La transformation a d’abord été en Israël même et dans la diaspora juive, contraignant les FDI à accepter un cessez-le-feu non-écrit au Liban, tout en bénéficiant de l’aide de Washington pour déplacer les combats en Syrie. Les fronts ukrainiens et libanais ont fusionné et se sont déplacés en Syrie.
Au cours des dernières années, le mouvement israélien pour la paix a été démantelé, une confusion a été entretenue entre antisémitisme et antisionisme, et enfin le narratif du clash des civilisations a été répandu. Ces trois erreurs nous empêchent de voir et de comprendre ce qui se passe au Moyen-Orient.
Le mouvement pour la paix de Nahum Goldmann, président de l’Organisation sioniste mondiale, n’existe plus. Il avait pour objectif de faire d’Israël le centre spirituel et moral de tous les juifs, un État neutre sur le modèle de la Suisse, avec des garanties internationales de sécurité, et une présence internationale symbolique permanente. Goldmann, qui avait dénoncé le procès d’Adolf Eichmann à Jérusalem et non pas par un tribunal international (ce qui a permis aux sionistes révisionnistes de masquer leurs relations avec lui), négocié une coexistence pacifique juste et durable avec le président égyptien Gamal Abdel Nasser et avec celui de l’Organisation de libération de la Palestine, Yasser Arafat, a même été arrêté en Israël.
L’historien Bernard Lewis, qui fut conseiller de Benyamin Netanyahou lorsqu’il était ambassadeur d’Israël à l’ONU, a inventé, en 1957, pour le Conseil de sécurité nationale des États-Unis dont il fut membre, la stratégie du « Choc des civilisations ». Il s’agissait de présenter comme inévitable l’affrontement entre les civilisations occidentale et islamiques, puis chinoise et ainsi de suite afin de justifier les guerres occidentales successives. Son assistant, Samuel Huntington, un ancien collaborateur des services secrets sud-africains de l’apartheid, popularisa cette stratégie, en 1993, en lui donnant l’apparence d’un constat universitaire. Il fut rétribué par la CIA pour ce travail de propagande. Bien que son travail soit un fourre-tout intellectuel qui ne résiste pas à l’analyse, il a pénétré nos esprits. Cette théorie stupide est employée aujourd’hui par Benyamin Netanyahou pour justifier ses guerres sur « sept fronts » à Gaza, en Cisjordanie, au Liban, en Syrie, en Iraq, en Iran et au Yémen. Pourtant le même Netanyahou se faisait photographier, en septembre 2014, au Ziv Medical Center de Zefat en train de rendre visite à 500 officiers d’Al-Qaïda soignés en Israël. Ainsi, il est possible de s’entendre avec des jihadistes lorsqu’ils massacrent des civils en Syrie, mais pas de s’entendre avec des Palestiniens lorsqu’ils réclament un État.
Natan Sharansky, qui fut vice-Premier ministre du général Ariel Sharon, a conçu le narratif selon lequel ce sont les Palestiniens dans leur ensemble et non pas certains dirigeants israéliens qui refusent la paix. Puis, il a inventé que les révolutionnaires iraniens voulaient jeter à la mer tous les juifs israéliens (alors que les juifs vivent paisiblement en Iran et sont représentés au Parlement). Enfin, il a organisé des campagnes médiatiques internationales pour créer une confusion entre « nationalisme », « sionisme » et « sionisme révisionniste », puis pour assimiler « antisémitisme » et « antisionisme » (à ce jeux-là le quotidien israélien Haaretz serait antisémite).
En 2004, Sharansky a écrit avec Ron Dermer, un livre binaire, La cause de la démocratie, pour nous assurer qu’Israël est la seule démocratie du Moyen-Orient. Dermer est devenu ambassadeur d’Israël aux États-Unis (2013-2021), puis ministre des Affaires stratégiques (de 2023 à aujourd’hui), fonction où il organise la lutte contre le mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) dans le monde.
Natan Sharansky poursuit discrètement son travail aujourd’hui, à la fois aux États-Unis et en Ukraine où il est né, via l’Institute for the study of global antisemitism and policy (ISGASP) (Institut pour l’étude de l’antisémitisme et de la politique mondiales). Cette association états-unienne est abondamment financée par le ministère de Ron Dermer. C’est elle, par exemple, qui a organisé les auditions au Congrès des rectrices des grandes universités pour les contraindre à réprimer pour antisémitisme les manifestations contre les massacres à Gaza.
Il va de soi que Bernard Lewis, Samuel Huntington, Natan Sharansky et Ron Dermer ne sont pas des « sionistes », mais des « sionistes révisionnistes ».
Redistribution des cartes au Moyen-Orient
Dans cette ambiance de mensonges généralisés, l’ensemble des positions de chaque communauté au Moyen-Orient est en train de changer. C’est une conséquence de la tentative de conquête par Benyamin Netanyahou du nord de la bande de Gaza et du sud du Liban. Progressivement, tous les acteurs politiques, y compris les juifs israéliens, se sont rendus compte que les opérations militaires israéliennes n’avaient aucun rapport avec les buts annoncés : la libération des otages du Hamas et le retour des Israéliens du nord du pays dans leurs foyers. La coalition Netanyahou poursuit le projet colonial de Vladimir Jabotinsky (1880-1940) : la création d’un empire au Levant, du Nil à l’Euphrate.
Ce projet n’a aucun rapport avec l’antique royaume de Jérusalem, qui ne comprenait que la ville sainte et sa proche banlieue, mais vise à restaurer l’ancien empire assyrien comme le protecteur de Jabotinsky, Benito Mussolini, voulait rétablir l’ancien empire romain.
