Le laboratoire d’idées (think tank) américain RAND Corporation vient de publier une nouvelle analyse intitulée “Avoiding a Long War. U.S. Policy and the Trajectory of the Russia-Ukraine Conflict” (Éviter une longue guerre. La politique américaine et la trajectoire du conflit russo-ukrainien). Celle-ci a été rédigée par le politologue principal Samuel Charap et la directrice du Centre d’analyse de la grande stratégie américaine Miranda Priebe.
Le résumé de cette analyse se lit comme suit : La discussion sur la guerre russo-ukrainienne à Washington est de plus en plus dominée par la question de savoir comment elle pourrait se terminer. Pour éclairer cette discussion, cette perspective identifie les manières dont la guerre pourrait évoluer et comment les trajectoires alternatives affecteraient les intérêts américains. Les auteurs soutiennent qu’en plus de minimiser les risques d’escalade majeure, les intérêts américains seraient mieux servis en évitant un conflit prolongé. Les coûts et les risques d’une longue guerre en Ukraine sont importants et l’emportent sur les avantages possibles d’une telle trajectoire pour les États-Unis. Bien que Washington ne puisse déterminer par lui-même la durée de la guerre, il peut prendre des mesures qui rendent plus probable une fin négociée du conflit. S’appuyant sur la littérature sur la fin de la guerre, les auteurs identifient les principaux obstacles aux pourparlers russo-ukrainiens, tels que l’optimisme mutuel quant à l’avenir de la guerre et le pessimisme mutuel quant aux implications de la paix. La perspective met en évidence quatre instruments politiques que les États-Unis pourraient utiliser pour atténuer ces obstacles : clarifier les plans de soutien futur à l’Ukraine, prendre des engagements en faveur de la sécurité de l’Ukraine, donner des assurances concernant la neutralité du pays et fixer des conditions pour l’allégement des sanctions à l’encontre de la Russie.
À cette froide insensibilité s’ajoute une hypocrisie dans les paroles et les actes que l’Occident ne prend même plus la peine de dissimuler.
Il a montré, à tous ceux qui sont encore prêts à écouter et à voir honnêtement, que la politique des doubles standards est au cœur de son action et qu’il n’hésite pas à politiser tout événement, même s’il s’agit d’un drame humain à la hauteur du séisme qui a frappé la Syrie à l’aube du 6 février, et qui a fait au moins 3000 morts. Un bilan appelé à s’alourdir car des centaines de corps sont encore ensevelis sous les décombres.
Aux yeux de l’Occident, les morts et les terribles destructions qui ont touché cinq provinces en Syrie n’ont pas la même valeur que les victimes et les dégâts en Turquie. Pourtant, c’est le même séisme qui a frappé, au même moment, les deux pays voisins.
Avec la Turquie, les pays occidentaux, Etats-Unis et Europe en tête, ont fait preuve d’un généreux élan de solidarité. Et, joignant l’acte à la parole, ils ont en envoyé, sans délai, des équipes de secouristes, des personnels soignants, du matériel de secours, des avions cargos chargés de rations alimentaires, de médicaments, de couvertures et de tentes.
Les dirigeants de ces pays ont appelé le président Recep Tayyeb Erdogan pour lui présenter leurs condoléances et lui exprimer leur soutien.
Les sanctions occidentales ont meurtri le peuple syrien
Avec la Syrie, rien de tout cela ne s’est produit. Pourtant, des deux pays touchés par le séisme, c’est bien la Syrie qui a un besoin urgent d’une aide massive et diverse. La Syrie est un pays au bord de la famine à cause des sanctions américaines et européennes décrétées unilatéralement, sans mandat des Nations unies, et que tous les pays de la planète sont sommés d’appliquer à la lettre sous peine d’être eux-mêmes soumis à des sanctions.
De toutes ces sanctions, la Loi César est la plus injuste et la plus inhumaine, car elle interdit pratiquement toute transaction commerciale et financière avec des individus et des entités syriennes.
