L’automne et ses pluies sont passés par là. Les tomates ne sont plus que des tiges dégarnies tentant de supporter quelques fruits rongés par le mildiou. Les aubergines commencent à tourner de l’œil. Les haricots fanent et paraissent fatigués, bien qu’ils profitent de quelques jours d’éclaircie pour brandir une dernière série de fleurs. Salades et choux sont en train de capituler face à une armée de limaces. Les courges, elles, qui ont encore leurs feuilles et quelques fruits imposants, donnent un air fouillis au potager tellement elles se sont émancipées de leur carré.
Le potager n’a plus la fière allure de la belle saison. Il donne encore. Les derniers haricots, les premiers poireaux… Mais à l’heure de faire quelques photos pour illustrer cette chronique, me voici bien embêtée, rien ne me paraît montrable. Un potager, c’est comme un bon plat. Pour éveiller l’appétit, mieux vaut que l’assiette soit agréable à l’œil, non ?
Plantes compagnes ou désherbage ?
C’est l’un des plaisirs du jardin, de soigner son esthétique. C’est aussi un langage, l’expression d’un rapport au vivant. Le jardin à la française, avec ses lignes droites, a célébré la domination de l’humain sur la nature. Le jardin à l’anglaise a plutôt voulu imiter celle-ci et a promu une vision plus romantique et pittoresque. Côté potager, certains trouveront que la beauté est du côté des allées bien droites et désherbées, d’autres préféreront laisser prospérer toutes sortes de plantes compagnes au risque qu’elles prennent le pas sur les légumes plantés.
Mon jardin se situe entre les deux. Du côté de l’esthétique jardinière, je suis victime de notre conditionnement sociétal. Je trouve mes pommiers plus beaux quand l’herbe dessous est bien tondue et que leurs formes se détachent nettement. J’ai peur pour mes aromatiques quand les herbes folles les encerclent. Je préfère mon potager quand il a les couleurs vives de l’été plutôt que l’air abandonné de la fin de l’automne.
Bref, j’aime que mon jardin ait l’air entretenu. Il y a des considérations pratiques : faciliter le passage du tracteur, favoriser une productivité raisonnable chez nos plantations nourricières. En revanche, je ne vois pas l’intérêt de couper l’enthousiasme de ma sauge épanouie bien au-delà des limites qui lui avaient été attribuées, et je ne suis pas contre un buisson de ronces ou un tas de cailloux par-ci par-là, me réjouissant de rencontrer leurs hôtes.
Déborder de vie en toute saison
Mais alors, comment juger de l’esthétique d’un jardin ? Comment ne pas rougir quand je montre mon potager brunissant avec l’automne ? Je me souviens soudain que le modèle du beau jardin est pour moi celui de ma grand-mère paternelle. Je précise qu’il n’est pas nourricier, sauf pour les nombreux fruits rouges que cette gourmande sait faire prospérer à merveille, et sa collection d’aromatiques rappelant ses origines provençales.
Il est beau, car il paraît en toute saison débordant de vie. Les plantes y sont très nombreuses et diversifiées, elles grignotent avec enthousiasme le passage dans les allées, il y a des fleurs en quasi toute saison. On pourrait croire que c’est le résultat d’une sorte de laisser-faire tellement toutes ces habitantes ont l’air épanouies.
En réalité, c’est le fruit d’un travail incessant et d’une curiosité insatiable. Cela commence par des lectures et des recherches lui permettant de dégoter les meilleurs pépiniéristes, produisant telle variété de ciste ou de figuier qui conviendrait au climat francilien. Il faut ensuite trouver l’exposition, le sol, les conditions d’humidité convenant à chaque nouvelle hébergée. Si l’une fait grise mine, elle est déplacée.
L’observation est continue. Les petits gestes d’attention presque quotidiens. Je la revois, tel un coiffeur ajustant sa coupe, sécateur à la main, repérer les branches malades, ajuster une taille. Je me souviens d’années de recherches et d’expérimentations continues pour soigner un fruitier malade. Chaque plante a une histoire, elle est leur mémoire. Et leur futur : il suffit que l’on mette un pied dehors pour qu’elle vous explique quel plan elle a en tête pour l’une ou l’autre.
Ainsi, si son jardin est si agréable, ce n’est pas parce qu’elle laisse faire, ce n’est pas parce qu’elle contraint. C’est parce qu’elle dialogue sans cesse avec ses habitantes, les écoute, les soigne et les laisse s’exprimer. Voici ce que m’a appris ma grand-mère : un beau jardin est le fruit d’une belle relation avec les plantes.
Membre du réseau France nature environnement (FNE), proche de La Salamandre, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) et autres associations de protection de la biodiversité, la Fédération Connaître et Protéger la Nature (FCPN) œuvre pour prendre soin de l’environnement. Elle rassemble plus de 700 clubs nature à travers le monde, près de 500 en France, également appelés clubs CPN, et popularisés par La Hulotte, le petit magazine naturaliste « le plus lu dans les terriers ».
Céline Urso, la quarantaine, institutrice, marche sur les sentiers des clubs CPN depuis dix ans et préside la fédération depuis trois ans. L’adepte des petites bêtes et du vivre-ensemble a bien voulu répondre à nos questions.
Mr Mondialisation : Comment La Hulotte, le petit magazine dont la réputation n’est plus à faire, a-t-elle abouti sur la FCPN ?
Céline Urso : La Hulotte, à l’origine, était un journal de liaison entre les clubs CPN, dont un réseau important s’est construit dans les Ardennes en 1972, à Boult-aux-Bois plus précisément. Ce petit village est le berceau de tout ce mouvement initié par Pierre Déom. À l’époque où il était instituteur, un de ses élèves s’est monté plus attiré par ce qu’il se passait à travers la fenêtre que par le cours en classe. Comme il était naturaliste et passionné de nature, Pierre Déom a décidé de créer un club nature pour emmener tous les gamins dehors. Très vite, ça a fait boule de neige.