Répondre au défi d’une nouvelle vague fasciste de conquête du Levant a été le sens aussi bien des paroles du président syrien Bachar el-Assad, lors du sommet conjoint de la Ligue arabe et de l’Organisation de coopération islamique, le 11 novembre à Ryad, que de celles du directeur du quotidien israélien Haaretz, Amos Schocken, à la conférence Israel After October 7th : Allied or Alone ? (Israël après le 7 octobre : avec des alliés ou seul ?), le 27 novembre à Londres.
La totalité des protagonistes s’accorde sur le constat, même si la plupart évitent de faire référence aux liens de Jabotinsky et de ses disciples avec les fascistes et les nazis. Cependant, les Occidentaux refusent encore d’ouvrir les yeux et traitent ce conflit comme s’il n’était pas politique, mais ethnique, comme s’il opposait des juifs à des arabes, voire les juifs aux arabes.
Trois éléments jouent un rôle particulier dans le changement en cours :
• La victoire du jacksonien Donald Trump aux États-Unis sur la coalition straussienne de Kamala Harris. Les premiers entendent substituer les guerres commerciales aux guerres militaires, tandis que les seconds souhaitent provoquer l’Armageddon.
• Les Forces de défense israéliennes (FDI), qui disposent d’une maîtrise incontestable de l’espace aérien de leurs voisins, s’avèrent incapables de la moindre victoire au sol. Elles n’ont pas de discipline et nombreux sont ses hommes qui se comportent comme des voyous. Dans le contexte de la défaite des straussiens aux États-Unis, elles ne disposent plus d’autant d’armes et sont probablement à court de nombre d’entre elles. Enfin, plusieurs de ses unités, qui ont assisté aux crimes de certaines autres, sont désormais au bord de la rébellion.
• La diaspora juive, qui jusqu’à présent soutenait Benyamin Netanyahou sans broncher, parvient enfin à distinguer son soutien aux juifs israéliens des crimes de leur gouvernement. Depuis l’inculpation de Netanyahou par la Cour pénale internationale, le 21 novembre, la solidarité entre juifs, acquise lors des siècles de persécution par les goyim, ne joue plus. Beaucoup de personnalités juives, jusqu’ici taiseuses, se démarquent publiquement des crimes commis sur les « sept fronts » et contre l’ONU.
L’Iran a abandonné la stratégie du général Qassem Soleimani de « l’Axe de la Résistance », selon laquelle Téhéran aide et coordonne l’ensemble des groupes armés indépendants qui luttent contre la colonisation de la région. Il a refusé d’aider le Liban lors de l’invasion israélienne, puis une faction au Pouvoir a transmis à Israël les coordonnées des principaux chefs militaires du Hezbollah afin qu’ils soient assassinés.
Simultanément, Téhéran et Tel-Aviv ont mis en scène leur antagonisme, prétendant l’un et l’autre se tenir prêt pour un combat décisif. Pourtant les deux attaques iraniennes (opération « promesse honnête » du 13 avril et 1° octobre) et les deux israéliennes (des 19 avril et 26 octobre) n’ont presque pas causé de dégâts humains, même si les militaires des deux parties en ont profité pour tester les défenses de l’adversaire. Un accord secret entre Washington, Téhéran et Tel-Aviv est devenu évident.
D’autre part, Téhéran a renoué avec les Kurdes iraquiens. Le président Masoud Pezeshkian s’est rendu, en septembre, en Iraq pour y rencontrer non seulement la tribu Talabani, mais aussi les Barzani (pro-israéliens).
[...]
Thierry Meyssan
par Pepe Escobar
On pourrait faire valoir que la Nuit de Représailles Balistiques de l’Iran, réponse mesurée aux provocations en série d’Israël, a moins de conséquences sur l’efficacité de l’Axe de la Résistance que la décapitation du commandement du Hezbollah.
Néanmoins, le message a suffi à faire frémir les psychopathologues talmudiques ; malgré leurs dénégations hystériques et leur propagande massive, le Papier Toilette en Fer et le système Arrow ont de facto été rendus inutiles.
Le CGRI a fait savoir que la volée de missiles avait été inaugurée par un seul Fatteh 2 hypersonique qui a détruit le radar du système de défense aérienne Arrow 3, capable d’intercepter les missiles dans l’atmosphère.
Et des sources militaires iraniennes bien informées ont indiqué que des pirates informatiques étaient passés en mode cyberattaque lourde pour perturber le système Dôme de fer juste avant le début de l’opération.
Le Corps des gardiens de la révolution iranienne a finalement confirmé qu’environ 90% des cibles prévues avaient été touchées, ce qui signifie que chaque cible était censée recevoir plusieurs missiles et que certains ont été interceptés.
Les spéculations vont bon train quant au nombre de F-35 et de F-15 détruits ou endommagés sur les deux bases aériennes, dont l’une, Nevatim, dans le Néguev, est devenue littéralement inopérante.
L’entente militaire entre l’Iran et la Russie – dans le cadre de leur partenariat stratégique global qui allait bientôt être signé – était en vigueur. Le CGRI a utilisé le brouilleur électromagnétique russe récemment fourni pour aveugler les systèmes GPS d’Israël-OTAN – notamment ceux des avions américains. C’est ce qui explique le Dôme de fer frappant au loin dans le ciel vide de la nuit.
Présenter les représailles de l’Iran comme un casus belli
Rien de tout cela n’a changé de manière substantielle l’équation de la dissuasion. Israël continue de bombarder le sud de Beyrouth. Le schéma reste le même : chaque fois qu’ils sont touchés, les génocidaires crient de douleur ou pleurnichent comme des bébés agaçants alors même que leur machine à tuer continue de tourner – avec des civils non armés comme cibles privilégiées.