À cause de ces sanctions la plupart des compagnies aériennes n’osent plus desservir l’aéroport de Damas ou les autres aérodromes du pays, ce qui empêche l’acheminement de l’aide d’urgence en Syrie.
Très vite, les autorités syriennes ont réalisé l’ampleur du désastre et ont lancé un appel à l’aide internationale.
Lors d’une conférence de presse à Damas mardi, le directeur du Croissant-Rouge syrien, M. Khaled Haboubati, a appelé l’Union européenne (UE) à lever les sanctions contre Damas. Il a également demandé à l’Agence américaine pour le développement (USAID) à « fournir une assistance au peuple syrien ».
L’ambassadeur de Syrie aux Nations unies, Bassam Sabbbagh, a assuré que l’aide internationale irait « à tous les Syriens sur tout le territoire », sous-entendu que même les régions qui échappent encore au contrôle de Damas, comme Idleb et le nord d’Alep, profiteraient de cette aide.
Bassam Sabbbagh s’est engagé devant le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, qu’il a rencontré à New York, à « faciliter toutes les procédures nécessaires aux organisations internationales pour qu’elles fournissent une aide humanitaire » en réponse au tremblement de terre.
Les chefs des Églises chrétiennes de Syrie ont aussi lancé un appel à la levée des sanctions pour permettre l’acheminement de l’aide internationale.
La réunion annuelle du Forum économique mondial s’est tenue à Davos du 16 au 20 janvier 2023. Des observateurs internationaux se sont assis avec Sputnik pour formuler en quelques mots le message principal du rassemblement.
Le Forum économique mondial (FEM), organisation internationale non gouvernementale et de lobbying, a été fondé en janvier 1971 par l’économiste allemand Klaus Schwab. Initialement, l’entité s’appelait “European Management Forum” ; il a changé son nom en Forum économique mondial en 1987.
L’ordre mondial globalisé centré sur l’Occident s’effondre, d’autres pays adoptant un statut de non-aligné et mettant en œuvre leurs propres scénarios de développement en termes de politiques financières, de commerce extérieur et de politiques fiscales, selon Babkin. Le chercheur russe soutient que la réindustrialisation et le renforcement des économies nationales pourraient assurer la stabilité du monde et la diversité des modèles.
« Le forum de cette année a présenté le nouvel état du monde : divisé, plein de ressentiment et sinistre. Davos est devenu le vestiaire de l’Occident et est plus séparé que jamais du reste. Il ne représente plus les véritables préoccupations de la plupart de la population mondiale. Son obsession pour le changement climatique, la justice sociale, le genre et d’autres formes d’éveil en a fait une risée et une cible de mépris pour la majeure partie du monde. »
99% des données numériques passent par le câble sous-marin
Ou plutôt les câbles sous-marins, le site spécialisé TeleGeography en dénombre 486, contre moins de la moitié en 2009. Les premiers câbles ont été posés au XIXème siècle entre l’Europe et le continent américain à la suite du développement du télégraphe. Depuis 1988 les câbles classiques en cuivre sont remplacés par de la fibre optique. Les enjeux géopolitiques sont évidents, sans câble plus de communication possible, et la Chine et les Etats-Unis s’affrontent ouvertement via leurs opérateurs.
Traditionnellement les grands opérateurs téléphoniques étaient les opérateurs des câbles sous-marins. Liés à la téléphonie, ils les fabriquaient, les posaient, les entretenaient, les surveillaient et souvent les exploitaient. Ces opérateurs tels Alcatel Submarine Networks, Louis Dreyfus Travocean, Orange Marine, Telefonica, sont devenus minoritaires ou réduits au rang d’associés. Depuis une quinzaine d’années les entreprises de la silicone vallée y ont investi massivement, répondant à leurs besoins croissants de transferts de données, à l’atteinte de nouveaux marchés dans les pays du tiers-monde et permettant également un contrôle de l’information. Ils posent ouvertement un défi à la souveraineté numérique des Etats.