Mr Mondialisation : Les clubs nature ont-ils connu le même engouement que celui de La Hulotte ?
Céline Urso : Tout à fait. Raison pour laquelle il y a eu la création de la fédération en tant que telle, puisque Pierre Déom ne pouvait plus porter seul à la fois l’édition du journal, victime de son succès, et la gestion des clubs nature. Un groupe de copains a proposé de monter une association pour fédérer tous ces clubs qui ont essaimé dans toute la France (10.000 adhérents aujourd’hui), en Belgique, un peu en Roumanie, et même en Afrique !
Mr Mondialisation : Quels genres de sorties et d’activités proposez-vous dans les clubs ?
Céline Urso : Aucune action collective ne se ressemble. Dans chaque club, les activités sont liées à un territoire. À la FCPN, on fournit des outils et des idées, mais chaque club a sa propre image. C’est de l’action collective spontanée où des amis, des familles, des associations se réunissent. Cela peut-être un groupe de collégiens qui impulse une action autour du crapaud duc, ou bien un passeur de nature spécialisé dans l’ornithologie qui propose une sortie familiale dans le village. Il n’y a qu’un pas à franchir pour inviter un bon copain à creuser une mare et observer les amphibiens !
Mr Mondialisation : Qui sont ces passeurs de nature que vous évoquez ?
Céline Urso : Un passeur de nature peut être enseignant, animateur nature professionnel ou bénévole, éducateur nature. En fait il s’agit de quelqu’un qui a une sensibilité de naturaliste. Les CPN, c’est une communauté de passeurs. Dedans, il y a ce qu’on appelle les « p’tits CPN », ceux qui vivent les activités. Ce sont surtout les enfants, mais les adultes en font également partie.
Mr Mondialisation : Ambiance familiale, donc, où l’adulte apprend autant que l’enfant ?
Céline Urso : C’est surtout de l’éducation populaire. Que l’on soit passeur de nature, parent ou enfant, on apprend en faisant ensemble, dans l’échange. Quand on monte un bivouac, une observation ou un affût avec ses enfants, il se passe quelque chose de fabuleux ! On s’émerveille ensemble.
Depuis cinq ans, à la FCPN, il y a aussi les « familles nature », une formule qui commence à prendre son élan, pour impliquer directement les parents sans forcément passer par un club. La fédération propose ainsi des outils clé en main : chaque famille reçoit tous les mois une fiche avec des trucs à faire avec les enfants.
Mr Mondialisation : Dans cette grande communauté, malgré la différence entre les clubs, retrouve-t-on une pédagogie ou des valeurs communes ?
Céline Urso : Il existe une charte des CPN, fondée sur le respect de l’autre et de la nature. « L’humain fait partie de la nature », c’est notre philosophie principale. Sans vouloir être dans le jugement, nous prenons conscience que l’humain veut maîtriser la nature et a un impact écologique fort dans ses activités. Les CPN sont convaincus qu’il est important de nous réintégrer à la nature, sans chercher à la contrôler, mais plutôt à vivre avec, en harmonie.
En ce qui concerne les valeurs, c’est le respect de l’autre et le partage. Quand on se rend compte qu’un lien fort unit l’humain à la nature, cela crée aussi du lien et des amitiés entre nous. À côté de ces valeurs, notre enjeu est l’éducation. Quand on commence à s’intéresser à la nature, à comprendre la p’tite bête et le végétal mal-aimé, à repérer l’utilité de chacun, à admettre que chacun a sa place dans un écosystème, ça change complètement le regard que l’on pose sur notre environnement.
Mr Mondialisation : Mais cette éducation à la nature, la retrouve-t-on sur les bancs de l’école ?
Céline Urso : Cela fait partie du programme. Il y a un grand pan « développement durable », obligatoire, où l’accent est mis sur le tri des déchets et toutes les autres interventions similaires. Elles sont nécessaires et nobles. Mais le pan éducation à la nature demeure une toute petite ligne. Si personne n’a envie de mettre en place des choses concrètes, ça passe à la trappe. Les CPN incitent vraiment les enseignants à sortir avec les élèves. Au lieu de faire le cours de biologie dans la classe, allons dehors sur le terrain ! L’enfant mémorise davantage quand il vit des sensations et des émotions.
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Marie Astier a un grand potager, chez elle, dans les Cévennes. Dans cette chronique, elle livre astuces et réflexions parce que jardiner... c’est politique.
La moitié de la récolte de patates a été croquée par les sangliers. La grosse laie ne passe pas notre filet de protection. Mais les marcassins, eux, ont réussi à le soulever pour se faufiler dans le potager.
Ils ont aussi rasé un jeune pêcher dont les branches étaient chargées, ratiboisé les petites salades, promené leur groin dans le sol frais au pied des tomates, des aubergines et des poivrons. Ils ont mis à sac les rangées d’arrosage et le paillage. C’est la troisième fois, depuis début juillet, que je vais devoir remettre de l’ordre derrière eux.
Déjà que j’ai du mal à trouver le temps de bichonner mes plantations, voici que les sauvages de la forêt d’en face ont décidé de venir chez moi m’ajouter du travail, voire en croquer le fruit. Ils ont trouvé chez nous un superbe garde-manger. Reviennent toutes les nuits, même en plein jour, n’ont peur de rien. La laie charge les chiens.
Un soir, mon compagnon les a poussés du terrain. Ils sont quand même revenus quelques heures après. Tous les matins, on a une mauvaise nouvelle dans le potager. Depuis sept ans, chaque année, c’est plus compliqué. Ils ont compris que la table était bonne, et sont devenus de fidèles clients. La colère monte.