Les bombardements ne s’arrêtent jamais – et ils ne s’arrêteront pas, de la Palestine au Liban et à la Syrie, en passant par l’Asie occidentale, et menant à la «réponse» de la Nuit Balistique de l’Iran.
L’Iran se trouve dans une position géopolitique et militaire extrêmement difficile, sans parler de la situation géoéconomique, toujours sous le coup d’un tsunami de sanctions. Il est évident que les dirigeants de Téhéran sont pleinement conscients du piège tendu par le combo talmudique-sioniste américain, qui veut entraîner l’Iran dans une guerre majeure.
Jake Sullivan, l’un des piliers du combo Biden qui dicte réellement la politique américaine (au nom de leurs sponsors), compte tenu de l’état pathétique du zombie à la Maison-Blanche, l’a pratiquement explicité :
«Nous avons clairement indiqué que cette attaque aurait des conséquences – de graves conséquences – et nous travaillerons avec Israël pour nous en assurer».
Traduction : La Nuit des Représailles est présentée comme un casus belli. Les États-Unis et Israël accusent déjà l’Iran d’être responsable de la méga-guerre qui pourrait éclater au Moyen-Orient.
Cette guerre est le Saint des Saints depuis au moins l’époque du régime Cheney – il y a deux décennies. Et pourtant, Téhéran, s’il le décidait, a déjà ce qu’il faut pour raser Israël. Ils ne le feront pas parce que le prix à payer serait insupportable.
Même si les psychopathes talmudiques et les Sio-cons obtenaient finalement ce qu’ils souhaitent, ce qui est peu probable, cette guerre, après une campagne de bombardements dévastatrice, ne pourrait être gagnée qu’avec l’envoi massif de troupes américaines sur le terrain. Peu importe la manière dont les médias/Think Tankland contrôlés par les zio-cons le présentent, cela n’arrivera pas.
Et la marche de la folie se poursuit sans interruption : le projet sioniste, une étreinte mortelle entre les États-Unis et Israël, contre l’Iran. Mais avec une différence de taille : le soutien de la Russie et, plus loin derrière, de la Chine. Ces trois pays forment la triade clé des BRICS. Ils sont à l’avant-garde de la construction d’un monde multinœudal nouveau et équitable. Et ce n’est pas un hasard s’il se trouve qu’ils sont les trois principales «menaces» existentielles pour l’Empire du Chaos, du Mensonge et du Pillage.
Alors que le projet Ukraine est en train de sombrer dans l’Histoire et que l’«ordre international fondé sur des règles» est définitivement enterré dans la terre noire de Novorossia, le véritable front de la Guerre Unique, la nouvelle incarnation des Guerres Éternelles, est l’Iran.
Parallèlement, Moscou et Pékin réalisent pleinement que plus l’Exceptionalistan s’enlisera au Moyen-Orient, plus ils disposeront d’une marge de manœuvre pour accélérer l’assèchement du Léviathan bancal.
Gaza-sur-le-Litani
Le Hezbollah a du pain sur la planche. Les ressources – en particulier l’approvisionnement en armes et en matériel militaire, via la Syrie et par voie aérienne de l’Iran vers le Liban – deviendront de plus en plus rares. À titre de comparaison, Israël dispose d’une chaîne d’approvisionnement illimitée à partir de l’Exceptionalistan, sans parler des tonnes d’argent.
Les renseignements israéliens sont loin d’être négligeables, puisque des commandos ont pénétré en profondeur et en secret dans le territoire du Hezbollah pour recueillir des informations sur le réseau de fortifications. Lorsqu’ils atteindront les zones peuplées du Sud-Liban – en fait, si ils atteignent -, il s’agira de bombardements démentiels et de tirs d’artillerie lourde contre des zones résidentielles.
Cette opération pourrait bien s’appeler «Gaza-sur-le-Litani». Elle n’aura lieu que si le réseau complexe du Hezbollah au Sud-Liban est démantelé – un «si» considérable.
Malgré toutes ses bonnes intentions, Jeffrey Sachs n’a pas hésité à qualifier les Israéliens de terroristes extrémistes judéo-suprémacistes. La quasi-totalité de la Majorité mondiale en est désormais consciente.
La suite de la planification talmudique-zio-con pourrait notamment inclure un horrible faux drapeau, peut-être après l’élection présidentielle américaine, par exemple sur un navire de l’OTAN ou sur des troupes américaines dans le golfe Persique, afin d’enfermer la nouvelle administration dans la guerre américaine contre l’Iran, prévue de longue date. Dick Cheney aura un orgasme – et crèvera.
Le sommet des BRICS, qui se tiendra à Kazan sous la présidence russe, aura lieu dans moins de trois semaines. En contraste frappant avec les génocides et les guerres en série au Moyen-Orient, Poutine et Xi se tiendront près de la porte – ouverte – au nom des BRICS+, accueillant des dizaines de pays qui fuient l’Occident collectif comme la peste.
La Russie est maintenant pleinement derrière l’Iran – et autant qu’en Ukraine qui bat de l’aile, cela signifie que la Russie est en guerre contre les États-Unis/Israël ; après tout, le Pentagone abat directement les missiles iraniens, alors qu’Israël est l’État prééminent de facto des États-Unis, entièrement, fiscalement soutenu par les contribuables américains.
