Avant donc qu’elle ne se change en résignation, il s’agirait que le corps enseignant de manière urgente, presque systématique, se mobilise comme un seul homme pour décrire la détresse, le sentiment d’impuissance aussi qui peut le saisir face à une hyper-vigilance digitale de nos élèves venue, non pas étoffer ou encore diversifier, mais littéralement corrompre, phagocyter la vigilance « traditionnelle » : celle de l’esprit, celle du temps long ; celle de l’écrit.
Il me semble pourtant que Paul Eluard ne commence pas son poème Liberté par : « Sous une vidéo Tik-Tok / Sous un lien YouTube / Entre un BeReal et deux notifications / Je regarde ton nom. », mais par : « Sur mes cahiers d’écolier / Sur mon pupitre et les arbres / Sur le sable, sur la neige / J’écris ton nom. »
Ainsi, un peu comme ces ballons qui participent tant à l’ambiance et au succès des fêtes foraines, on dispose d’une jeunesse dont l’attention semble gonflée à l’hélium ; tellement volatile, qu’aucune ficelle humaine, aussi solide, aussi impliquée soit-elle ne semble plus en mesure de la retenir. À chaque transition, à chaque difficulté, elle menace de casser, de vous échapper pour s’envoler vers des cieux plus enchanteurs que votre voix, que votre présence qui décidément ne suffisent plus ; ces cieux numériques qui comme autant de sirènes, promettent de résumer en quelques images et en moins de deux minutes (le tout sans effort bien sûr) un interminable cours de 2 h. Ce cours d’abord pensé puis écrit par vos soins, pour eux.
On ne peut dès lors plus compter que sur une personnalité atypique, à l’humour ravageur, provocateur peut-être, pour parvenir à lester cette attention fuyante ; une écume d’attention plutôt tant elle est fragilisée et de toute part convoitée. Le combat pour la conserver est épuisant et le rapport de force, clairement inégal au point de créer chez les plus jeunes d’entre-nous, encore vulnérables, chez les profs les plus sincères souvent, une souffrance au travail inadmissible.
En mathématiques, puisque je n’ai de légitimité que dans cette discipline, les conséquences de cette attention en lévitation permanente, additionnées à la dévastatrice réforme Blanquer (dont il osera néanmoins et sans honte aucune assurer la promotion en août 2024 avec la parution chez Albin-Michel d’un ouvrage d’autosatisfaction : La Citadelle) sont tragiques et toujours terriblement sous-estimées, quand elles ne sont pas niées.
En rasant les sections, en dynamitant le concept de classe tout en organisant la promotion de ce Grand Oral grotesque (coeff 10 contre 8 pour l’épreuve de philosophie, mais on n’est plus à une provocation près), J.M. Blanquer et ses acolytes ont détruit le lycée ne permettant plus à l’enseignement secondaire de jouer son rôle de tremplin vers le supérieur (N.B : ci-joint un lien tout à fait légal pour les retardataires : https://grand-oral-maths.com/categorie-produit/sujets-rediges/ 4,90 euros le Grand Oral, ce n’est pas cher même si une jeune fille m’a très justement fait remarquer que cela l’était quand même plus que ChatGPT… Cet esprit éminemment pratique nous laisse songeurs.).
On constate chez nos élèves, en terminale notamment, une résistance à l’effort très dégradée, ce dernier étant estimé maltraitant, ingrat. En réalité, inutile. Voire dépassé. Une intolérance aux raisonnements, aux démonstrations, à l’abstraction clairement revendiquée quand il y a en contrepartie une addiction très nette aux raccourcis et surtout une sorte d’obsession de la réponse, ce juge de paix. Comme en politique, on est sommés de choisir un camp et promptement.
On n’a plus de temps ni pour la réflexion, ni pour l’erreur qui en maths est pourtant bien souvent la clé d’une compréhension véritable et pérenne.