00:30 Legrand quitte la Russie
03:30 Wagner = Washington
04:40 Mobilisation forcée en Ukraine
07:45 Corruption généralisée en Ukraine
11:22 Nouvelles armes et rideau de fer
14:19 SOS déroute ukrainienne
19:42 Armée russe vs OTAN
23:39 Des armes magiques pour Zelenski
28:02 Cartes des opérations militaires
Il n’y a aucune autre interprétation possible de la poursuite des inutiles « sanctions » contre Moscou et des vains combats meurtriers en Ukraine.
Cela fait presque un an que l’armée russe est entrée en Ukraine pour appliquer la résolution 2202 du Conseil de sécurité. L’Otan, rejetant ce motif, considère au contraire que la Russie a envahi l’Ukraine pour l’annexer. Dans quatre oblasts, les référendums d’adhésion à la Fédération de Russie semblent confirmer l’interprétation de l’Otan, sauf que l’Histoire de la Novorossia confirme l’explication de la Russie. Les deux narrations se poursuivent en parallèle, sans jamais se recouper.
Pour ma part, ayant édité un bulletin quotidien durant la guerre du Kosovo [1], je me souviens que la narration de l’Otan à l’époque était contestée par toutes les agences de presse des Balkans, sans que j’aie le moyen de savoir qui avait raison. Deux jours après la fin du conflit, des journalistes des pays membres de l’Alliance atlantique purent se rendre sur place et constater qu’ils avaient été bernés. Les agences de presse régionales avaient raison. L’Otan n’avait cessé de mentir. Par la suite, alors que j’étais membre du gouvernement libyen, l’Otan, qui avait un mandat du Conseil de Sécurité pour protéger la population, l’a détourné pour renverser la Jamahiriya arabe libyenne, tuant 120 000 des personnes qu’elle devait protéger. Ces expériences nous montrent que l’Occident ment sans honte pour couvrir ses actes.
00:47 Interview avec les volontaires de la DNR
02:00 Nouvelles économiques
- Fin du pétrodollar
- Cryptomonnaies en Russie
- Pétrole russe pour Washington
07:19 Ukrobolchévisme vs christianisme
08:15 Général Bertrand Toujouse Gamelin
13:57 Blast vs Sergeï Munier
17:17 Le corps franc Wagner
21:16 Guerassimov au commande de l'Opération spéciale
23:29 Carte des opérations militaires
Nikolaï Patrouchev, ancien directeur du FSB et actuel secrétaire du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, en a parlé à Vitaly Tseplyaev début janvier 2023.
Vitaly Tseplyaev : Nikolaï Platonovich, comment évaluez-vous la situation dans le monde qui s’est développée au début de la nouvelle année ?
Nikolaï Patrouchev : La situation dans le monde est extrêmement complexe et a un caractère turbulent. De nombreux pays de différentes régions traversent simultanément une crise militaro-politique, économique, sociale et spirituelle. Espérons qu’il y aura des changements positifs cette année.
VT : Vous avez dit un jour que les dirigeants des pays occidentaux ne faisaient rien pour améliorer la situation, non seulement dans le monde, mais même dans leur propre pays. Expliquez ce qui est en jeu.
NP : Les politiciens occidentaux n’ont pas la force et la capacité de changer la vie de leurs États pour le mieux, car ils ne sont plus des personnalités indépendantes depuis longtemps. Tout le monde a des liens avec les grandes entreprises, les lobbyistes et les fondations derrière leur dos. Ils ne cachent même pas ces faits. Il existe des exemples très récents. Il s’est avéré que des dizaines de députés européens étaient contrôlés par les structures de George Soros et que la Commission européenne, à la demande de l’une des plus grandes sociétés pharmaceutiques américaines au monde, a créé un certain nombre de stratagèmes de corruption pour l’achat de vaccins d’une valeur de dizaines de milliards d’euros. Il est clair que le vrai pouvoir en Occident est entre les mains de clans ingénieux et de sociétés multinationales.
