Vous n’êtes probablement pas au courant (la presse sait se faire discrète quand certains sujets sont abordés), mais les institutions européennes ont approuvé en mai dernier une législation radicale dont les effets se feront sentir bien au-delà du continent européen, qui va essentiellement contraindre des milliers d’entreprises à adopter des valeurs contraires aux leurs.
Il s’agit de la CSDDD, ou “Corporate Sustainability Due Diligence Directive” – une directive sur le devoir de diligence des entreprises en matière de développement durable – qui tente en pratique de transformer les pratiques commerciales à l’échelle mondiale en imposant des exigences environnementales, sociales et de gouvernance aux grandes entreprises opérant dans l’Union européenne. La loi s’applique indépendamment du fait qu’une entreprise ait son siège ou non dans un pays de l’Union.
Avec cette directive, les entreprises concernées seront tenues d’adopter une longue liste de pratiques de “diligence raisonnable”… Notez le “raisonnable” : un peu à l’instar des bières dont l’étiquette indique “de luxe” en toute lettre et qui ne sont qu’assez rarement d’exception, ou des “Républiques Démocratiques” dont les pratiques en matière de démocratie sont toujours très alternatives, on peut donc déjà conclure que ces contraintes seront donc modérément “raisonnables”.
Ainsi, cette CSDDD (ou parfois abrégée en CS3D) exigera des entreprises qu’elles atténuent l’impact négatif de leurs activités sur les droits de l’homme et les bébés phoques et les petits oiseaux l’environnement en s’attaquant au travail forcé et au réchauffement climatique. Pour ce faire, elles devront mettre en place un “plan de transition” pour rendre leur modèle économique compatible avec la limite de réchauffement climatique de 1,5 °C, dans le cadre de l’Accord de Paris (eh oui, ce truc existe encore). Ce plan devra inclure des objectifs de lutte contre le changement climatique assortis d’échéances et des actions clés sur la manière de les atteindre.
Les entreprises qui avaient déjà beaucoup de temps à consacrer à tout un tas de sujets autres que leur activité commerciale principale verront donc s’ajouter ces nouvelles contraintes, ce nouveau plan, ces nouveaux objectifs aux précédents plans, objectifs et contraintes que les précédentes règlementations leur imposaient déjà. Leur productivité va encore augmenter.
Et non seulement les entreprises concernées devront donc modifier leurs process industriels, commerciaux et marketing pour épouser cette succulente directive, mais en plus devront elles contraindre leurs partenaires commerciaux à faire de même, où qu’ils se trouvent (Union européenne ou non).
Pour le moment, la directive va (d’abord) concerner certaines grandes entreprises : il faut qu’elles soient implantées sur le sol de l’Union, qu’elles emploient au moins 1 000 personnes et que leur chiffre d’affaires net mondial soit supérieur à 450 millions d’euros. Pour les entreprises non européennes qui ont des succursales dans l’Union, elles sont concernées si leur chiffre d’affaires dépasse ce montant dans l’Union.
Parmi les nombreuses exigences de la loi figurent des limites à l’utilisation des terres arables, à la consommation d’eau et à la perte de biodiversité par exemple. La directive exige également que les entreprises transforment leurs activités de manière à ce qu’elles dépendent des “énergies vertes”, alors même que cette transition est désastreuse sur le plan économique. Les syndicats bénéficient dans cette directive de protections juridiques importantes et de nombreux accords contraignants de l’UE et de l’ONU sont imposés aux entreprises privées, y compris donc celles qui ne sont pas dans l’Union, par effet de bord.
Comme il s’agit d’une directive, elle doit être transposée ce qui donnera au passage l’occasion pour certains pays membres de passer des lois encore plus strictes que celles proposées par l’Union. Réjouissez-vous, oui, c’est bien de la France dont il est question ici. Bien évidemment, une fois le processus de transposition mis en place et entré en force, les entreprises qui auraient l’impudence de ne pas respecter ces nouvelles lois s’exposeront à des amendes gargantuesques pouvant atteindre 5% de leur chiffre d’affaires net mondial (oui, leur CA, pas leurs bénéfices).
Bien évidemment, cette directive permettra aussi aux particuliers ou aux organisations militantes de poursuivre les contrevenants en vue d’obtenir des dommages et intérêts, ce qui ouvre les vannes à des actions juridiques tous azimuts. Certaines hordes d’associations lucratives sans but et d’organisations non gouvernables gouvernementales trouveront là un gisement quasi-inépuisable d’actions en justice et de sources de profits bien dodus.
La loi devrait être introduite progressivement sur plusieurs années, à partir de 2027.
Il va de soi que cette directive a été bâti assez clairement pour pouvoir saigner quelques multinationales, notamment américaine.