La situation devient de plus en plus délicate. Immédiatement après une réunion très importante entre Alexander Lavrentiev, l’envoyé spécial de Poutine en Syrie, et Ali Akbar Ahmadian, le secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale de l’Iran, Tel-Aviv est entré en pleine démence – quoi d’autre – et a pris pour cible des entrepôts des forces russes en Syrie.
Il y a eu une réponse conjointe de la Russie et de la Syrie en matière de défense aérienne. Ce que cela montre, c’est que les psychopathes talmudiques ne sont pas seulement obsédés par le déchaînement du feu contre l’Axe de la Résistance, mais qu’ils s’en prennent maintenant aussi aux intérêts nationaux russes. Cela peut devenir très moche pour eux en un clin d’œil – et c’est une illustration de plus que le nom du jeu (nouveau et mortel) est États-Unis/Israël contre Russie/Iran.
La Commission européenne (autrefois dénommée Haute Autorité) est l’administration non-élue chargée d’imposer leur volonté aux États-membres. Au cours des dernières années, elle est parvenue à élargir les compétences de la Commission au détriment de la souveraineté des États-membres sans changer pour autant quoi que ce soit dans les traités. Suivant cette même ligne, Michel Barnier fait entrer les démocrates états-uniens et la faction fasciste d’Israël au sein du gouvernement français.
En France et dans l’Union européenne, la place et la responsabilité des États sont progressivement remis en cause. Sans qu’aucune modification n’ait été apportée aux Traités européens, de nombreuses compétences des États membres ont été discrètement transférées à la commission européenne au cours des cinq dernières années.
L’origine de la Commission européenne
Rappelons d’abord que l’Union européenne est la résultante d’un processus imaginé par les Anglo-Saxons fin 1942. L’amiral William Leahy, chef d’état-major des armées des États-Unis et ancien ambassadeur à Vichy jusqu’en mai 1942, institua à Alger un Gouvernement militaire allié des territoires occupés (Allied Military Government of Occupied Territories - AMGOT) pour la France, autour de l’amiral François Darlan, puis du général Henri Giraud. Il appliquait les lois de Vichy, mais ne reconnaissait pas l’autorité de Charles De Gaulle à Londres.
Charles De Gaulle, considérant que les Britanniques et les États-uniens n’avaient pas plus de droit que les Nazis d’occuper son pays, s’y était fermement opposé (d’où son opposition au débarquement de Normandie [1]). Aussi ce gouvernement n’a pu être étendu qu’en Allemagne, en Autriche et au Japon, mais pas comme prévu en Norvège, aux Pays-Bas, au Luxembourg, en Belgique, au Danemark et en France.
Au vu de cet échec, les Anglo-Saxons cherchèrent une forme de gouvernance pour pouvoir contrôler l’ensemble du monde, conformément à leur volonté commune exprimée lors de la conférence de l’Atlantique.
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis et le Royaume-Uni se divisèrent le monde. Churchill imagina de regrouper l’Allemagne de l’Ouest, la Belgique, la France, l’Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas dans une organisation supranationale, la Communauté économique européenne (CEE). Elle devait se substituer à l’AMGOT (qui persistait en Allemagne et en Italie) pour mettre en œuvre le principe de la libre circulation des personnes, des services et des capitaux, conformément à la stratégie anglo-saxonne du libre-échange. Les États-Unis ont lié les prêts du Plan Marshall à l’obligation de ces pays d’entrer dans la CEE.
Le MI6 britannique crée la Ligue européenne de coopération économique (European League for European Cooperation - ELEC), tandis que la CIA finance l’Union européenne des fédéralistes (UEF) et crée le Comité américain pour une Europe unie (American Committee on United Europe - ACUE).
Le premier président de la Haute Autorité de la CEE, c’est-à-dire du prédécesseur de la Commission de l’Union européenne, fut l’Allemand Walter Hallstein (1958-1967). Ce juriste nazi avait conçu le Neuordnung Europas (Nouvel ordre européen) pour le führer Adolf Hitler : il s’agissait de remplacer les États-nations par des structures régionales ethniques, tout en étendant le Reich à l’ensemble des populations de langues allemandes, et en vidant son espace vital de ses populations autochtones. Walter Hallstein n’ayant qu’à gérer une partie de l’Europe pour les Anglo-Saxons, il n’a pas eu à aborder les questions de l’expansion de l’Allemagne ni celle de l’expulsion ou l’extermination des populations slaves. Par précaution les Anglo-Saxons le neutralisèrent en ôtant de ses fonctions la politique de régionalisation qu’ils confièrent au Conseil de l’Europe.
Tout au long de son histoire, la Haute autorité, puis la Commission européenne, ne furent que des interfaces civiles entre d’un côté l’OTAN (qui remplaça l’AMGOT) et les États-membres. Ses premiers fonctionnaires furent issus de l’AMGOT en Allemagne et en Italie. Pendant la guerre, ils avaient été formés aux affaires civilo-militaires dans une dizaine d’universités états-uniennes.
Ces administrations (non-élues) disposent à la place du Parlement européen (élu) du pouvoir d’initier des règles dans l’espace de l’Union. Ce point est extrêmement important : la Haute Autorité, puis la Commission, n’ont d’autre but que de faire entrer toutes les normes de l’OTAN dans les lois des États-membres. Le Parlement européen n’est qu’une chambre d’enregistrement des décisions de l’impérialisme anglo-saxon.
Aujourd’hui, la Commission a imposé aussi bien des normes sur la production de chocolat (qui sont exactement celles préalablement fixées par l’OTAN pour la barre de chocolat de la ration du soldat) que sur la construction de certaines routes (afin de pouvoir y faire passer les chars de l’Alliance).
[...]
