Contrairement à la cécité mentale qui affecte la perception visuelle réelle, l’aphantasie impacte uniquement la capacité à créer des images dans l’esprit. Concrètement, si vous essayez de vous représenter le visage d’un ami proche et que vous ne parvenez à rien voir, vous êtes peut-être aphantasique. Explications.
Il y aurait environ 2 % de personnes dans le monde à ne pas avoir « d’œil mental ». Cette partie de la population serait incapable de se figurer le visage d’un proche ou la forme d’un fruit. Mais l’absence d’images mentales ne se limite pas à la vision. L’aphantasie peut également affecter d’autres sens, comme l’ouïe, l’odorat, le toucher et le goût.
On distingue ainsi l’aphantasie visuelle (incapacité à visualiser des images), de ses dérivés : l’akouphantasie (incapacité à entendre des sons dans sa tête), l’anosmie mentale (incapacité à sentir des odeurs imaginaires), l’agueusie mentale (incapacité à goûter des saveurs imaginaires), l’anesthésie mentale (incapacité à ressentir des sensations tactiles imaginaires).
L’intensité de l’aphantasie varie d’un individu à l’autre. Certains peuvent visualiser des images fugaces, tandis que d’autres ne perçoivent aucune image mentale, quelle que soit la force de leur concentration.
Un monde sans images
L’impact de l’aphantasie est de plusieurs degrés sur la vie des personnes touchées. Certaines d’entre-elles peuvent éprouver des difficultés à mémoriser des informations visuelles, comme des souvenirs, ou à intégrer des concepts abstraits. Bien sûr, elles peuvent développer des stratégies alternatives d’apprentissage et de mémorisation, comme l’association d’images à des mots clés ou l’utilisation d’une autre mémoire fonctionnelle, comme la mémoire auditive ou tactile.
Pour autant, contrairement aux croyances éventuelles, ce trouble ne signifie pas forcément une absence de créativité. Les personnes aphantasiques peuvent exceller dans des domaines artistiques et imaginatifs en utilisant d’autres sens et en s’appuyant sur leur logique et leur intelligence abstraite. En effet, en l’absence de la forme d’imagination la plus commune, d’autres formes de conceptions peuvent être stimulées : narrative, kinesthésique ou encore sensorielle.
Par ailleurs, les rêves des personnes aphantasiques peuvent être différents de ceux des personnes qui visualisent. Ils peuvent être plus abstraits, basés sur des sensations et des émotions plutôt que sur des images.
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C’est l’automne 2010 et le Québécois Jean Gagnon vient d’être interné contre son gré pendant neuf jours à l’hôpital de Montmagny. « Parlez-moi de vos ondes », demande un juge qui doit décider si Gagnon sera maintenu en observation 21 jours de plus, comme l’a demandé un psychiatre qui a conclu qu’il avait « des délires psychotiques concernant des ondes maléfiques ».