L’erreur est devenue un défaut, une faute. Le temps de réflexion : un temps mort ; un temps perdu. C’est par conséquent non sans amertume que j’ai pris connaissance de l’un des sujets de philo proposé cette année aux Antilles en section technologique : « L’erreur nous rapproche-t-elle de la vérité ? » On voudrait éloigner la jeunesse de la vérité que l’on ne s’y prendrait donc pas autrement.
Le résultat chiffré dans le cas des maths, et ce d’où qu’il vienne, même obtenu par chance ou par hasard, fait plus que jamais office de sentence pour ces jeunes gens en mal d’absolu. On confond allègrement : « mathématiques et comptabilité ». D’où la colère terriblement excessive qui a saisi certains à l’issue de l’épreuve de spécialité Maths du mercredi 19 juin 2024, biberonnés à l’idée que le bac se devait d’être une formalité. J’y reviendrai à la fin de cette tribune.
En cours, j’ai quotidiennement des jeunes gens qui me coupent la parole alors même que je déroule un raisonnement, une démarche (c.-à-d. pendant que je raconte l’histoire qui va mener au dénouement et le légitimer) pour me demander sur un ton mi-autoritaire, mi-agacé : « Bon, mais, ça fait 3 ou pas ? »
Autrement dit : « Abrège. » « Accouche », aurait dit ma génération.
Obtenir « 3″ à n’importe quel prix ; qu’importe le flacon, pourvu que l’on ait l’ivresse comme je leur répète à longueur de séance (de Musset). Sachant que si j’ai trouvé « 3, » j’ai forcément raison. Fin de l’histoire. L’heureux élu peut alors le cœur léger et le regard de nouveau happé par son téléphone, se détourner d’une explication dont il estime qu’elle ne me concerne pas. Grave erreur.
À ce type d’interpellation, je réponds presque systématiquement par provocation : « Non, malheureusement ça fait : 48412x(pi/4) ».
« Mais what ? Non, mais, toujours plus… Comment ça, 48412x(pi/4) ? ».
C’est terrible à dire, mais c’est au prix de cet aiguillon verbal que vous captez de nouveau l’attention du gamin qui vous regarde interloqué et enfin intrigué ; autrement dit, à cet instant-là, il est de nouveau « disponible » (hourra !).
Si c’est si grave, c’est qu’il faut bien comprendre que ces jeunes gens, ces citoyens en germe, majeurs souvent en fin d’année, ont pris l’habitude de vous abandonner sur le quai du raisonnement, de la réflexion, du débat et donc de la nuance pour ne vous rejoindre qu’au terminus, autrement dit à la station de la solution. Du verdict. Impossible dans ces conditions-là de les rendre autonomes, libres et éclairés. Passeurs à leur tour, car c’est aussi le but.
Impossible de les nourrir intellectuellement, de les instruire. Ce ne serait pas gênant si ce n’était pas justement le cœur de notre métier. Quand vous êtes prof de maths et qu’un auditoire vacillant, un programme obèse vous interdit les démonstrations, qu’est-ce qui vous reste ? Le dressage, le conditionnement ?
Cela tombe bien, nombreux sont les élèves à n’attendre que cela : des contentions, des méthodes qui marchent à coup sûr, des moyens mnémotechniques improbables, des astuces forcément (j’ai découvert cette semaine par exemple la méthode « Voyoute » en philosophie. Rien ne nous sera épargné.). Sauf que l’école n’est pas un cirque, pas plus qu’une usine d’emballage ou une citerne à compétences. Pas encore.