VT : Rockefeller et Rothschild ?
NP : En fait, il existe bien d’autres corporations et clans de ce genre. Ainsi, le revenu total des 500 plus grandes entreprises du monde, selon des données non officielles, a atteint près de 38 000 milliards de dollars en 2021. La majeure partie des sociétés multinationales sont des sociétés dont le siège est aux États-Unis. Leurs revenus ont rapporté environ 16 billions de dollars avec un bénéfice net de 1,8 billion de dollars.
Le capital d’un certain nombre de sociétés multinationales dépasse le PIB de la plupart des économies mondiales, et les fonds créés par elles pour un enrichissement ultérieur prétendent être un mécanisme supranational de gestion de l’humanité. La même Fondation Soros est devenue presque le principal centre mondial de planification et de mise en œuvre des « révolutions de couleur ».
Le projet de budget américain pour 2023 est la meilleure preuve des projets de Washington de déclencher de nouvelles guerres au détriment du bien-être de ses propres citoyens.
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01:21 Chine et pétrole russe
02:00 Provocation kiévienne à Kharkov
03:26 Livraison d'armes otaniennes
10:10 Autocritique 2022
- Erreur sur les dates
- Déclenchement de l'opération spéciale
- Contre-offensives ukrainiennes
- Scénarios de fin d'année
17:17 Acteurs rationnels vs acteurs irrationnels
19:50 Médiocre performance de l'armée ukrainienne
21:30 Résilience de l'économie russe
22:50 Principe primordial de l'emploi de l'armée russe
25:32 Carte des opérations militaires
J’ai écrit il y a peu de temps que les États-Unis avaient choisi une position jusqu’auboutiste.
Je le maintiens.
Ils se sont mis dans un engrenage terrible et au lieu de naviguer avec prudence et retenue, ils essaient de placer les Européens dans le même engrenage qu’eux.
Ils prennent acte de la rupture maintenant définitive de la coopération internationale, ils jouent à fond le clivage et veulent le rendre irréversible.
La position de la France et de l’Italie favorables aux négociations et à un retour au statu quo antérieur, la position des industriels Allemands qui veulent rester partenaires de la Chine, les dérange.
Ils saisissent ce moment de bascule en Ukraine pour forcer la main aux Européens avec l’aide des chevaux de Troie atlantistes forcenés comme von der Leyen, Charles Michel et les Verts allemands.
Je crois que nous sommes à un point critique au plan des relations internationales. Ou au plan de l’ordre mondial.
Au sommaire de ce bulletin N°115, proposé depuis Moscou par Xavier Moreau, analyste politico-stratégique : Les sanctions ne frappent toujours que l'Europe, l'armée ukrainienne et les armes d'origine soviétique sont en grande partie détruites.
00.30 Trève de Noël orthodoxe
02.16 The Economist et la Russie
04.17 Démilitarisation de l’Ukraine
24.13 Dénazification de l’Ukraine
25.29 Débolchévisation de l’Ukraine
30.11 Carte des opérations militaires
Quelles seront les grandes préoccupations du monde dans les prochaines années ? Quels seront les défis mondiaux auxquels nous devrons faire face dans l’avenir, comme la guerre, l’énergie, la Chine ou les nouvelles technologies ?
Les actionnaires de The Economist sont la famille Agnelli (Exor), Rothschild, Cadbury (Kraft Foods : Vanguard, BlackRock, Morgan Stanley, State Street, etc.), Schroders (banques : Lloyds, Guinness Mahon, G30). Ils nous présentent donc leurs vœux pour l’année qui vient. Des désirs à la réalité… Ainsi les prévisions de The Economist pour 2017, démenties par les faits, ont été qualifiées par son propre rédacteur en chef de « conspirationnistes ».