci terrible », avertit Céline Pelosi, directrice de recherche à l’Inrae, écologue et écotoxicologue des sols. Spécialiste des vers de terre, elle rappelle les effets catastrophiques pour les sols et leurs habitats de l’herbicide : « Même s’il n’allait pas dans l’eau, le glyphosate resterait un problème. » Dans les lessives ou dans les champs, l’urgence reste la même : réduire la pollution au glyphosate.
Jusqu’à présent, l’un des principaux obstacles à la communication 6G était la taille minuscule des ondes térahertz qu’elle utilise. Celles-ci sont facilement perturbées par des obstacles tels que les murs, les meubles et les créatures vivantes.
Aujourd’hui, des chercheurs des universités Brown et Rice affirment avoir trouvé un moyen de courber les ondes térahertz autour des obstacles.
Dans une nouvelle étude publiée dans la revue Communications Engineering, les chercheurs démontrent une nouvelle approche pour envoyer des ondes 6G sur des trajectoires courbes, en maintenant un lien fort entre l’émetteur et le récepteur.
« Il s’agit de la première liaison de données incurvée au monde, une étape cruciale dans la réalisation de la vision de la 6G en matière de débit de données élevé et de haute fiabilité », déclare Edward Knightly, professeur d’ingénierie électrique et informatique à l’université Rice.
La question des effets sur la santé de l’exposition aux rayonnements non ionisants (CEM), y compris la 5G, reste une source importante de controverse.
Alors que les vérificateurs de faits et les médias grand public alternent entre la minimisation des craintes concernant les effets négatifs sur la santé et leur ridiculisation comme étant liées à diverses « théories du complot de droite », les experts médicaux et les scientifiques continuent d’avertir qu’il y a de bonnes raisons de croire qu’une exposition constante peut être liée à une grande variété de dommages, allant de la réduction du nombre de spermatozoïdes au cancer et à la démence.
En 2017, des médecins et des scientifiques ont lancé une pétition dans l’UE pour empêcher le déploiement de la technologie de la 5G. Ils ont invoqué des risques potentiels de cancer et ont également fait remarquer qu’en raison de la nouveauté de la technologie, des tests de sécurité adéquats n’avaient pas été réalisés.
Diverses études ont montré que les rayonnements non ionisants pouvaient causer des dommages aux gènes.
Comme l’indique une étude de synthèse, « de nombreuses études ont fait état d’effets sur des cellules et des animaux après une exposition aux CEM à des intensités similaires à celles que l’on trouve dans l’environnement public et professionnel ».
L’étude ajoute que « les mécanismes par lesquels les effets sont induits par les CEM sont fondamentalement inconnus ».
Mirnes Ajanović, avocat bosniaque et président du parti politique BOSS, affirme qu’après l’arrivée de la poussière saharienne nocive en Bosnie-Herzégovine. Mais ce phénomène naturel ne serait-il pas bienvenu pour cacher les retombées bien artificielles des épandages et noyer le poisson.
Mirnes Ajanović, avocat bosniaque et président du parti politique BOSS, affirme qu’après l’arrivée de la poussière saharienne nocive en Bosnie-Herzégovine, une analyse comparative du sable du désert du Sahara et du sable qui est tombé a été effectuée afin de déterminer si la poussière liée aux précipitations était du vrai sable saharien.
Il était impératif de connaître la composition chimique de cette poussière et de savoir si elle contenait des éléments toxiques.
De nombreux éléments et substances nocives ont été trouvés, tels que l’arsenic, le fer, le manganèse, le cuivre, l’aluminium, etc., et des différences très significatives ont été constatées entre le sable saharien et l’échantillon issu des précipitations qui présente des niveaux très élevés de substances nocives, telles que l’aluminium, qui dépasse la concentration du sable saharien de plus de 700 fois.
Les chiffres sont alarmants : en 30 ans, l’incidence des cancers chez les moins de 50 ans a bondi de 79 %, le nombre de décès associés de 28%, et les pays industrialisés semblent particulièrement touchés, révèle une large étude publiée dans le BMJ Oncology le 5 septembre.
En utilisant les données des registres nationaux des cancers, des chercheurs ont analysé l’évolution de l’incidence et des décès de 29 cancers dans plus de 200 pays, entre 1990 et 2019. Les résultats sont sans appel : en 2019, 3,26 millions de cancers ont été déclarés chez les moins de 50 ans, contre 1,82 million en 1990.
Le cancer le plus répandu à cet âge est le cancer du sein. Mais ce sont les cancers nasopharyngés et de la prostate qui présentent les évolutions les plus inquiétantes. Et cette tendance ne devrait pas s’inverser : l’incidence des cancers précoces devrait encore croître de 31 % d’ici 2030. Les décès de 21 %.
Les causes précises sont difficiles à identifier : outre les facteurs de risque alimentaire (comme un régime riche en viande rouge), la consommation d’alcool et le tabagisme, les auteurs avancent d’autres pistes : les antibiotiques, le microbiote intestinal ou encore la pollution de l’air extérieur. Un point de vue que partage Jean-David Zeitoun, docteur en médecine et en épidémiologie clinique, et auteur de Le suicide de l’espèce : comment les activités humaines produisent de plus en plus de maladies (ed. Denoël, février 2023).