Ces gamins, c’est vrai que ce ne sont pas les nôtres, mais pour nous, ils n’en sont pas moins importants. Qu’un terminale en spé maths soit incapable sans calculatrice de me dire si 9/7 est strictement supérieur ou strictement inférieur à 1, cela me désespère. Ces échecs cuisants du sens, cette détresse, cette précarité intellectuelle sont insupportables. On en est en partie responsables forcément à force de concessions, de renoncements minuscules. Sauf que petite approximation deviendra grande…
Vous me direz : « peu importe l’esprit critique » après tout, car il faut bien reconnaître que le doute n’est pas en odeur de sainteté ces derniers temps en France. Lui qui a si longtemps été la marque d’une ouverture d’esprit, celle d’une certaine curiosité, à l’origine même de la démarche scientifique, est aujourd’hui rien de moins qu’une tare ; le premier symptôme du complotisme. La marque noire aussi d’un scepticisme qui se décline à l’infini : le climat, la vaccination, l’Europe. Tout y passe. Les jeunes sont bien sûr une chair à canon de premier choix pour ce système vicié qui fait du débat d’idées, de la controverse, une passion honteuse. Presque une provocation.
Mais nous, nous ne voulons pas transmettre un savoir simplifié, trahi ou dégradé. Un savoir d’occasion, même si sur les plaquettes de l’éducation nationale, il a l’aspect du neuf ; un savoir suffisamment bon pour eux (car en fait, c’est l’idée).
Ces jeunes, on les voudrait au contraire créatifs, inventifs, éventuellement révoltés ; on les veut présents surtout, présents pour de bon, pour de vrai or les échanges, loin de la complicité naturelle entre un prof et un élève, ressemblent de plus en plus souvent à du troc ou à du marchandage. En cours, l’opportunisme est partout. Tout devient matière à négociation. Une majuscule au début d’une phrase : « Non, mais on est en maths ou en français ? »
Des exigences de rédaction, de rigueur : « Il faut vraiment le mettre ça : “partition de l’univers ? vous êtes sûre ? Parce qu’il y a un prof sur Tik-Tok qui dit qu’on a les points quand même au bac.” »
Comme dirait l’Autre : dissous, c’est pas cher ! Vous pouvez toujours lutter pour une rédaction au cordeau, mais il y a fort à parier que vous n’aurez pas le dernier mot face à votre alter ego digital.
[...]
« J’ai commencé à voir il y a une dizaine d’années une baisse assez évidente de l’attention. Les élèves ont été abîmés dans leur façon de se concentrer. Je l’ai vu chez de bons élèves qui posaient des questions et alors même qu’on répondait, au bout d’une seconde ou deux, ils ne regardaient même plus le prof. Donc c’est d’abord un problème de concentration qui ensuite donne lieu à une difficulté à lire, qui ensuite entraîne une crise du langage. »
250 personnes réunies pour une immense "détox" numérique dans une église d’Amsterdam !
Pendant une nuit, les participants ont parlé, dessiné, écouté de la musique et lu des livres ensemble !
Quelle belle idée.
Merci pour ce vent de fraicheur !
La France connaît une hausse significative des baptêmes chez les jeunes, avec une augmentation de 31% des catéchumènes par rapport à l'an dernier. Découvrez comment l'Église catholique répond à cette soif spirituelle chez les jeunes français.
L’Église catholique en France connaît une hausse significative des baptêmes chez les adultes et les adolescents. Selon une enquête de la Conférence des évêques de France (CEF), le nombre de catéchumènes a augmenté de 31 % par rapport à l’an dernier, avec 7 135 postulants au baptême. Cette tendance n’est pas un simple effet rebond après le Covid, mais plutôt une soif spirituelle chez les jeunes.
Les jeunes de 18 à 25 ans représentent désormais 36 % des nouveaux baptisés, tandis que chez les adolescents entre 11 et 17 ans, l’enquête a recensé 5 025 baptêmes dans 68 diocèses, soit une hausse de 50 % en moyenne. Cette vitalité est illustrée par la présence de 45 000 jeunes Français aux dernières Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) de Lisbonne.
Le président de la CEF, Éric de Moulins-Beaufort, souligne que dans son diocèse de Reims, les catéchumènes sont passés de 20 à 73 en cinq ans. Cependant, il s’interroge sur la capacité de l’Église à accompagner tous ces nouveaux venus dans une société où 80 % des jeunes n’ont pas reçu d’éducation religieuse.