Par exemple, un hypothétique fabricant d’acier américain au Texas qui vend ses produits à Ford sera tenu d’adopter les règles ESG de l’Union européenne parce que les revenus de Ford dans l’Union européenne le soumettent aux exigences de la directive CS3D. Il en ira de même pour les entrepôts et les entreprises de transport qui travaillent avec ou pour Ford, ainsi que pour des dizaines d’autres entreprises faisant partie des sous-traitants ou partenaires de la firme…
En somme, toutes les entreprises étrangères d’importance seront directement concernées.
À terme, soit elles s’adapteront autant qu’elles le pourront, soit elles quitteront le territoire européen.
Dans le premier cas, il semble évident que les surcoûts engendrés seront directement reportés sur le consommateur. Ceci est d’ailleurs tout aussi vrai pour les entreprises européennes, ce qui veut dire que le premier impact sensible de cette directive sera un renchérissement de la plupart des produits et services vendus en Europe. Le consommateur pourra-t-il suivre ? Rien n’est moins sûr au moment où une crise boursière et économique semble s’approcher de l’Occident…
Dans le second cas, ne pouvant s’adapter (ou pas assez vite, ou ne pouvant plus dégager de marges opérationnelles suffisantes), les entreprises s’en iront. Avec elles, les produits et les services précédemment vendus, bien sûr, mais aussi les emplois et les chaînes de valeurs (avec les sous-traitants et les partenaires, typiquement) qu’elles alimentaient. Là encore, on voit mal comment l’Européen moyen va réellement y gagner.
Le délire régulatoire bat son plein. Comme souvent, les bonnes intentions (sauver les petits oiseaux, verdir les plaines, rafraîchir les températures ou limiter l’exploitation humaine) vont paver un nouvel enfer légal qui ne résoudra en rien les problèmes ciblés et vont même en créer de nouveaux.
Quarante-six mille entreprises israéliennes ont été contraintes de fermer en raison de la guerre en cours et de ses effets dévastateurs sur l’économie, a rapporté le journal hébreu Maariv le 10 juillet, qualifiant Israël de «pays en faillite».
«Ce chiffre très élevé englobe de nombreux secteurs. Environ 77% des entreprises qui ont fermé depuis le début de la guerre, soit environ 35 000 entreprises, sont des petites entreprises comptant jusqu’à cinq employés, les plus vulnérables sur le plan économique», a déclaré Yoel Amir, PDG de la société israélienne de services d’information et de gestion des risques de crédit, CofaceBdi, au média Maariv.
Le rapport ajoute que : «les industries les plus vulnérables sont celles de la construction et, par conséquent, tout l’écosystème qui fonctionne autour d’elles : la céramique, la climatisation, l’aluminium, les matériaux de construction, etc.».
Le secteur du commerce a également été sévèrement touché. Il s’agit du secteur des services et des industries de la mode, du mobilier, des articles ménagers, des loisirs, des transports et du tourisme.
Israël se trouve dans une situation où «le tourisme étranger a pratiquement disparu», indique le rapport, ajoutant que «les préjudices subis par les entreprises s’étendent à tout le pays, et presque aucun secteur n’a été épargné».
Cela inclut le secteur agricole, principalement basé dans le sud et le nord – tous deux considérés comme des zones de combat actives en raison de la menace représentée par la résistance palestinienne et le Hezbollah libanais – dont le front de soutien contre Israël a contribué de manière significative à l’effondrement de l’économie.
Le directeur général de CofaceBdi estime que 60 000 entreprises israéliennes devraient fermer boutique d’ici à la fin de 2024.
Les attaques du Hezbollah ont gravement affecté les entreprises locales et l’éducation dans le nord. Des dizaines de milliers de colons ont été contraints d’évacuer. «Notre objectif d’assécher l’économie de l’ennemi a été atteint», a déclaré Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, le 10 juillet.
Les opérations militaires en mer conduites par l’armée yéménite ont également contribué à l’effondrement de l’économie du pays. Les recettes des principaux ports, comme celui d’Eilat, dans le sud du pays, ont chuté de manière spectaculaire.
Au cours des derniers mois de 2023, le PIB israélien a chuté de près de 20%.
La menace d’une intensification des hostilités avec le Hezbollah a également fait craindre à Israël qu’une guerre à grande échelle avec la résistance libanaise ne pousse l’économie israélienne à plonger encore davantage. Le Hezbollah a démontré, par le biais de récents avertissements vidéo, qu’il était capable d’attaquer des infrastructures énergétiques telles que des raffineries de pétrole et des réservoirs de gaz.
En progression de 36,6% sur un an, le chômage des chefs d’entreprise a retrouvé son niveau d’avant crise sanitaire. Une enquête réalisée par l’association GSC et la société Altares pour l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs, tire le 28 août la sonnette d’alarme : le phénomène touche les Très Petites Entreprises mais aussi désormais les plus grandes structures.
