Ces derniers jours, le Soleil, qui s'approche toujours plus du pic de son activité, a envoyé vers la Terre, non pas une, mais bien plusieurs de ces CME. Les modèles estiment qu'au moins trois d'entre elles devraient frapper notre Terre ce 13 février 2024.
De quoi déclencher des tempêtes géomagnétiques mineures à modérées, de classe G1 à G2. Avec des aurores boréales qui ne devraient pas devenir visibles à de très basses latitudes.
Il arrive à notre Soleil, lorsqu'il entre en éruption, d'expulser des sortes de nuages de plasma. Les astronomes les qualifient d'éjections de masse coronale (CME). Ces derniers jours, le Soleil, qui s'approche toujours plus du pic de son activité, a envoyé vers la Terre, non pas une, mais bien plusieurs de ces CME. Les modèles estiment qu'au moins trois d'entre elles devraient frapper notre Terre ce 13 février 2024.
Une possibilité de forte tempête solaire provoquée par à une éjection de masse coronale
De quoi déclencher des tempêtes géomagnétiques mineures à modérées, de classe G1 à G2. Avec des aurores boréales qui ne devraient pas devenir visibles à de très basses latitudes.
Mais la possibilité demeure pour que se produise un événement plus rare. Les chercheurs parlent de CME cannibale. Parce que toutes les éjections de masse coronale ne se déplacent pas dans l'espace à la même vitesse. Si l'une de celles en route vers la Terre devait être plus rapide que les autres, elle pourrait les rattraper. La puissance combinée de ces CME donnerait alors naissance à une forte tempête solaire, de classe G3. Et potentiellement, à des aurores boréales jusqu'à des latitudes moyennes.
Un filament magnétique solaire est entré en éruption le 27 novembre (~ 05h00 TU), creusant un « canyon de feu » dans l’atmosphère du soleil. Le filament a provoqué une éjection de masse coronale (CME) dans l’espace.
Heureusement, la majeure partie du nuage d’orage passera probablement au sud de la Terre.
Cependant, un modèle de la NASA (illustré ci-dessous) suggère qu’il effleurera le champ magnétique de notre planète le 30 novembre, déclenchant potentiellement une tempête géomagnétique de classe G1.
Depuis cette première éruption, deux autres ont été détectées.
La géologie de l’Islande est particulièrement changeante en ce moment. Alors que le volcan Fagradalsfjall se prépare à une éruption imminente, des centaines de tremblements de terre secouent chaque jour la péninsule de Reykjanes. Grâce à l’application Earthtunes de l’université Northwestern, il est possible d’entendre les grincements et les cliquetis des forces sismiques profondes qui agissent actuellement sous l’île.
La dernière collection de sons a été enregistrée la semaine dernière, au début du mois de novembre 2023, par la station du réseau sismographique mondial (appelée BORG), située au nord-nord-est de la capitale Reykjavík.
Cette activité sismique ne peut généralement pas être entendue par l’oreille humaine, mais les chercheurs transforment les fréquences sismiques en hauteurs audibles. Il s’agit en fait de traduire les lignes sinueuses d’un sismomètre en données sonores.
“Ce que vous entendez, ce sont 24 heures de données sismiques, remplies de signaux de tremblements de terre. La grande majorité de ces tremblements de terre sont associés à l’intrusion de magma dans la croûte de la région de Fagradallsfjall-Svartsengi-Grindavik de la péninsule de Reykjanes”, a déclaré dans un communiqué Suzan van der Lee, sismologue à l’université Northwestern, qui a co-développé Earthtunes.
L’Islande connaît une activité volcanique et sismique intense parce qu’elle est située sur la dorsale médio-atlantique, où les plaques nord-américaine et eurasienne se séparent, ce qui permet au magma de remonter du manteau. Elle est également située au sommet d’un point chaud (c’est le terme scientifique actuel) où le magma est particulièrement proche de la surface.
En ce moment, la situation est particulièrement brûlante. Le 12 novembre, la péninsule de Reykjanes a connu un millier de tremblements de terre et beaucoup soupçonnent l’imminence d’une éruption volcanique du Fagradalsfjall. Le risque est si élevé que les autorités islandaises ont fait creuser la ville de pêche de Grindavík après que des fissures géantes se soient formées le long de ses routes.
“L’activité est formidable, excitante et effrayante”, a fait remarquer M. van der Lee.
Après des siècles de calme, les éruptions sur la péninsule de Reykjanes ont repris en 2021, inaugurant une nouvelle ère d’activité sismique intense. Il est probable que la péninsule sud-ouest de l’Islande soit désormais confrontée à des décennies d’instabilité volcanique.
INSOLITE - C’est un événement rare, mais qui commence à le devenir un peu moins. Pour la troisième fois cette année, des aurores boréales ont pu être observées en France et dans d’autres pays d’Europe dimanche 5 novembre au soir.
Sur les réseaux sociaux, des utilisateurs situés en Auvergne, en Alsace, dans les Alpes, mais également sur la Côte d’Azur, ont partagé des clichés de cet émouvant spectacle nocturne.
Le phénomène a également été constaté dans d’autres pays, notamment en Ukraine, en Belgique, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni où de magnifiques couleurs ont pu être observées au-dessus du site de Stonehenge.
Provoquées par des éruptions solaires, les aurores boréales sont plus rares aux latitudes plus basses, comme en France, où elles sont observables environ tous les dix ans, à condition que l’éruption solaire soit suffisamment forte et orientée dans la bonne direction. Si les pays du Grand Nord en enregistrent jusqu’à plusieurs centaines par an, la France a pu en voir déjà deux fois cette année, en février et en avril.
Météo spatiale turbulente en perspective.
Le mois dernier, les astronomes ont suivi de près l’évolution de la tache solaire AR3038, qui est passée de « grande à énorme » en quelques heures et a atteint une taille trois fois supérieure à celle de la Terre. Le Soleil étant actuellement dans une phase active de son cycle de 11 ans, l’activité à sa surface ne cesse d’occuper les astronomes.