Les high-tech polluent et nous aliènent ; face à elles se développent des alternatives plus sobres en énergie, appropriables par leurs utilisateurs et adaptées à nos besoins : les low-tech. Si cette idée est réconfortante, elle est trop simple pour être vraie. C’est souvent le cas lorsqu’une solution clé en main semble découverte. Dans un petit livre passionnant, Perspectives Low-Tech. Comment vivre, faire et s’organiser autrement ? (éditions Divergences), Quentin Mateus et Gauthier Roussilhe explorent les ambiguïtés de la low-tech et identifient les écueils dans lesquels le mouvement risque de tomber.
« Rien ne dit que la low-tech représente une solution miracle, mais elle nous aide à comprendre que nous traversons […] une crise technique », posent-ils d’emblée. Les auteurs, respectivement compagnon de route de longue date du Low-Tech Lab et chercheur indépendant spécialisé sur les conséquences environnementales du numérique, ont eu l’occasion d’observer des initiatives low-tech aux quatre coins de France et d’Europe, et proposent dans ce livre un point d’étape.
Cette réflexion est d’autant plus importante que le courant arrive à un point de bascule : maintenant que la myriade d’initiatives low-tech attire l’attention du public, cette voie technologique peut-elle conserver son potentiel émancipateur en se diffusant massivement, ou est-elle condamnée à être récupérée par le marché et dévoyée ?
Après avoir passé trois ans sans dépenser le moindre centime, l’Irlandais Mark Boyle est de retour. Dans L’Année sauvage (éd. Les Arènes, juin 2021), il témoigne de quatre années vécues sans aucune technologie. Une expérience qui a laissé des traces sur sa vie.