Au programme :
Décapitation du Hezbollah: Après l'évènement dramatique qui a conduit à la décapitation de l'exécutif du Hezbollah ainsi qu'à de très nombreuses victimes civiles, quelles pourraient être les répercussions dans la région? Comment les Houthis, alliés proches et également soutenus par l'Iran, pourraient-ils réagir face à cette crise sans précédent?
Dernières Nouvelles du Liban: Nous aborderons les plus récents développements au Liban, un pays où la tension est palpable et les équilibres de pouvoir sont en constante évolution. Entre les escarmouches à la frontière israélienne et la présence Hezbollah, quel est l'état actuel des lieux?
Analyse de Terrain: Romain Molina, avec son expertise sur les Houthis, nous offrira ses analyses exclusives sur les dynamiques actuelles et les implications pour la stabilité au Moyen-Orient.
Questions du Public: Posez vos questions en direct ! Nous aborderons les interrogations de la communauté sur la situation géopolitique, les alliances, et l'avenir du Liban et du Yémen.
Israël combat le Hamas ou les X-Men ?
Bonus : Si vous avez aimé... Aamer Rahman sur Gal Gadot (in english) : https://www.youtube.com/watch?v=3h6Rx7pWQKE
Ils n’ont pas touché les combattants, mais la force de police du Hezbollah et les civils au milieu desquels ils sont. Ils posent une question de sécurité beaucoup plus vaste. Immédiatement les gardiens de Révolution iraniens ont stoppé net l’usage de matériels électronique fabriqué en Occident, et pas seulement des outils de communication. Israël est le spécialiste mondial des logiciels espions. Désormais, nous savons qu’ils peuvent non seulement nous écouter à notre insu, mais aussi nous tuer. C’est vrai au Liban et partout dans le monde.
Israël a, comme c’est le cas avec toutes les lois internationales qu’il piétine sans retenue, bafoué la Convention de Genève et le Manuel du droit de la guerre de la défense états-uniene sur l’interdiction des « objets piégés », alors que l’utilisation par Israël d’explosifs électroniques constitue un crime de guerre.
Sans parler de la décapitation des chefs du corps d’élite Radwan du Hezbollah par les bombardements israéliens sur le quartier chiite de Beyrouth, les liens du Mossad avec plusieurs sociétés écrans ont été révélés : la société hongroise BAC Consulting, qui ne compte qu’un seul employé, intermédiaire de la société hongroise Norta Global, intermédiaire de la société israélienne Norta Global, Norta Global de Bulgarie et son patron norvégien en fuite (l’OTAN est-elle donc impliquée ?) Rinson Jose avec Gold Apollo de Taiwan. Ils ont fait exploser des panneaux solaires et des ordinateurs portables, faisant plus de 3 000 blessés et des centaines de morts !
Politico commente que la guerre de l’électronique au Moyen-Orient fait craindre une guerre de la chaîne d’approvisionnement lorsqu’elle « pourrait déclencher la reconnaissance des vulnérabilités auxquelles sont confrontées les entreprises technologiques ayant des activités de fabrication à l’échelle mondiale ». Le Financial Times se réjouit que le Hezbollah ait été battu et affaibli après les coups qu’Israël lui a portés « au cours de sa pire semaine ». The Economist affirme que grâce à sa guerre électronique, Israël a ensanglanté le Hezbollah, mais qu’il est enfermé dans une guerre d’usure où « deux frappes contre la milice chiite ne changeront peut-être pas le dilemme stratégique d’Israël au Liban ». Mounir Rabih de L’Orient Le Jour estime que le Hezbollah encaisse les coups et prépare sa revanche : franchira-t-il le Rubicon alors que « selon des sources diplomatiques concordantes, les Israéliens ont donné quelques jours au parti chiite pour accepter la proposition de solution politique de l’Union européenne » ? 20 jours avant le cybercide, le commandement sud des États-Unis (Southcom), dirigé par le général Laura Richardson, a abordé le sujet brûlant de la cybersécurité lors de sa réunion à Santiago, au Chili, avec des « responsables de la défense sud-américains ».
Le système de cybersécurité mexicain a été détourné par un logiciel que les gouvernements néolibéraux mondialistes ont acheté à Israël - impliquant prétendument Genaro García Luna (emprisonné à New York), Tomás Zerón (réfugié en Israël), Cárdenas Palomino (arrêté pour torture), l’irréprochable Eduardo Margolis Sobol, un agent du Mossad. Le problème le plus grave est que « des cyber-nationaux israéliens espionnent des journalistes et des activistes au Mexique », dont les appareils électroniques peuvent exploser à des fins de vengeance politique.
Il s’avère maintenant que Candiru est « bien plus malveillant que Pegasus », alors que « Demoman et Team Jorge d’Israël sont à l’origine d’une cyberdésinformation dans 33 (sic) pays (dont le Mexique) ». Qui protégera les citoyens mexicains des représailles électroniques d’Israël et de ses alliés sayanim ? Le solipsisme israélien en matière de guerre électronique a déjà commencé à produire son effet boomerang, les pays du Moyen-Orient demandant d’urgence des appareils fabriqués en Chine (et non à Taïwan !).
Le deuxième jour du cybercide du Mossad au Liban a éclipsé la résolution non contraignante de l’Assemblée générale de l’ONU pour le retrait d’Israël des territoires palestiniens occupés dans un délai maximum de 12 mois. Voyons ce qu’il restera de l’ancienne Palestine et du Sud-Liban dans les 12 prochains mois, lorsque Netanyahou aura carte blanche des Démocrates et des Républicains des États-Unis. Aujourd’hui, il n’existe aucun endroit sûr sur la planète où des pays naïfs manquant d’autosuffisance en matière de cybersécurité utilisent les logiciels d’Israël et son savoir-faire à double tranchant qui peut être transformé en cheval de Troie électronique.