Cohabiter avec le vivant est une belle théorie écologique, vu de ma vie d’avant, celle d’une journaliste francilienne. La mise en pratique est une autre affaire, quand vous entrez en subsistance, décidez de produire vous-même une partie de ce que vous mangez. Et encore, nous ne sommes pas agriculteurs, nos revenus ne dépendent pas de nos récoltes. Encore moins notre survie.
L’ange gardien de ma bonne conscience écologique se penche sur moi et me pousse à l’introspection. « Si la cohabitation se passe mal, c’est forcément de ta faute, humaine. As-tu bien protégé ton potager ? » me demande-t-il. « Si la clôture a cédé, c’est qu’elle était mal mise, voire mal choisie, non ? »
Il faudrait nous barricader. Est-ce souhaitable ?
C’est vrai, pour le petit pêcher, il y avait un filet mal remis. À 23 heures, après avoir récolté les patates qui restaient pour ne pas les perdre, on a eu la flemme. On l’a chèrement payé. Mais pour le reste… Mon compagnon a passé un printemps à refaire la clôture avec la voisine. Les sangliers viennent maintenant de la route, sur laquelle notre jardin est ouvert. Il faudrait finir de nous barricader. Je ne sais si c’est souhaitable, ni même faisable.
En attendant, nous avons un filet autour du potager, que l’on peut électrifier. Mais l’herbe pousse trop vite, le temps est humide, l’électricité s’échappe de partout. Cette année, le filet est inefficace. Cette année, mon compagnon en a marre et envisage d’appeler la société de chasse. Il veut mettre du sanglier au congélateur.
« Scandale ! », s’écrie mon ange gardien. « Rapport de force ! », je lui réponds. « Les sangliers ne sont pas une espèce en danger, et il faut qu’ils apprennent que venir chez nous est dangereux. » On se fâche. Angélisme et émerveillement ne peuvent pas être permanents, face à la nature.
Dans mon potager, mon jardin, la confrontation au vivant est permanente. La conscience de mon impact sur Terre est aiguë, concrète. Par mon action, je sais que, sans cesse, je dérange d’autres vivants — que j’en tue, même, au moindre désherbage. Chaque geste est pesé, balancé entre ses conséquences pour le vivant, nos besoins et nos moyens.
Par exemple, en ce moment, je m’émerveille devant notre prairie fleurie, qui est un bourdonnement permanent. Nous avons tout un tapis de mauves, pleines d’abeilles. Un bourdon va de trèfle en trèfle. Il y a aussi des crépides, aux petites fleurs jaunes qui ressemblent à des pissenlits miniature, ou des vergerettes, qui elles prennent l’allure de pâquerettes en bouquets. Face à cela, la réponse écologique évidente est de dire : « Ne touchez à rien ! »
« Je m’émerveille devant notre prairie fleurie »
Mais on ne circule plus, le chemin jusqu’au compost est devenu une traversée de la jungle. Ce foisonnement plaît aux sangliers et au renard qui voient là une protection pour se déplacer à couvert. Alors, on tond. Mais pas tout, on en laisse toujours pour les sauterelles et les pollinisateurs. C’est un compromis.
Pour assurer notre subsistance, nous prenons. Nous arrachons aux autres vivants un bout de terrain, où nous imposons notre volonté. Dans ma vie d’avant, cette violence-là était entièrement déléguée à d’autres. Aussi bien à l’usine textile chinoise ayant cousu mon tee-shirt qu’au producteur bio auquel j’achetais mes légumes. Désormais, j’ai repris en main une petite partie de cette subsistance.
Me voici à devoir en assumer les conséquences, et à tenter de limiter cette violence autant que possible. J’essaye de compenser, de donner en retour. L’alternance d’herbe rase, haute, de haies, d’arbres solitaires ou groupés, de ronciers, les quelques points d’eau… J’ose croire que cette diversité d’habitats favorise de nombreux autres vivants. Que grâce aux fruitiers plantés, aux fleurs en abondance, le couvert est servi à bien plus d’êtres que notre petite famille.
La forte contamination en glyphosate des rivières européennes provient-elle, en partie, de nos lessives ? C’est l’hypothèse surprenante avancée par des chercheurs allemands de l’université de Tübingen, dans une étude publiée fin juillet par la revue Water Research. Ce sont plus précisément les aminophosphonates qui sont suspectés : cette substance, utilisée dans les détergents des lessives et produits de nettoyage, ainsi que dans certains traitements des eaux industrielles, pourrait se dégrader en glyphosate. Relâché avec les eaux usées de nos villes, celui-ci polluerait alors massivement nos cours d’eau.
Pour étayer leur hypothèse, les scientifiques avancent d’abord une série d’arguments qui prouvent, selon eux, que l’usage agricole du célèbre herbicide ne peut pas être la seule source de pollution de nos rivières. D’abord, parce qu’on mesure du glyphosate en concentration aussi forte dans les eaux européennes que dans les eaux étasuniennes. Alors même que les États-Unis en épandent beaucoup plus dans leurs champs : 138 kg/km² contre 26 kg/km² en Europe.
Les pics de pollution non corrélés aux périodes d’épandage
Autre anomalie : les pics de pollution ne correspondent pas en Europe aux moments où l’herbicide est utilisé. Normalement, les concentrations en glyphosate devraient augmenter aux saisons où il est utilisé dans les champs et après les fortes pluies qui entraînent son ruissellement dans les cours d’eau. C’est bien le cas aux États-Unis, mais pas en Europe, où les pics ne correspondent ni aux périodes pluvieuses ni aux périodes d’épandage du printemps et de la fin de l’été.
Pour mener cette comparaison, les chercheurs ont rassemblé un large jeu de données d’échantillons d’eau prélevée sur une centaine de sites au total, aux États-Unis et en Europe, entre 1997 et 2023. En plus des teneurs en glyphosate, ils se sont aussi intéressés à la présence d’autres molécules : plusieurs pesticides, comme le metazachlore, et des polluants issus des eaux usées urbaines, comme la carbamazépine, utilisé comme médicament.