La CEF observe également une hausse significative des baptisés issus de familles sans religion, soit un quart du total. Cette tendance montre que la France s’éloigne de la laïcité où l’Église est malmenée pour rejoindre la croix du Christ.
Le Covid a été déterminant pour pousser les citoyens vers l’Église. La démocratie occidentale ne fait plus rêver la jeunesse et le manque de repères dans une société dominée par le wokisme reste trop déstabilisant. Comme ce fut le cas avec la Russie qui a retrouvé la foi après l’URSS, la jeunesse française revient à ses racines chrétiennes pour trouver des réponses à leurs questions existentielles. L’esprit saint est à l’œuvre !
Imaginer un seul instant que des imbéciles incultes vont devenir plus intelligents avec l’intelligence artificielle alors qu’ils n’auront pas développé leur intelligence naturelle est une énorme erreur.
Wikipédia n’a pas rendu plus cultivés les gens, alors que la culture n’a jamais été aussi accessible de même que toutes les formes de connaissances.
Pire.
Croyant que tout est disponible on en perd l’utilité d’apprendre et de retenir puisque « YAKA » regarder sur Internet.
Sauf, que l’on ne peut regarder que ce dont on a connaissance le reste étant de la chance !
Si vous vous penchez un peu sur l’IA ou le fonctionnement de ChatGPT, vous vous rendrez compte très rapidement que l’IA va changer le monde exactement comme Internet a changé le monde.
La culture et les connaissances des masses n’y ont pas gagné ! Loin de là même.
Jamais le niveau n’autant décroché que depuis que nous avons tous les outils numériques.
Les outils numériques sont une immense fabrique à crétins et notre effondrement n’en fini pas.
Selon une nouvelle analyse d’Edward Dowd, les adolescents et les jeunes de 20, 30 et 40 ans du Royaume-Uni meurent de cancers à métastases rapides et en phase terminale à un rythme sans précédent depuis le début de la vaccination de masse par le Covid-19.
Le rapport de 45 pages de M. Dowd, ancien gestionnaire de fonds spéculatifs à Wall Street et auteur de “‘Cause Unknown‘:The Epidemic of Sudden Deaths in 2021 and 2022″, a alarmé certains oncologues qui l’ont qualifié de revirement brutal par rapport à des décennies de données sur la mortalité.
M. Dowd a basé son analyse sur des statistiques gouvernementales facilement accessibles de l’Office des statistiques nationales du Royaume-Uni.
Dans une interview avec The Defender,le professeur Dowd a déclaré que lui et ses partenaires de recherche, qui comprennent une poignée de scientifiques de haut niveau, d’analystes de données et d’experts financiers, ont examiné toutes les données de la 10e révision de la classification internationale des maladies (CIM), Codes (CIM-10) pour la cause du décès au Royaume-Uni au cours de la période d’étude 2010-2022 afin d’étudier les tendances des néoplasmes malins (codes C00 à C99).
Les codes CIM-10 sont la classification internationale des diagnostics, des symptômes et des procédures établie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour le traitement des demandes de remboursement. Un néoplasme malin est une tumeur cancéreuse.
M. Dowd explique que son équipe de recherche a remarqué une tendance frappante : Alors que la quasi-totalité des décès survenus chez les personnes âgées en 2021 et 2022 au Pays de Galles et en Angleterre avaient été codés, 8 % des décès survenus chez les 15-44 ans en 2021 et 30 % des décès survenus dans cette tranche d’âge en 2022 n’avaient pas encore été codés.
“Lorsque l’on meurt à l’hôpital, on laisse une trace de vie et de mort avec des indications sur ce qui a conduit au décès”, a-t-il déclaré. “Lorsqu’un jeune meurt au volant d’une voiture, en marchant dans la rue ou dans son sommeil, il y a une enquête qui prend du temps pour déterminer la cause du décès.
