Il y a vingt ans, j'avais écrit dans la revue contre-littérature de mon ami Alain Santacreu un texte comparant la bizarre Neuvième porte de Polanski à l'incontournable Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick qui venait de mourir, pour ses proches, dans des conditions incompréhensibles. Les deux films tiraient à boulets rouges sur nos élites : sacrifices humains, satanisme, orgies, mythologie Illuminati et conspiration à ciel ouvert dans un monde d'aveugles. Les deux films furent tournés dans des châteaux ayant appartenu aux Rothschild, revenus au premier plan depuis quelques années : Ferrières et Mentmore Towers (lieu des orgies rituelles à chaque fois), où fut même tourné le film de Philip Kaufmann sur Sade (voyez mon texte sur le retour en grâce du divin marquis).
Alors que la critique de la presse donne une note de 1,8, en revanche du côté des spectateurs la note est de 4,2. Nous rappelons à la presse que la moyenne par séance du film "Le monde d'après" est de 90 spectateurs, alors que la moyenne française est de 9 personnes. On peut en conclure que son succès est indéniable. "Je fais dix fois mieux que ce que fait le cinéma actuellement", nous dira Laurent Firode.
En marge de ce système — et voulant rester libre —, le réalisateur Laurent Firode bricole de main de maître sans subventions, hors des circuits classiques : « Je pense qu’il y a un moyen de contourner ce système omniprésent, qui ne crée que des films toujours semblables. »