Et là encore, leurs données semblent conforter leur hypothèse : les hausses de concentration de glyphosate ne surviennent pas en même temps que celles des autres pesticides. Ce qu’elles devraient faire si elles avaient une source commune. Elles suivent en revanche les mêmes évolutions que les concentrations de médicaments, suggérant une provenance identique : les eaux usées des villes. C’est également dans les échantillons prélevés juste à l’aval des rejets de stations d’épuration que les concentrations en glyphosate sont les plus fortes.
Le glyphosate : un dérivé de substances utilisées dans les détergents ?
Les chercheurs n’ont pas ciblé les eaux usées par hasard. On sait depuis déjà de nombreuses années que celles-ci rejettent massivement de l’acide aminométhylphosphonique (Ampa) — une molécule connue pour être un produit de dégradation (ou métabolite) du glyphosate. Les deux substances ont d’ailleurs été observées avec des comportements identiques par les scientifiques de l’université de Tübingen.
Mais pourquoi retrouve-t-on Ampa et glyphosate, normalement associés aux usages agricoles, dans les eaux des villes ? Le suspect était en réalité déjà identifié pour l’Ampa : on sait qu’il peut être un dérivé de ces fameux aminophosphonates, utilisés dans les détergents.
L’hypothèse des chercheurs va un cran plus loin : et si le glyphosate pouvait lui aussi être produit par ces aminophosphonates ? Ils en sont d’autant plus persuadés que les phosphonates susceptibles de générer du glyphosate sont présents dans les lessives européennes mais très peu dans les lessives étasuniennes, d’après les données — quoi qu’anciennes et parcellaires — qu’ils ont collectées. Ce qui expliquerait les anomalies observées entre les deux continents.
« Tous les résultats étranges de notre méta-analyse s’expliquent si l’on considère que le glyphosate se forme à partir d’aminophosphonates. Je ne vois pas d’autre source possible », dit Carolin Huhn, professeure à l’Institut de chimie physique et théorique et autrice principale de l’étude.
Plusieurs chercheurs sollicités par Reporterre et n’ayant pas pris part à cette étude confirment l’intérêt et le sérieux de sa méthodologie. « Ce n’est pas vraiment une méta-analyse contrairement à ce qui est affirmé, mais cela n’enlève rien à la qualité du travail, l’analyse des données me semble pertinente. L’hypothèse sur l’origine urbaine du glyphosate est posée mais sans apporter de réponse », note toutefois Julien Tournebize, chercheur à l’Inrae, qui dirige l’équipe Artemhys, spécialisée dans les pollutions diffuses d’origine agricole et dans la contamination des eaux notamment.
C’est en effet le point crucial qui reste à éclaircir : si l’étude allemande démontre que le glyphosate ne peut pas provenir uniquement de l’agriculture, et que les sources urbaines pourraient même être majoritaires, la transformation des détergents de lessives en glyphosate n’est, à ce stade, qu’une hypothèse. Une seule étude, datant de 1998, observait expérimentalement que l’aminophosphonate pouvait produire du glyphosate et de l’Ampa.
« Je travaille depuis 2022 avec mon équipe sur cette hypothèse. Nous avons conduit un travail intense de laboratoire sur la transformation des phosphonates. Nous sommes en ce moment même en train de finaliser des travaux pour publication, sur la formation de glyphosate à partir de DTPMP [un type de phosphonate présent dans les lessives européennes et quasiment absent des produits étasuniens], qui corroborent nos découvertes, dans nos expériences de laboratoire mais aussi dans les eaux usées », assure Carolin Huhn.
La piste des détergents doit être prise au sérieux
En attendant la publication de ces résultats, et celle d’autres travaux corroborant potentiellement l’analyse des chercheurs allemands, la prudence reste de mise tant les caractéristiques hydrologiques et de débits varient d’un cours d’eau à l’autre, rendant les comparaisons très complexes. « L’afflux de glyphosate agricole depuis le champ vers un cours d’eau peut varier énormément, de moins de 0,1 % lorsqu’il arrive par drainage, à 2 ou 4 % lors de ruissellements en grande culture, voire encore plus par infiltration dans les nappes. Utiliser un coefficient moyen est forcément imparfait », souligne par exemple Julien Tournebize.
Certaines données pour les États-Unis sont également trop peu nombreuses et diffèrent des européennes dans la manière de quantifier le glyphosate et l’Ampa, relève également Christelle Margoum, ingénieure de recherche en chimie environnementale à l’Inrae. « En me basant sur ces seules données disponibles, je serais donc potentiellement plus réservée que les auteurs sur l’interprétation des résultats et la comparaison entre USA et Union européenne pour ces deux substances », dit-elle.
D’autant que d’autres travaux entrent totalement en contradiction avec ces nouvelles observations. Une méta-analyse publiée en 2019 par des chercheurs français de l’Université Clermont Auvergne concluait : « Les variations saisonnières observées du glyphosate et de l’Ampa dans les eaux de surface françaises coïncident avec les observations faites dans les cours d’eau canadiens (Struger et al., 2015) : les concentrations augmentent du début du printemps à l’été et diminuent de la fin de l’automne à l’hiver, correspondant parfaitement aux calendriers d’application des pesticides pour les cultures. »
Des effets catastrophiques sur les sols et leurs habitants
La variété des arguments apportés par l’équipe allemande, validés par leurs pairs, plaide tout de même pour un approfondissement des recherches et la prise très au sérieux des effets potentiellement délétères de ces aminophosphonates omniprésents dans les détergents européens.