La sortie de la Russie a coûté cher aux groupes européens. Selon le Financial Times, qui a décortiqué les rapports annuels et bilans financiers de quelques 600 groupes européens, 176 entreprises ont d’ores et déjà engrangées des pertes pour un montant total de plus de 100 milliards d’euros. Et il ne s’agit là que des pertes directes, les charges ou dépréciations liées à la vente, la fermeture ou la réduction de l’activité en Russie. Ces chiffres ne tiennent ainsi pas compte de tous les effets macro-économiques comme la hausse des coûts de l’énergie et des matières premières.
Ce défilé sans fin de drapeaux arc-en-ciel qui infestent les logos des entreprises du monde occidental chaque mois de juin, ces improbables témoignages trans et non-binaires qui surgissent dans les campagnes publicitaires des plus grandes multinationales mondiales ne sont pas placés là pour « soutenir la cause LGBT », « l’inclusion », pour « donner de la visibilité à l’arc-en-ciel opprimé » : elles doivent être interprétées comme une sorte de « gabelle idéologique » à payer aux lobbies politiques financés par les « usual knowns » (nous y reviendrons) afin de maintenir un score de « crédit social » crucial pour le maintien ou la destruction de l’activité d’une entreprise.
Qu’est-ce que le CEI, le système de notation des entreprises américaines ?
Le score en question est le Corporate Equality Index — ou CEI —, qui est supervisé par la Human Rights Campaign (HRC), le plus grand groupe de pression politique LGBT au monde. La HRC, qui a reçu des millions de dollars de la fondation Open Society de George Soros, entre autres, publie des fiches d’évaluation de la « vertu sociale » des plus grandes entreprises américaines par le biais du CEI. Comment ? En attribuant ou en soustrayant des points en fonction du degré d’adhésion des entreprises aux « critères d’évaluation » définis par le HRC.
À Polytechnique, dans l’Essonne, durant la cérémonie du 24 juin 2022, plusieurs diplômé·es invitent étudiant·es et anciens à « amorcer un virage radical » et à « construire un avenir différent de celui qui semble tout tracé aujourd’hui ».
« Il est urgent de sortir des rails sur lesquels nous installent insidieusement notre diplôme et notre réseau. Car tenter de résoudre à la marge des problèmes sans jamais remettre en cause les postulats mêmes du système dans lequel nous vivons ne suffira pas », expliquaient les diplômé·es de la plus prestigieuse des écoles d’ingénieurs françaises.
« On ne croit pas qu’on va changer les grandes entreprises de l’intérieur », résume Johanna. Car le profit fait partie de l’ADN de l’entreprise. » « Nous espérions - ne serait-ce qu’un peu - détourner, réformer, humaniser nos industries, nos employeurs, nos postes. En vain », écrivent également les auteurs et autrice du manifeste « Vous n’êtes pas seul·es ».
Les trois fondateurs de ce collectif – Jérémy Désir, cadre chez HSBC en finance de marché, Mathilde Wateau en logistique humanitaire au Programme alimentaire mondial, et Romain Boucher en big data – ont démissionné publiquement afin de lancer l’alerte sur les nuisances de leur secteur respectif.
Vertige des pérégrinations de sa pensée. Mieux, de sa prise de conscience. Mieux encore, de sa déconstruction. Comme un cheminement dont le paysage nous fait fatalement écho – même si un peu, même si de loin : lettre ouverte d’un citoyen du siècle.
Nous nous sommes nous-même créés des dépendances avec les années. Aux objets, aux habitudes qu’on a prises. Elles se sont insinuées dans nos vies sans qu’on prenne conscience des impacts qu’elles auraient avec le temps. Nos souvenirs en sont pétris, on en a garni notre présent et on s’en découvrira de nouvelles demain. Mais une fois ce constat fait, est-il si grave de ralentir ?
On est de la génération touche-à-tout, parfois, on apprend dans l’urgence, par besoin, par nécessité, par instinct de survie. Et on se bat pour des droits, pour des causes, justes, pour les un(e)s et les autres. Et c’est normal, c’est simplement parce qu’on habite tous et toutes la même maison. Je me retrouve agitant les drapeaux pour essayer à mon échelle, de faire changer la trajectoire de la barque même d’un millimètre. Mais je sais que je ne suis pas seul et c’est aussi ça qui me donne cette rage, ce “courage” comme tant d’autres avant moi.
« Comme je le redoutais, arrive le jour où l’on m’ordonne à nouveau de ne pas joindre des analyses compromettantes. »
La réunion a eu lieu au complexe d’innovation et d’éducation de Tekhnograd à VDNKh (le Centre panrusse des expositions à Moscou).
« Je ne vais pas donner d’exemples pour n’offenser personne, mais si un pays ou un groupe de pays n’est pas en mesure de prendre des décisions souveraines, alors c’est déjà une colonie dans une certaine mesure. Mais une colonie n’a aucune perspective historique, aucune chance de survie dans cette dure lutte géopolitique. »