M. Dowd a déclaré que les codes manquants sont “révélateurs du problème” de la surmortalité chez les jeunes.
Cependant, même en tenant compte des codes manquants, les 92 % de décès codés en 2021 et les 70 % de décès codés en 2022 ont révélé “un signal fort de décès par cancer chez les jeunes”. Nous montrons une forte augmentation de la mortalité due aux néoplasmes malins qui a commencé en 2021 et s’est considérablement accélérée en 2022.
“L’augmentation de la surmortalité en 2022 est statistiquement très significative (événement extrême)”, écrit M. Dowd dans son rapport. “Les résultats indiquent qu’à partir de la fin de l’année 2021, un nouveau phénomène conduisant à une augmentation des décès dus aux néoplasmes malins semble être présent chez les personnes âgées de 15 à 44 ans au Royaume-Uni”.
Selon InsuranceNewsNet, les assureurs sont particulièrement préoccupés par les données des Centres de contrôle et de prévention des maladies qui montrent que "les taux de mortalité augmentent de façon alarmante pour différentes catégories", notamment les taux de mortalité des jeunes adultes qui dépassent de plus de 20 % les normes historiques en 2023.
Les dirigeants des plus grandes compagnies d’assurance des États-Unis sont alarmés par le fait que les adolescents, les jeunes et les cols blancs américains dans la force de l’âge meurent inexplicablement à un rythme record, provoquant un “flux monumental” de demandes d’indemnisation pour cause de décès et une baisse de profits qui ébranle le secteur et incite certains à se pencher à nouveau sur le problème.
Selon un rapport publié le 26 octobre par InsuranceNewsNet, les compagnies d’assurance américaines s’attendaient à des paiements plus élevés que la normale en cas de surmortalité pendant la pandémie de Covid-19.
Les assureurs ont vu les prestations de décès augmenter de 15,4 % en 2020, soit la plus forte hausse en un an depuis l’épidémie de grippe espagnole de 1918, suivie d’un montant record de 100,28 milliards de dollars – près du double de la norme historique – pour le total des prestations de décès versées par le secteur en 2021.
“On s’attendait naturellement à ce que les chiffres augmentent pendant la pandémie, mais certaines autorités du secteur et de la santé s’inquiètent du fait que les taux n’ont pas beaucoup diminué alors que les taux d’infection par le Covid ont baissé”, a rapporté InsuranceNewsNet.
Selon InsuranceNewsNet, les assureurs sont particulièrement préoccupés par les données des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) qui montrent que “les taux de mortalité augmentent de façon alarmante pour différentes catégories”, notamment les taux de mortalité des jeunes adultes qui dépassent de plus de 20 % les normes historiques en 2023.
Les chiffres du CDC publiés en août montrent que le taux de mortalité des Américains âgés de 15 à 45 ans dépasse de 20 à 24 % la normale en 2020, puis a monté en flèche en 2021, avec une augmentation de près de 30 % pour les 15 ans et de plus de 45 % pour les 45 ans.
Les chiffres sont alarmants : en 30 ans, l’incidence des cancers chez les moins de 50 ans a bondi de 79 %, le nombre de décès associés de 28%, et les pays industrialisés semblent particulièrement touchés, révèle une large étude publiée dans le BMJ Oncology le 5 septembre.
En utilisant les données des registres nationaux des cancers, des chercheurs ont analysé l’évolution de l’incidence et des décès de 29 cancers dans plus de 200 pays, entre 1990 et 2019. Les résultats sont sans appel : en 2019, 3,26 millions de cancers ont été déclarés chez les moins de 50 ans, contre 1,82 million en 1990.
Le cancer le plus répandu à cet âge est le cancer du sein. Mais ce sont les cancers nasopharyngés et de la prostate qui présentent les évolutions les plus inquiétantes. Et cette tendance ne devrait pas s’inverser : l’incidence des cancers précoces devrait encore croître de 31 % d’ici 2030. Les décès de 21 %.