Tout en veillant à ce qu’un danger n’en efface pas un autre. « Dire que le glyphosate dans nos rivières ne proviendrait que des eaux urbaines et qu’il peut être utilisé sans problème dans les champs serait un raccourci terrible », avertit Céline Pelosi, directrice de recherche à l’Inrae, écologue et écotoxicologue des sols. Spécialiste des vers de terre, elle rappelle les effets catastrophiques pour les sols et leurs habitats de l’herbicide : « Même s’il n’allait pas dans l’eau, le glyphosate resterait un problème. » Dans les lessives ou dans les champs, l’urgence reste la même : réduire la pollution au glyphosate.
Alors que l'actuel cycle solaire atteint son apogée, les phénomènes météorologiques et géologiques extrêmes et très inhabituels s'intensifient, tout comme les troubles sociaux et géopolitiques.
Le 23 avril, quatre éruptions solaires se sont produites de manière quasi simultanée, un phénomène rare suivi le 30 avril d'une éruption solaire de classe X qui a provoqué des pannes radio généralisées dans toute la région du Pacifique.
Cette activité pourrait être à l'origine de plusieurs phénomènes intenses qui se sont manifestés au cours de la dernière partie du mois d'avril :
États-Unis — Plusieurs tornades se sont abattues dans au moins cinq États.
Chine — Une tornade d'une force inhabituelle a provoqué la mort de cinq personnes et des blessures pour trente-trois autres dans la ville de Guangzhou [Canton).
Arabie Saoudite — Des pluies diluviennes ont été suivies d'inondations généralisées.
Une baisse inattendue des températures dans certaines parties de l'hémisphère nord a entraîné des chutes de neige particulièrement abondantes entre le milieu et la fin du mois d'avril. Des conditions météorologiques anormalement froides devraient se poursuivre en mai.
Cependant, el Niño a provoqué des chaleurs extrêmes et des épisodes de sécheresse dans certaines parties de l'Amérique du Nord, de l'Amérique centrale et de l'Amérique du Sud, qui ont impacté les cultures et entraîné un rationnement de l'eau dans certains pays, tels que le Mexique et la Colombie.
Le 3 avril, un tremblement de terre d'une magnitude de 7,4 sur l'échelle de Richter a frappé la côte est de Taïwan. Plus de cent répliques, dont celle dont la magnitude initiale a été estimée à 6,5, ont secoué l'île. Au moins neuf personnes ont été tuées et plus d'un millier d'autres blessées dans le plus fort séisme qui ait frappé Taïwan depuis vingt-cinq ans.
Il convient d'ajouter que les 10 et 25 avril, Ventusky et d'autres systèmes de cartographie météorologique ont détecté entre l'Antarctique et l'Afrique australe deux grandes anomalies dans les vagues océaniques. Ventusky a tenté d'ignorer la première, mais le silence s'est installé après la seconde. Ces singularités ont donné lieu à de nombreuses spéculations, mais les modèles et les mesures indiquent très probablement un dégazage massif.
En 1974, un article au titre énigmatique parut dans la revue scientifique Tellus : « Atmospheric homeostasis by and for the biosphere : the gaia hypothesis » (« L’homéostasie atmosphérique par et pour la biosphère : l’hypothèse Gaïa]. Coécrit par James Lovelock, scientifique britannique indépendant, et la biologiste étasunienne Lynn Margulis, le texte formulait l’hypothèse d’une Terre autorégulée, à la manière d’un être vivant. Ils la baptisèrent « Gaïa », du nom de la déesse grecque antique. Cette hypothèse suscita bien vite l’ire des biologistes de l’évolution et nourrit une controverse d’une dizaine d’années, au terme de laquelle « l’hypothèse Gaïa » finit par charrier un parfum de scandale dans la communauté scientifique, hormis une poignée de fidèles de Lovelock.
Du moins, tel est le récit maintes fois répété par Lovelock lui-même. Or, comme le montre l’historien des sciences Sébastien Dutreuil dans son ouvrage Gaïa, terre vivante (La Découverte) au terme d’une plongée dans les archives de Lovelock et de Margulis, Gaïa n’a pas été contestée en tant qu’hypothèse, mais en raison de sa double nature : elle est à la fois un programme de recherche scientifique et une philosophie de la nature à vocation politique.
Cet essai prolonge la thèse que Sébastien Dutreuil avait consacrée à la formulation de Gaïa. Fin connaisseur de la naissance du concept, l’auteur ambitionne de dépasser la controverse pour resituer Gaïa dans son contexte scientifique. Car Gaïa était alors loin d’être la seule théorie holiste en vigueur.
Depuis la Seconde Guerre mondiale, de nouvelles « théories de la Terre » pensaient, à la manière des philosophes du XVIIIᵉ siècle, le globe dans son intégralité et non pièce par pièce comme la géologie du XIXᵉ siècle. Mais la plupart d’entre elles négligeaient un élément crucial : la vie. La géophysique, soutenue par les gouvernements étasunien et soviétique en pleine Guerre froide en raison de sa capacité de surveillance planétaire, réduit le globe à un ensemble de mécanismes physiques ; la géochimie à une vaste usine chimique ; et la métaphore du « vaisseau spatial Terre » à un objet inerte à placer entre les mains d’une élite technocratique.
De ce point de vue, Gaïa doit être envisagée comme « une certaine manière de concevoir la Terre, alternatives aux autres conceptions globales de la seconde moitié du XXᵉ siècle ». Sa singularité : mettre en lumière « la prodigalité vitale » grâce à laquelle l’ensemble des vivants — que Dutreuil regroupe sous le nom de « Vie », un méta-individu — modifie les mécanismes chimiques et physiques à la surface du globe et la maintient habitable.