En 1904, le leader sioniste Menachem Oussishkin expliquait que «sans la propriété de la terre, la terre d’Israël ne deviendra jamais juive». Il identifiait ensuite les trois stratégies d’acquisition de la terre : l’achat, la conquête et la réquisition gouvernementale. Oussishkin était visionnaire, car c’est précisément de cette manière que le mouvement sioniste, puis l’État d’Israël, ont pris le contrôle de la grande majorité du territoire de la Palestine historique. Voici une brève histoire des trois étapes du sionisme, d’abord l’achat, puis la révolte et la guerre, et enfin le décret d’État.
Commençons par la première étape du sionisme. En 1914, les juifs possédaient environ 2% de la Palestine et en 1948, ils en possédaient environ 5,7%, soit environ 1,5 million de dunams sur les 26,3 millions de dunams de la Palestine mandataire. Cette stratégie a perduré jusqu’à aujourd’hui, même si elle a considérablement reculé. L’acquisition de terres par achat a été coûteuse et lente, et donc peu attractive.
Cela nous amène à la deuxième étape du sionisme, la conquête. Souvent oubliée, la première période au cours de laquelle les sionistes ont acquis des terres par conquête s’est déroulée entre 1936 et 1939. Au cours de cette période, les Arabes palestiniens se sont lancés dans une révolte ouverte contre les Britanniques, connue sous le nom de Grande révolte arabe. Dans leur tentative de réprimer le soulèvement, les Britanniques ont formé, armé et soutenu les forces paramilitaires sionistes et leur ont permis d’établir des avant-postes de «sécurité».
Les sionistes ont saisi l’occasion d’établir des «faits sur le terrain». Les colons juifs arrivaient sur un site et construisaient rapidement une tour de guet et quelques cabanes avec une toiture en moins de 24 heures, selon ce qu’on appelait la méthode «tour et palissade». Très vite, les «avant-postes de sécurité» ont été transformés en colonies agricoles. C’est ainsi que les sionistes ont établi 57 nouvelles colonies en Galilée, dans la vallée du Jourdain, au centre et au sud du pays. Ces colonies rurales (voir ici) abritent aujourd’hui des dizaines de milliers de juifs israéliens.
En 1948, les forces sionistes, puis l’État d’Israël, ont conquis 78% de la Palestine sous mandat britannique, expulsant 700 000 Palestiniens de leurs foyers. L’État [sioniste] a ensuite procédé à la confiscation des terres qui appartenaient auparavant aux réfugiés. Une étude de l’ONU de 1951 a évalué les terres saisies à 16,3 millions de dunams, qui comprenaient des terres privées et communautaires, tandis que le fonctionnaire de l’ONU Sami Hadawi les a estimées à 19 millions de dunams. La plupart des estimations ont cependant tendance à se situer entre 4,2 et 6,6 millions de dunams de terres confisquées par Israël au lendemain de la guerre. Il s’agit de loin de la plus grande acquisition de terres de l’histoire du sionisme.
En juin 1967, Israël a conquis les 22% restants de la Palestine historique, à savoir la Cisjordanie et la bande de Gaza. Mais cette fois, les forces israéliennes ont expulsé un pourcentage bien plus faible de la population palestinienne et ont dû adopter la troisième et dernière stratégie d’acquisition de terres : le décret.
Le premier décret, connu sous le nom de Loi sur les biens des absents (ordonnance militaire 58, publiée le 23 juillet 1967), était similaire à la Loi sur les biens des absents de 1950 utilisée pour s’emparer des terres palestiniennes après 1948. En 1967, l’armée israélienne définissait les «biens des absents» comme «les biens dont le propriétaire légal, ou quiconque est autorisé par la loi à les contrôler, a quitté la zone avant le 7 juin 1967 ou après». Le Contrôleur de l’État israélien a signalé qu’au cours des premières années de l’occupation, environ 430 000 dunams, soit 7,5% de la Cisjordanie, ont été confisqués de cette manière.
La deuxième stratégie consistait à déclarer que les terres appartenaient à un État ou à un organisme hostile. L’ordonnance militaire 59, promulguée le 31 juillet 1967, déclarait propriété de l’État toute terre ou propriété appartenant à un État hostile ou à un organisme d’arbitrage lié à un État hostile. En 1979, 687 000 dunams, soit 13% de la Cisjordanie, avaient été confisqués de cette manière.
La troisième stratégie consistait à confisquer des terres pour des besoins «publics» [lire : juifs]. Israël a largement utilisé ce décret pour saisir les terres nécessaires à la construction de routes pour desservir le réseau illégal de colonies israéliennes. Aujourd’hui, la plupart de ces routes ne sont accessibles qu’aux Israéliens, et non à la population palestinienne des territoires occupés, ce qui en fait non pas des routes publiques mais des routes d’apartheid.
La quatrième stratégie consistait à classer des terres comme réserves naturelles. L’armée israélienne a émis l’ordre 363 en décembre 1969, qui impose des restrictions sur l’utilisation des terres pour l’agriculture et le pâturage dans les zones définies comme réserves naturelles. En 1985, 250 000 dunams (soit 5% de la Cisjordanie) ont été transformés en réserves naturelles et en 1997, ce chiffre était passé à 340 000 dunams. En 2020, Israël a créé 7 réserves naturelles supplémentaires et agrandi 12 réserves naturelles existantes pour maintenir le contrôle israélien sur la zone. Puis, en avril 2022, Israël a créé sa plus grande nouvelle réserve naturelle en Cisjordanie depuis près de 3 décennies, interdisant de fait 22 000 dunams supplémentaires aux Palestiniens.
