C’est ce que dénoncent, jeudi 13 avril, les ONG de la coalition Banking on Climate Chaos (« miser sur le chaos climatique »), qui regroupe des associations de lutte contre le changement climatique, dans un nouveau rapport.
Selon leurs calculs, effectués à partir des bases d’informations financières comme Bloomberg, les 60 principaux établissements bancaires mondiaux ont versé un total de 673 milliards de dollars (616 milliards d’euros) à des entreprises comme Saudi Aramco, ExxonMobil ou TotalEnergies, trois compagnies pétrolières. Une part significative de ces financements – 150 milliards de dollars (136 milliards d’euros) – sont même allés à des entreprises qui continuent de lancer de nouveaux projets d’exploitation de charbon, de pétrole ou de gaz.
« Notre objectif est d’alerter sur l’écart entre les promesses et les pratiques. Il n’y a rien de plus grave que de penser que la situation est entre de bonnes mains et que la finance va nous sauver », explique à franceinfo Lucie Pinson, directrice de l’ONG Reclaim Finance, membre de la coalition. En 2021, les grandes banques s’étaient engagées, via la « Net Zero Banking Alliance », à atteindre la neutralité carbone de leurs portefeuilles en 2050.
Ce chiffre de 673 milliards de dollars est toutefois en baisse par rapport à l’année dernière (801 milliards de dollars). « Il est trop tôt pour dire si c’est encourageant. Nous avons vu des effets yo-yo les années précédentes », estime Lucie Pinson. »
La transition c’est une transition… donc un processus !
Cependant, cela a entraîné une hausse des factures d'énergie pour les ménages et les entreprises.
L’entreprise géante du pétrole et du gaz, Shell, a annoncé des bénéfices annuels record suite à l’augmentation des prix de l’énergie l’année dernière à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Les bénéfices ajustés s’élèvent à 39,9 milliards de dollars (31,6 milliards d’euros), les plus élevés de l’histoire de la société, qui existe depuis 115 ans.
Les sociétés d’énergie ont enregistré des bénéfices records alors que les prix du pétrole et du gaz ont bondi suite à l’invasion de l’Ukraine. Cela a mis la pression sur les entreprises pour qu’elles paient une taxe exceptionnelle alors que les ménages font face à des factures en hausse.