Loin d’être une simple hypothèse, Gaïa inspira un cadre de recherche inédit, qui se concrétisa une dizaine d’années plus tard à travers l’International Geosphere-Biosphere Program (IBGP), soutenu par les instances de l’ONU. Bien que l’IBGP soit nettement moins célèbre que le Giec ou l’IBPES, ses concepts, eux, sont bien connus de l’opinion publique, qu’il s’agisse des limites planétaires et de la barre des 2 °C à ne pas franchir, des points de bascule à surveiller ou encore, plus récemment, de l’Anthropocène. Toutefois, les sciences du système Terre ont beau s’inscrire dans la filiation de Lovelock et de Margulis, elles ne revendiquèrent jamais ouvertement — jusqu’il y a peu — l’héritage de Gaïa, jugé trop sulfureux.
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L’héritage de 700 ans du Japon en matière de production durable de bois est un exemple d’harmonie avec la nature. Grâce à des techniques telles que le Daisugi, mis au point au XIVe siècle, les Japonais préservent les forêts tout en récoltant le bois. Cette tradition garantit un approvisionnement continu en bois de haute qualité, préservant les écosystèmes pour les générations futures et témoignant de l’engagement du Japon en faveur de la gestion de l’environnement.
Le Daisugi, une ancienne méthode de sylviculture japonaise, est apparu au XIVe siècle à Kitayama en raison de la pénurie de jeunes arbres. L’élagage sélectif des cèdres permettait d’obtenir des bois de charpente droits et sans nœuds. Née d’une nécessité, cette méthode a évolué pour devenir une pratique durable, incarnant la tradition japonaise d’innovation en matière de gestion des ressources depuis plus de sept siècles. Dans le Daisugi, les cèdres sont plantés et taillés d’une manière particulière afin d’encourager la croissance de bois droits et sans nœuds. Cette taille sélective consiste à couper à la main les pousses tous les deux ans, en ne laissant que les branches supérieures intactes.
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Par exemple, des centaines de soldats de la Garde nationale sont utilisés pour vérifier les sacs des passagers du métro de New York. C’est un précédent très inquiétant, et je ne comprends pas pourquoi il n’y a pas plus de gens qui s’en émeuvent. Nous venons d’apprendre que des troupes de la Garde nationale seront déployées lors de la grande éclipse américaine du 8 avril. Qu’est-ce qu’ils espèrent qu’il se passera pendant cette éclipse ?
Il s’agira sans aucun doute d’un événement historique.
Comme je l’ai dit précédemment, on prévoit qu’il s’agira de l’événement astronomique le plus regardé de toute l’histoire de notre pays.
Le 8 avril, des millions d’Américains se rendront dans des endroits où ils se trouveront sur la trajectoire de l’éclipse solaire totale. L’Oklahoma est présenté comme l’un des meilleurs États pour cela, et il est rapporté que la Garde nationale de l’Oklahoma « fournira des premiers intervenants ainsi que des unités ayant des capacités d’intervention en cas de matières dangereuses »…
On croyait les rivières alpines déjà bien corsetées de barrages et de turbines. Mais la ruée vers l’or bleu se poursuit dans les montagnes, au risque de causer des dommages irréversibles aux derniers cours d’eau sauvages des Alpes. « Il y a eu une bascule ces vingt dernières années, dit David Doucente, ingénieur piscicole de la fédération des pêcheurs des Hautes-Alpes. Jusque dans les années 2000, il y avait quelques centrales hydroélectriques dans les Alpes, mais ces projets étaient cadrés par EDF avec des aménagements mesurés. Depuis, beaucoup d’opérateurs privés ont déposé des dossiers et on a commencé à constater une surexploitation des cours d’eau. »
Ni les services de l’État, ni le syndicat professionnel France Hydro Électricité ne possèdent d’informations chiffrées précises sur ce déploiement. Leur inventaire avait cependant déjà été réalisé par un ingénieur d’étude en 2021 sur les départements de Haute-Savoie, Savoie, Alpes-Maritimes et Hautes-Alpes. Dans le cadre de son mémoire rédigé au sein du laboratoire EcoFlows à l’Institut national de la recherche agronomique (INRAe), Nils Dumarski a recensé les centrales installées depuis 1900 dont la puissance est inférieure à 10 000 kilowatts. Sur les 323 barrages hydroélectriques comptabilisés, 124 ont été érigés entre 2000 et 2020, quand seulement 116 ont été bâtis entre 1950 et 2000. « Le rythme d’installation des microcentrales hydroélectriques dans les quatre départements étudiés s’accélère, notamment depuis les années 2000. Cette dynamique est particulièrement importante au-dessus de 1 000 mètres », constate-t-il.
Une augmentation que corroborent les données de Reporterre. Grâce au registre national des installations de production et de stockage d’électricité, nous avons identifié 347 petits barrages en activité dans les Alpes dont au moins 167 ont été créés ou rénovés ces vingt dernières années.
L’État mise sur l’hydroélectricité
Ce déploiement s’explique par la volonté de l’État d’augmenter l’hydroélectricité dans son mix énergétique. Pour y parvenir, EDF rachète depuis 2007 sa production à un tarif préférentiel. La France mène également depuis 2016 des appels d’offres pour l’exploitation de nouvelles petites centrales hydroélectriques, ce qui a garanti aux lauréats un complément de rémunération. Ces incitations financières ont favorisé la professionnalisation de la filière et la multiplication des projets.
Las, la plupart des rivières françaises sont « déjà largement exploité[es] et présente[nt] peu d’opportunités supplémentaires à long terme », souligne le rapport Futurs énergétiques 2050 du gestionnaire du réseau de transport d’électricité haute tension RTE.
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« Le manuel de la vie sauvage ou revivre par la nature » empreint d'un profond humanisme et d'un amour fou pour tout ce qui vit, peut être considéré comme une véritable bible de survie. Il nous permet, dès aujourd'hui, de nous initier progressivement à la vraie vie, selon les lois de la Nature (et de notre nature), dans le respect de toute la création, dans l'économie et donc dans la générosité. Un ouvrage à deux niveaux : trucs, recettes, idées, conseils, techniques pour tous les aspects d'une vie dans la nature; poésie, humanisme, amour, dignité de l'homme que ce dernier devrait s'efforcer de retrouver.