Les causes précises sont difficiles à identifier : outre les facteurs de risque alimentaire (comme un régime riche en viande rouge), la consommation d’alcool et le tabagisme, les auteurs avancent d’autres pistes : les antibiotiques, le microbiote intestinal ou encore la pollution de l’air extérieur. Un point de vue que partage Jean-David Zeitoun, docteur en médecine et en épidémiologie clinique, et auteur de Le suicide de l’espèce : comment les activités humaines produisent de plus en plus de maladies (ed. Denoël, février 2023).
L'ouvrage Generación Idiota souligne le chemin parcouru par de nombreuses sociétés occidentales, malades du wokisme, vers la “société adolescente”. En plus d’être idiote, peut-on parler d’une génération perdue ?
Agustín Laje : La génération idiote est perdue dans son incapacité à regarder au-delà de son propre nombril narcissique. Ce narcissisme insupportable, souvent déguisé en “woke politics” et en posture progressiste, produit une fermeture d’esprit absolue qui se perd en elle-même. Nous le voyons, par exemple, dans les phénomènes les plus variés, tels que les espaces sécurisés de certaines universités, la qualification de “discours de haine” pour annuler toute idée non conforme à l’hégémonie progressiste, la domination du principe de perception de soi comme mesure de toute réalité possible, et la fin conséquente de la vérité en tant que discours que nous projetons vers une réalité qui se situe (aussi) à l’extérieur de nous (c’est ce que nous pourrions appeler la “post-vérité”).
Cette haine de la vraie diversité (diversité de pensée, de croyances, d’idées, de positions politiques) perd définitivement la Génération Idiote, qui se séduit en croyant que la diversité progresse simplement parce qu’on peut se teindre les cheveux en vert, se sentir dans le mauvais corps, ou coucher avec quelqu’un du même sexe et le célébrer (comme un grand exploit) pendant un mois entier chaque année.
Dans une société fondée sur l’adolescente auto-centré ou l’enfant roi, quelle est la place de la vieillesse et de l’enfance ?
Agustín Laje : Absolument aucune. D’une part, l’adolescentocentrisme repose sur une règle générale que l’on pourrait résumer par “le nouveau est bon, le vieux est mauvais”. La vieillesse est présentée à une société centrée sur l’adolescence comme quelque chose d’essentiellement mauvais, dans des sens différents mais similaires : la vieillesse est démodée ; la vieillesse apporte avec elle une moralité qui, en raison de l’accélération du changement social, est déjà dépassée ; la vieillesse est technologiquement dépassée, dans une société marquée précisément par un changement technologique exponentiel ; la vieillesse, enfin, dans sa proximité avec la mort, rappelle la finitude de la vie, dans une société où la mort équivaut à la fin absolue.
En ce qui concerne l’enfance, de nombreux sociologues et politologues ont dénoncé ces dernières décennies une sorte de “processus d’infantilisation”. Mais le nourrisson est trop innocent et trop pur pour être confondu avec l’idiot adolescent qui domine notre environnement culturel et politique. Le nourrisson, comme l’indique son étymologie même, n’a pas de voix. Le nourrisson est démuni : il ne peut pas s’autodéterminer, ni même prétendre le faire. Au contraire, l’idiot centré sur l’adolescent prétend à l’autodétermination totale, mais la laisse incomplète ou mutilée, car la composante de la responsabilité individuelle est toujours absente.
Toute l’obsession sexuelle actuelle de l’enfance (qui se radicalise chaque jour davantage) est due à la haine et au mépris particuliers que l’idiot adolescent éprouve pour l’idée d’une phase de la vie où l’individu de l’espèce humaine vit sous la domination des autorités de sa famille.
Souvenez-vous de toutes ces théoriciennes féministes des années 70, par exemple, qui voulaient anéantir toute autorité familiale sur les enfants.
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Tu ne m’as pas laissé ton numéro et je ne t’ai pas trouvé sur les réseaux sociaux. En même temps, comment aurais-je pu espérer te rencontrer vraiment de cette manière ? Mes illusions sont tombées après quelques tentatives… Ces réseaux superficiels entretiennent un sentiment de vide et de faux-semblant, ils n’ont jamais pu répondre à ce que toi et moi nous aspirons : des relations vraies, sincères et profondes, capables d’entraide et de résilience face aux épreuves de la vie.