Les recherches sur les rayonnements radiofréquences (RF) de la 5G montrent qu’ils peuvent causer des lésions cérébrales et éventuellement entraîner la démence et la maladie d’Alzheimer, selon neuf experts indépendants dans le domaine des rayonnements RF.
Dans un article révisé par des pairs et publié la semaine dernière dans la revue Annals of Clinical and Medical
Les experts ont appelé les autorités à tenir compte des avis de la communauté scientifique sur les radiofréquences en établissant un « cadre réglementaire plus strict » sur les rayonnements radioélectriques et en interrompant le déploiement des technologies 5G – notamment les compteurs intelligents et les tours cellulaires 5G – jusqu’à ce qu’une équipe de « scientifiques qualifiés et indépendants de l’industrie » examine les risques de la technologie.
« La situation est absurde », a déclaré Mona Nilsson, directrice générale de la Fondation suédoise pour la radioprotection et auteure principale de l’article.
Bien que les deux premières études publiées sur les effets de la 5G sur les humains et les animaux aient fait état d’effets néfastes graves sur la santé, les autorités gouvernementales et les entreprises de télécommunications continuent d’installer des tours cellulaires 5G et des compteurs intelligents sur les habitations et autour de celles-ci, a déclaré Mme Nilsson au Defender.
Le Dr Lennart Hardell, éminent scientifique spécialiste des risques de cancer liés aux radiations et co-auteur de l’article, a déclaré au Defender : « Je pense qu’il est temps d’avoir une discussion éthique. »
« Quel type de société devrions-nous avoir ? » a demandé M. Hardell, oncologue et épidémiologiste à la Fondation pour la recherche sur l’environnement et le cancer, auteur de plus d’une centaine d’articles sur les rayonnements non ionisants.
« Le gouvernement peut-il exposer les gens à une pollution dangereuse dans leur propre maison sans qu’ils puissent s’en échapper ? » a-t-il demandé.
D’un point de vue éthique, il s’agit d’une situation sociétale très problématique, a déclaré M. Hardell.
Pourquoi de tels rabais ?
Car c’est d’une baisse de 17 % des prix de vente dont on parle pour les véhicules vedettes de la marque Tesla.
Alors que se passe-t-il ?
Nous avons parlé avec David Jacquot de mon analyse de la situation qui n’est pas anodine à mon sens.
Ce que vient de faire Elon Musk en se lançant dans la guerre des prix, c’est de lancer… la consolidation du marché du véhicule électrique et cela va souquer ferme pour de très nombreux constructeurs.
Coup de projecteur sur ce fléau insoupçonné qui est en passe de nous voler la nuit, à nous, comme au reste du vivant.
Alors que l’hiver pointe le bout de son nez – a minima au calendrier bien plus qu’en températures (mais c’est un autre sujet) -, les nuits promettent à nouveau de se prolonger, ne laissant plus au jour que quelques heures pour nous dispenser ses rayons. C’est le début des aubes tardives et des crépuscules prématurés. Comme à chaque fin d’année, notre quotidien immerge tout entier dans la pénombre.
Enfin, est-ce tant le cas ? Peut-on encore vraiment parler d’obscurité ? À l’approche du changement de saison, dont le solstice aura lieu cette année le 21 décembre à 22h47, Johan Eklöf publie aux éditions Tana Osons la nuit, Manifeste contre la pollution lumineuse ; un livre particulièrement attendu, distribué dans pas moins de 10 pays.
[ENQUÊTE 1/4]
Décembre 2021, Saint-Chamas, au bord de l’étang de Berre, au nord de Marseille. Un hangar métallique gigantesque vomissait des déchets en fusion dans une odeur épouvantable. Des fumées toxiques saturaient l’air des environs. Les taux de particules fines mesurés étaient « équivalents à ceux de Pékin », dit Dominique Robin, directeur général d’AtmoSud, l’organisme de contrôle de qualité de l’air dans la région. Pendant près d’un mois, l’incendie a ravagé cet entrepôt rempli jusqu’au toit de déchets industriels banals, des DIB dans le jargon administratif : des emballages carton, du plastique, de la ferraille dont des entreprises cherchent à se débarrasser, moyennant finance. Recyclage Concept 13, la société à qui appartient le hangar, détenait une autorisation d’en stocker 1 000 mètres cubes. Sur place, les pompiers en ont découvert trente fois plus…
Comme le montre une nouvelle étude, une certaine oxydation se produit également à l’intérieur : le nettoyage chimique qui se produit par l’intermédiaire des radicaux hydroxyles (OH) – des espèces réactives de courte durée dont le rôle est d’oxyder d’autres molécules – est dû à une combinaison d’ozone provenant de l’extérieur et des champs d’oxydation que nous créons autour de nous.
Les scientifiques ont découvert que, dans certains cas, les niveaux de radicaux OH à l’intérieur sont comparables aux niveaux diurnes à l’extérieur. En d’autres termes, nous sommes des machines à réaction chimique qui marchent et respirent, ce qui a des répercussions sur la qualité de l’air intérieur et la santé humaine.
Une récente étude publiée dans la revue Science of the Total Environment révèle pour la première fois la présence de microplastiques dans les tissus pulmonaires de personnes « vivantes ». Ces données analysées par des chercheurs de l’Université de Hull ont été obtenues auprès de treize patients ayant ont subi une chirurgie de réduction pulmonaire ou un traitement contre le cancer du poumon à l’hôpital de Castle Hill dans l’est du Yorkshire, en Angleterre.