Dans notre pauvre monde en perdition , si l'apocalypse advenait - à juste titre car la disharmonie est insupportable - avec sa cohorte de famines, épidémies, guerres, cataclysmes... ce manuel de la vie sauvage pourrait certainement nous aider à sauver ce qui pourra l'être encore et, dès maintenant, il peut nous permettre de prévenir ces catastrophes et nous acheminer vers l'harmonie - salut de nos enfants et de tout ce qui vit dans la complicité et le don de soi, dans l'Amour.
Vous y découvrirez et apprendrez mille et une choses utiles - voire indispensables - au fil de ses 13 parties, dont voici quelques aspects (nous ne pouvons reproduire ici les 12 pages de table des matières !) :
1. Comprendre le temps : l'astronomie, compter et mesurer le temps, les prévisions météorologiques (traditionnelles, empiriques et techniques), connaître les climats, les nuages, construire des instruments météorologiques simples, etc.
2. Marcher et s'orienter : de jour comme de nuit, construire une boussole, lire une carte, s'équiper pour un déplacement, trouver le Nord, se défendre, s'abriter, nager, construire un radeau, grimper, se repérer, etc.
3. Se chauffer : allumer et construire un feu dans n'importe quelles conditions, les matériaux à utiliser, les divers types de feux de plein air, couper et abattre, chauffer son logis. faire son charbon de bois, etc.
4. Boire et trouver l'eau : la rendre potable, la filtrer, la stocker, reconnaître les sols, la radiesthésie, creuser un puits, drainer, irriguer, construire une pompe, etc.
5. Cueillir : identifier et récolter les plantes sauvages, les conserver, connaître leurs multiples usages (nutritifs, à huile, mellifères, à farine, textiles, à savon, à papier...), les champignons. cultiver le champignon de couche, etc.
6. Cuisiner : notions essentielles de diététique, le jeûne, quelques recettes importantes, cuisine et feux de plein air par tous les temps, etc.
7. Conserver : les méthodes de conservation suivant chaque catégorie d'aliments, à long ou à court terme, les boissons fermentées et non fermentées, etc.
8. Apprivoiser, ou chasser et pêcher : hébergement et nourriture des animaux domestiques, sauvegarde des animaux dits sauvages, tout sur les pêches en eau douce et en mer, le matériel, les diverses formes de chasses, pièges, armes rudimentaires ou sophistiquées, quelques gibiers, etc.
9. Se loger : les constructions simples et de type sauvage, abris de survie en pleine nature, igloo, tipi, grottes, tentes simples, techniques et matériaux de construction, maçonneries, charpentes simples, outillage, etc.
10. Fabriquer : se vêtir (couture, tricot, crochet, tissage, laine, costumes simples), autres artisanats (macramé, vannerie, verre...), la menuiserie (outils, affûtage, assemblages de base...). le travail du métal (outillage, construction d'une forge...), les nœuds, fabrications diverses d'une multitude d'objets nécessaires et utiles, etc.
11. Replanter : techniques de l'agriculture biologique (compost, fertilisants naturels, couches et châssis, semis, associations, culture, potager...), le reboisement et son utilité (haies, arbres, replantations...), greffes et boutures, etc.
12. Soigner et sauver : les principaux accidents et comment les traiter (plaies, brûlures, entorses, fractures, asphyxie, morsures, empoisonnements, accouchement...), notions de secourisme indispensables, le transport des blessés, la noyade, l'incendie, les médecines douces, etc.
13. Se nourrir subtilement : l'air, la lumière, le silence, la musique, la créativité, la spiritualité, l'amour sensuel et universel, etc.
Autant de questions (et bien d'autres !) auxquelles ce guide pratique répond, et dont les solutions sont là pour nous initier progressivement à une existence adulte, responsable, autarcique, altruiste, dans la joie et le respect de nous-même, des autres et de notre environnement.
Un livre à lire, à méditer, à pratiquer, à faire lire autour de soi - et surtout à nos enfants car ce sont eux qui feront peut-être de l'enfer que nous leur léguons aujourd'hui un paradis pour demain ? ...
Télécharger gratuitement « Le manuel de la vie sauvage ou revivre par la nature » : http://www.aryanalibris.com/index.php?post/Saury-Alain-Le-manuel-de-la-vie-sauvage
Selon le regretté Freeman Dyson, les modèles informatiques vous aident à comprendre le climat, mais ils font du très mauvais travail pour le prédire.
Freeman Dyson (1923-2020) était un physicien théoricien et mathématicien américain d'origine britannique, connu pour ses travaux sur la théorie quantique des champs, l'astrophysique, les matrices aléatoires, la formulation mathématique de la mécanique quantique, la physique de la matière. condensée, la physique nucléaire et l'ingénierie. Il était l'une des figures les plus célèbres de la physique du XXe siècle.
En 2006, Dyson a publié « The Scientist as Rebel », dans lequel il remettait en question le rôle de l'activité humaine dans le générateur climatique. Dans une interview accordée à Physics World en 2008, il a déclaré que l'argent dépensé pour lutter contre le changement climatique devrait plutôt être ciblé sur « d'autres problèmes plus urgents et plus importants, tels que la pauvreté, les maladies infectieuses, l « éducation publique et santé ». Il a également déclaré que réfléchir aux avantages potentiels du changement climatique « ne nous fera aucun mal ».
En 2015, il rejoint Stuart McNish, animateur de Conversations that Matter . « Il y a un changement climatique provoqué par l'homme », a-t-il déclaré. "La question est de savoir combien et si c'est bon ou mauvais."