La cinquième stratégie consistait à confisquer des terres à des fins militaires. D’août 1967 à mai 1975, Israël a déclaré 1,5 million de dunams de terres – 26,6% de la Cisjordanie – zones militaires fermées. Une grande partie de ces terres a ensuite été convertie en colonies juives. Une décision de la Cour suprême israélienne de 1979 a forcé l’État à modifier légèrement sa stratégie : d’abord, les terres palestiniennes seraient déclarées «terres d’État», puis elles pourraient être réaffectées à la construction de colonies juives. De 1979 à 1992, ce système a été utilisé pour voler plus de 900 000 dunams de terres, qui ont ensuite été allouées presque exclusivement aux colonies. Aujourd’hui, 1,2 million de dunams (22% de la Cisjordanie) relèvent de cette catégorie de terres.
Israël continue d’utiliser ces trois méthodes pour s’emparer de la Palestine. Les juifs continuent de tenter d’acheter des terres aux Palestiniens, l’État continue de voter de nouvelles lois et de publier de nouveaux décrets pour confisquer davantage de terres palestiniennes, et l’armée israélienne a déjà pris le contrôle d’au moins 16% de la superficie de Gaza au cours des dix derniers mois par le biais de la conquête militaire.
Les résultats financiers de McDonald's pour le deuxième trimestre ont chuté de 8%, principalement à cause d'un boycott mondial en réaction à son soutien à Israël dans le conflit à Gaza.
La célèbre chaîne de restauration rapide américaine, McDonald’s, a annoncé lundi des résultats financiers bien en deçà des attentes pour le deuxième trimestre. Le chiffre d’affaires a chuté de 8%, atteignant 6,49 milliards de dollars, tandis que le bénéfice net a plongé de 12%, s’établissant à 2,02 milliards de dollars. Cette contreperformance est largement attribuée à une baisse de la fréquentation, exacerbée par le boycott généralisé en réponse au conflit à Gaza.
Depuis le début du conflit à Gaza, McDonald’s est devenu une cible privilégiée dans les pays musulmans et ceux à forte population musulmane, en raison de son soutien affiché à Israël. En novembre, sa franchise israélienne a généreusement offert des milliers de repas gratuits à l’armée israélienne, ce qui a provoqué une vague d’indignation et un appel au boycott mondial de la marque.
Lorsque les hostilités entre la Résistance palestinienne et le régime sioniste ont commencé à la fin de 2023, le Yémen a été le seul pays à déclarer la guerre à Israël, faisant ainsi le plus grand geste de solidarité avec les Palestiniens de tous les pays de la région. À l’époque, les militants sionistes et pro-occidentaux ont affirmé à plusieurs reprises que les Yéménites seraient détruits en quelques jours par la force militaire conjointe supposée «invincible» d’Israël et des États-Unis. Près d’un an plus tard, la réalité s’est révélée très différente des prédictions fantaisistes des sionistes.
Tout d’abord, il est nécessaire de préciser que le terme «Houthi» a été couramment utilisé par les médias occidentaux de manière péjorative, pour différencier le gouvernement de facto du pays – qui est contrôlé par l’aile politique du groupe ethnique houthi – du gouvernement «officiel» – déjà militairement vaincu sur le champ de bataille et qui s’est exilé en Arabie saoudite. Il est inutile d’éviter d’utiliser le nom du pays – «Yémen» – pour faire référence aux actions menées par le gouvernement houthi, tout simplement parce que les Houthis ont déjà gagné la guerre civile et qu’ils sont actuellement le gouvernement légitime du pays.
Ainsi, lorsque les «Houthis» ont entamé des opérations militaires contre Israël et ses alliés en mer Rouge, c’est l’État-nation du Yémen qui a déclaré la guerre aux sionistes – et non une simple milice ethnique. Induite par la propagande occidentale et sioniste, l’opinion publique mondiale pensait qu’une milice de «chiites primitifs» ne pouvait causer aucun dommage aux solides structures américaines et israéliennes au Moyen-Orient. Il y avait fort à parier que Washington et Tel-Aviv détruiraient rapidement les «Houthis» et rétabliraient le gouvernement saoudien par procuration afin de neutraliser le Yémen en tant qu’adversaire régional. Tout cela s’est avéré totalement faux. La guerre entre le Yémen et les alliés d’Israël est une guerre entre États – et dans ce conflit, les forces armées yéménites se sont révélées suffisamment fortes pour causer de profonds dommages à l’ennemi.
Récemment, des drones suicides lancés par le Yémen ont frappé Tel-Aviv, touchant un nombre encore imprécis de cibles. Tel-Aviv affirme évidemment qu’il ne s’agissait que de cibles civiles, mais on ne peut se fier à de telles affirmations en l’absence de preuves concrètes. Bien que «civiles», les cibles pourraient être des installations utilisées à des fins stratégiques ou militaires par les forces sionistes, ce qui en ferait des cibles légitimes au regard du droit international, qui autorise les attaques contre des infrastructures civiles utilisées pour des manœuvres de guerre.
Coïncidence ou non, peu après l’attaque yéménite contre la capitale israélienne, un cyber black-out s’est produit dans plusieurs pays occidentaux. Israël, les États-Unis et l’Europe ont été fortement touchés par ce que l’on pense être un problème technique avec CrowdStrike – un système de sécurité qui fournit des services au réseau Microsoft. La panne a eu un impact significatif sur la structure informatique mondiale. Des vols ont été annulés ou retardés dans les aéroports. Les systèmes numériques des banques ont été affectés. Les multinationales qui dépendent du réseau Microsoft ont subi de lourdes pertes.
