Une journée pour évoquer le traité de l’Organisation mondiale de la Santé qui prévoit de nouvelles dispositions pour les prochaines crises pandémiques. A la fin de la conférence, et à l’initiative de Martin Loizillon, par petit groupes, les participants ont échangé sur les divers sujets de société liés au projet politique de l’OMS.
De nombreuses lois visant à combattre la désinformation et la mésinformation sont en cours d’adoption dans les pays occidentaux, à l’exception partielle des États-Unis, où le premier amendement est en vigueur. Cette situation a conduit à la mise en œuvre de méthodes de censure plus discrètes.
Une réponse inattendue à ces lois restrictives pourrait provenir de la critique littéraire. Les termes utilisés, tels que les préfixes ajoutés au mot « information », sont trompeurs. L’information, qu’elle soit contenue dans un livre, un article ou autre, demeure un artefact passif. Elle ne peut agir par elle-même, et donc, elle ne peut enfreindre aucune loi. Les nazis ont peut-être brûlé des livres, mais ils ne les ont pas arrêtés ni emprisonnés. Ainsi, lorsque les législateurs cherchent à interdire la « désinformation », ils ne peuvent pas viser l’information en tant que telle, mais plutôt la création de sens.
Les autorités emploient des variantes du terme « information » pour insinuer qu’il s’agit de vérités objectives, mais ce n’est pas le cœur du problème. Ces lois, par exemple, s’appliquent-elles aux prévisions des économistes ou des analystes financiers, qui font régulièrement des prédictions erronées ? Bien sûr que non. Pourtant, des prévisions économiques ou financières crédibles pourraient avoir un impact significatif sur les populations.
Ces lois sont davantage conçues pour cibler l’intention des auteurs, visant à créer des significations non conformes à la position officielle du gouvernement. La « désinformation » est généralement définie dans les dictionnaires comme une information intentionnellement trompeuse et préjudiciable. En revanche, la « malinformation » implique la diffusion de faits véridiques, mais avec une intention malveillante. La détermination de l’intention de l’auteur est souvent cruciale dans ces cas.
Au fil du temps, cependant, le concept d’État éthique a pris une composition différente et en est venu à revêtir une dimension totalitaire dans laquelle le bien et le mal sont le résultat d’une imposition indépendante de ce qui devrait être le contrat de base entre l’État et le citoyen. Thomas Hobbes est considéré comme le père de la philosophie politique moderne avec sa prise de distance par rapport à la réflexion du monde classique sur la socialité et la politique de l’homme ; Hobbes inaugure la méthode contractualiste où les hommes trouveront des règles communes en sacrifiant une partie de leur liberté en échange de la protection et du respect des règles établies et se référeront à un seul grand représentant institutionnel qu’il définit comme le Léviathan ; en ce sens, Hobbes est défini comme le principal théoricien de l’État absolu ou de l’absolutisme dans lequel le souverain est considéré comme étant au-dessus de la loi universelle.
Après Hobbes, Hegel (illustration), le philosophe idéaliste, définit l’État comme une substance éthique consciente d’elle-même ; l’État est la plus haute expression de l’éthique, une théorie qui contraste fortement avec le droit naturel et le contractualisme de la philosophie politique moderne. L’État, affirme Hegel, est la source de la liberté et de la norme éthique pour l’individu, il est la fin suprême et l’arbitre absolu du bien et du mal.
Cependant, l’État hégélien n’est pas un véritable État absolutiste et totalitaire, mais une unité organique vivante qui doit s’adapter aux circonstances évolutives naturelles de la société humaine. Pour Hegel, l’État éthique est le dernier moment de l’esprit subjectif et objectif, Hegel affirme que la liberté est et reste à tout moment la condition historique de la philosophie depuis la Grèce antique. Pour Hegel, une combinaison du bien commun et du bien personnel doit être trouvée dans l’État dans les limites dues à l’interaction des individus. La position de Hegel a ensuite été contrée par la critique de Karl Popper, qui a défini l’État éthique comme une société fermée, par opposition à l’État de droit propre à une société ouverte.
La théorie de l’État éthique a ensuite été reprise au XXe siècle pour expliquer les États fasciste et communiste, qui étaient en fait des États totalitaires dans lesquels les libertés individuelles étaient réprimées selon les règles supérieures du «Léviathan» de Hobbes.
Les constitutions démocratiques successives qui ont régi l’État de droit jusqu’au siècle dernier fondent leur existence sur un équilibre fragile entre le droit et la liberté, entre l’intérêt général et la protection des minorités qui s’oppose à la pensée unique.
Malheureusement, il existe aujourd’hui un consensus écrasant parmi les élitistes du monde occidental sur la nécessité d’instituer des mesures radicales pour contrôler ce que les gens pensent. Si vous insistez pour être un rebelle, il y a de fortes chances que vous soyez puni pour avoir des opinions non orthodoxes. Vous ne serez pas nécessairement mis en prison, mais notre système dispose d’innombrables autres moyens de vous punir.
Vous n’êtes pas censé contredire le conditionnement que vous avez reçu de notre système éducatif, des médias d’information, de nos politiciens et du divertissement d’entreprise dont vous êtes abreuvé pendant des heures chaque jour.
Lorsque vous vous écartez des points de vue socialement acceptables, vous êtes coupable de « crime de la pensée ».
On vous ressort un master class en compagnie du neuroscientifique Sebastian Dieguez qui s'exprimait lors de l'émission "Infrarouge" de la chaîne suisse RTS, le 3 juin 2020. L'intitulé de l'émission « Quel vaccin contre le complotisme ? » est présenté par Alexis Favre.
Lors du débat, le neuroscientifique regrette que le complotiste ne suive pas le troupeau : « Ce qui fait le complotiste, c’est qu’il va faire des recherches par lui-même, il veut penser par lui-même, il veut voir par lui-même… » Interloquée par ce discours surréaliste, la journaliste Myret Zaki reprend Sebastian Dieguez en se demandant comment est-il possible de proférer de telles inepties.