J’ai seulement une quinzaine d’années de plus toi, tu aurais pu être mon frère ou ma sœur… Pourtant, j’ai souvent l’impression que la distance qui nous sépare est plus importante que celle existant entre plusieurs générations. Peux-tu m’aider à réduire cet écart ? J’ai cherché à te retrouver à travers différents chemins, sans réussir à t’atteindre pour le moment… Mais je ne baisse pas les bras !
J’espérais te rencontrer dans la lutte pour la liberté qui s’est déroulée ces dernières années, derrière l’apparence de la crise sanitaire. Alors que des milliers de gens se sont positionnés pour dénoncer les mensonges et les manipulations de la propagande vaccinale, la jeunesse est restée silencieuse, soumise. Serait-ce la première fois dans l’histoire que les jeunes ne se rebellent pas à face à la tyrannie, à l’injustice ou à l’oppression ? Je pensais que tu serais le premier à te lever pour défendre la liberté qui est si chère à ton cœur. Je suis toujours stupéfaite de ton absence, si perceptible. Est-ce du désintérêt envers l’humanité ? Ou une perte dramatique de motivation et de force intérieure, caché derrière ton écran ? J’ai la certitude pourtant que tout n’est pas perdu. Et je me sens en partie responsable de cette situation. J’ai participé en quelque sorte au succès de cette société de consommation et d’endormis, qui a coupé la jeunesse de ses idéaux.
Alors je t’ai attendu à la sortie des cours, devant l’université… Je suis même retournée en classe en passant de l’autre côté, celui des « adultes » pour tenter de questionner tes aspirations et réveiller ta flamme. Mais… comment dire ? J’ai rapidement compris mon erreur !
Comment qui que ce soit pourrait survivre dans ce tombeau qu’est devenue l’éducation ? Lorsque j’étais adolescente, l’air de l’école était déjà tellement irrespirable que j’avais l’impression de mourir à chaque rentrée scolaire. Mais désormais, la situation est bien pire ! Si tu continues d’aller en cours aujourd’hui, sauve-toi en courant ! Les réponses existentielles que tu cherches ne se trouvent plus dans aucune université. Si tu cherches ta voie, le but de ta vie ou simplement une formation de qualité… l’école conventionnelle ne t’apportera pas de solution. Un diplôme dans le monde actuel ne t’apportera aucune vraie sécurité. Il ne pourra t’offrir qu’un formatage de la pensée et un emploi-sarcophage qui enterrera tes aspirations au profit de la conformité.
À Polytechnique, dans l’Essonne, durant la cérémonie du 24 juin 2022, plusieurs diplômé·es invitent étudiant·es et anciens à « amorcer un virage radical » et à « construire un avenir différent de celui qui semble tout tracé aujourd’hui ».
« Il est urgent de sortir des rails sur lesquels nous installent insidieusement notre diplôme et notre réseau. Car tenter de résoudre à la marge des problèmes sans jamais remettre en cause les postulats mêmes du système dans lequel nous vivons ne suffira pas », expliquaient les diplômé·es de la plus prestigieuse des écoles d’ingénieurs françaises.
« On ne croit pas qu’on va changer les grandes entreprises de l’intérieur », résume Johanna. Car le profit fait partie de l’ADN de l’entreprise. » « Nous espérions - ne serait-ce qu’un peu - détourner, réformer, humaniser nos industries, nos employeurs, nos postes. En vain », écrivent également les auteurs et autrice du manifeste « Vous n’êtes pas seul·es ».
Les trois fondateurs de ce collectif – Jérémy Désir, cadre chez HSBC en finance de marché, Mathilde Wateau en logistique humanitaire au Programme alimentaire mondial, et Romain Boucher en big data – ont démissionné publiquement afin de lancer l’alerte sur les nuisances de leur secteur respectif.