« Tout d'abord, nous ne comprenons pas les détails. C'est probablement beaucoup moins qu'on le prétend généralement et le plus important est que le dioxyde de carbone a d'énormes effets non climatiques qui sont extrêmement favorables [et] qui ne sont pas pris en compte », a-t-il déclaré. Comme mesurée par les satellites, « la Terre entière devient plus verte à cause du dioxyde de carbone présent dans l'atmosphère ».
Dyson a commencé à étudier les effets du dioxyde de carbone (CO2 ) présents dans l'atmosphère sur la végétation « il y a 37 ans », c'est-à-dire vers 1978.
Il a expliqué que l'augmentation du CO2 entraîne une augmentation des rendements agricoles, des forêts et de toutes sortes de croissance dans le monde biologique. « Et c'est plus important et plus certain que les effets sur le climat », a-t-il déclaré.
Lorsqu'il a commencé à étudier les effets du CO2 sur les plantes, il a pensé que cet effet pourrait être d'environ 10 %. Mais 35 ans plus tard, il a découvert que ce chiffre était d'environ 25 %. Le CO2 a augmenté d'environ 40 % et « environ la moitié de cette somme a été consacrée à la végétation », a-t-il déclaré. "C'est extrêmement bénéfique à la fois pour la production alimentaire, mais aussi pour la biodiversité, la préservation des espèces et tout ce qui est bon." Cela vient de preuves observables, a-t-il ajouté.
Concernant l'idée selon laquelle les modèles sont de bons prédicteurs, il a rappelé ce que l'expert climatique japonais Suki Manabe, qui a développé le premier modèle climatique dans les années 1960, liant le réchauffement du climat de la Terre à l'augmentation du dioxyde de carbone, a toujours dit et dit toujours : « Ces modèles climatiques sont d'excellents outils pour comprendre le climat, mais ce sont de très mauvais outils pour prédire le climat.
La raison pour laquelle ils ne parviennent pas à prédire le climat est simple, a expliqué Dyson. "Ce sont des modèles qui ne contiennent que quelques facteurs, mais il y a beaucoup de choses qu'ils oublient : Le monde réel est bien plus compliqué que les modèles."
« Je ne pense pas qu'aucun de ces modèles puisse réellement être prédictif », a-t-il ajouté, car le changement climatique est trop complexe et implique trop de facteurs. "Vous ne pouvez tout simplement pas tout modéliser, c'est vraiment hors de porté", a-t-il déclaré.
Certains climatologues affirment que le Soleil n'a aucun effet parce que sa température ne change pas. "Il est vrai que la température du Soleil ne change pas", a déclaré Dyson. "Mais son activité change."
Par activité, Dyson fait référence aux taches solaires et aux orages magnétiques. "Ils fluctuent très fortement avec le cycle de 11 ans et nous constatons un effet sur le climat", a-t-il déclaré.
Nir Shaviv a étudié les effets de l'activité du Soleil : « Il découvre un effet direct de ce cycle solaire, ce cycle des taches solaires, sur le climat », a déclaré Dyson. "Il est clair que cette activité du Soleil a un effet."
"Il y avait un élément de preuve supplémentaire important, à savoir le Petit Âge Glaciaire, qui s'est produit au 17ème siècle, et qui a également coïncidé avec le moment où le Soleil s'est endormi pendant environ 70 ans", a déclaré Dyson. « Il existait une chose appelée le Minimum de Maunder, lorsque les taches solaires n'apparaissaient tout simplement pas et qu'en même temps il y avait un climat très froid en Europe. C'est donc une preuve assez solide de corrélation. Mais il existe désormais des preuves et des enjeux directs des observations modernes.
L'autre truc des alarmistes du climat est de retirer la vapeur d'eau « de l'équation ». La vapeur d'eau représente environ 90% de l'atmosphère. Donc, vous ne pouvez pas retirer la vapeur d'eau de l'équation, a déclaré Dyson. "C'est bien [de négliger la vapeur d'eau] si vous voulez parler de Mars", a déclaré Dyson en riant, car il n'y a pas de vapeur d'eau sur Mars.
"Le CO2 est tellement bénéfique à d'autres égards qu'il serait insensé d'essayer de le réduire", a déclaré Dyson. « Le fait est que le dioxyde de carbone va augmenter, nous continuerons à brûler du pétrole et du charbon et cela nous fera probablement du bien – la Terre deviendra ainsi plus verte. »
« Comme mesurée depuis l'espace, la Terre entière devient plus verte à cause du dioxyde de carbone, donc cela augmente les rendements agricoles, les forêts et augmente la croissance du monde biologique, et c'est plus important et plus certain que les effets sur le climat. »
Ils ont renforcé leur confiance en soi, géré une prise de risque raisonnable, respiré le bon air, sollicité leurs sens, tonifié leur corps tout en faisant des sciences naturelles, des mathématiques et du français. Ils sont scolarisés dans une des rares Écoles de la forêt que l’on peut trouver en France, celles qui ont réussi, grâce à la persévérance et à l’énergie de leurs fondateurs, à surmonter tous les obstacles que l’administration et la société ont mis sur leur chemin.
Apparue au début du XXe siècle, l’École dans la Forêt a connu un succès notable dans les mondes anglo-saxon et scandinave. On en trouve de nombreuses aux États-Unis, en Allemagne, en Hollande ou en Suède. Au Danemark, près de 20 % des classes maternelles passent leur journée en forêt, repas et sieste compris, quel que soit le temps. Et les enfants s’en portent très bien, quand nos salles de classe surchauffées leur font enchaîner les rhumes et qu’on leur interdit de sortir en récréation quand il pleut… L’Angleterre compte aujourd’hui plusieurs centaines de Forest Schools publiques dans le primaire.
Déconnecter les enfants des écrans et les reconnecter avec la nature devient un enjeu de santé publique autant qu’une urgence sociétale. La Suisse suit le même mouvement et les collectivités locales y soutiennent la création d’écoles, qu’elles soient privées ou publiques.