À l’ère de l’internet et des médias sociaux, l’activité la plus simple consiste à répandre des rumeurs et des «théories du complot». Immédiatement, certains internautes ont commencé à dire que la panne informatique était liée d’une manière ou d’une autre à l’attaque yéménite, qui aurait détruit d’importantes installations technologiques à Tel-Aviv. En réponse, des «experts en cybersécurité» attachés à l’image d’Israël et de l’Occident ont affirmé qu’il s’agissait d’un simple problème technique, invalidant ainsi les récits des dissidents.
Cependant, il y a de bonnes raisons de croire que l’attaque yéménite est à l’origine de la panne. Peut-être que les drones n’ont pas touché des installations vraiment stratégiques pour générer un tel impact global. Cependant, il existe d’autres possibilités à analyser. Peut-être l’attaque était-elle une manœuvre de diversion pour attirer l’attention de la défense israélienne pendant que d’autres agents menaient une cyberattaque contre Microsoft. La grande puissance cyber de l’Iran, par exemple, est bien connue de l’Occident. L’Iran étant le plus grand allié du Yémen, on peut penser qu’il s’agissait d’une opération conjointe, combinant une attaque de drone de diversion et une action cybernétique.
Il convient de rappeler que depuis l’année dernière, plusieurs analyses d’experts ont été publiées sur la possibilité que le Yémen ait coupé des câbles internet lors de ses opérations navales. Les analystes estiment que même sans couper complètement les câbles, les Yéménites pourraient provoquer des problèmes techniques et des pannes en raison de l’impact partiel causé collatéralement ou intentionnellement par leurs actions militaires.
C’est le genre de situation dans laquelle le monde ne saura certainement jamais ce qui s’est réellement passé. Les questions relatives aux services de sécurité, aux services de renseignement et aux cyberforces resteront toujours obscures pour l’opinion publique mondiale. Cependant, toute cette controverse montre que le Yémen des Houthis est aujourd’hui l’un des principaux acteurs du scénario géopolitique du Moyen-Orient. Les soupçons et les théories sur les questions d’impact mondial tombent sur les Yéménites, tout simplement parce qu’aujourd’hui personne ne doute que les Yéménites soient réellement capables de provoquer quelque chose de cette nature.
Un an après la déclaration de guerre du Yémen à Israël, la mer Rouge est devenue un lac yéménite, la force navale dirigée par les États-Unis a été vaincue, Tel-Aviv est attaquée et l’on soupçonne même maintenant que la cyber stabilité mondiale dépend des Houthis.
Il est clair que le pays invincible au Moyen-Orient n’est plus Israël.
Quarante-six mille entreprises israéliennes ont été contraintes de fermer en raison de la guerre en cours et de ses effets dévastateurs sur l’économie, a rapporté le journal hébreu Maariv le 10 juillet, qualifiant Israël de «pays en faillite».
«Ce chiffre très élevé englobe de nombreux secteurs. Environ 77% des entreprises qui ont fermé depuis le début de la guerre, soit environ 35 000 entreprises, sont des petites entreprises comptant jusqu’à cinq employés, les plus vulnérables sur le plan économique», a déclaré Yoel Amir, PDG de la société israélienne de services d’information et de gestion des risques de crédit, CofaceBdi, au média Maariv.
Le rapport ajoute que : «les industries les plus vulnérables sont celles de la construction et, par conséquent, tout l’écosystème qui fonctionne autour d’elles : la céramique, la climatisation, l’aluminium, les matériaux de construction, etc.».
Le secteur du commerce a également été sévèrement touché. Il s’agit du secteur des services et des industries de la mode, du mobilier, des articles ménagers, des loisirs, des transports et du tourisme.
Israël se trouve dans une situation où «le tourisme étranger a pratiquement disparu», indique le rapport, ajoutant que «les préjudices subis par les entreprises s’étendent à tout le pays, et presque aucun secteur n’a été épargné».
Cela inclut le secteur agricole, principalement basé dans le sud et le nord – tous deux considérés comme des zones de combat actives en raison de la menace représentée par la résistance palestinienne et le Hezbollah libanais – dont le front de soutien contre Israël a contribué de manière significative à l’effondrement de l’économie.
Le directeur général de CofaceBdi estime que 60 000 entreprises israéliennes devraient fermer boutique d’ici à la fin de 2024.
Les attaques du Hezbollah ont gravement affecté les entreprises locales et l’éducation dans le nord. Des dizaines de milliers de colons ont été contraints d’évacuer. «Notre objectif d’assécher l’économie de l’ennemi a été atteint», a déclaré Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, le 10 juillet.
Les opérations militaires en mer conduites par l’armée yéménite ont également contribué à l’effondrement de l’économie du pays. Les recettes des principaux ports, comme celui d’Eilat, dans le sud du pays, ont chuté de manière spectaculaire.
Au cours des derniers mois de 2023, le PIB israélien a chuté de près de 20%.
La menace d’une intensification des hostilités avec le Hezbollah a également fait craindre à Israël qu’une guerre à grande échelle avec la résistance libanaise ne pousse l’économie israélienne à plonger encore davantage. Le Hezbollah a démontré, par le biais de récents avertissements vidéo, qu’il était capable d’attaquer des infrastructures énergétiques telles que des raffineries de pétrole et des réservoirs de gaz.