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Telegram va partager les adresses IP et numéros de téléphones aux autorités

Le Media en 4-4-2Telegram va partager les adresses IP et numéros de téléphones aux autorités

Le Media en 4-4-2 - 25 sep 2024

Telegram Plie sous la Pression de l’État : L’application va partager les adresses IP et numéros de téléphones aux autorités.

   

Sous couvert de coopération avec les autorités judiciaires, Telegram a discrètement modifié ses règles de modération. Désormais, l’application pourra partager les adresses IP et numéros de téléphone de ses utilisateurs en cas de violation présumée des règles, ouvrant la porte à une surveillance généralisée.

Telegram, Nouveau Porte-Parole des Autorités ?

Ce lundi, Pavel Durov, fondateur de Telegram, a annoncé une modification significative dans les politiques de l’application, autrefois considérée comme un bastion de la liberté d’expression. Désormais, toute demande judiciaire validée permettra aux autorités d’accéder aux informations personnelles des utilisateurs, tels que leurs adresses IP et numéros de téléphone, si ceux-ci sont suspectés d’enfreindre les règles de la plateforme. On peut difficilement passer à côté de l’ironie : Telegram, qui prônait la confidentialité et la protection des utilisateurs, se soumet aujourd’hui à l’État, facilitant ainsi une surveillance accrue.

« Nous avons clarifié que les informations de ceux qui violent nos règles pourront être transmises aux autorités en cas de demande légale, » a déclaré Pavel Durov. Une phrase qui résonne comme un adieu à l’esprit originel de la plateforme.

Un Changement Subtil… Mais Profond

Inscrit noir sur blanc dans les conditions d’utilisation de Telegram, ce changement marque un tournant dans la relation entre la plateforme et ses utilisateurs. Si l’on pensait jusqu’alors que la divulgation d’informations ne concernait que les terroristes, cette nouvelle règle élargit drastiquement les types de violations pouvant entraîner une collaboration avec les autorités. Désormais, toute « infraction » définie par Telegram, même ambiguë, pourra conduire à une surveillance par l’État.

« Si Telegram reçoit une ordonnance valide des autorités judiciaires, nous pourrons divulguer votre adresse IP et votre numéro de téléphone, » précise le texte. À croire que la notion de « liberté d’expression » s’arrête là où commence l’intérêt des gouvernements.
Un Revirement Total pour une Plateforme Jadis Rebelle

Depuis sa création en 2013, Telegram se vantait de défendre bec et ongles la confidentialité de ses utilisateurs. L’entreprise avait pris l’engagement solennel de ne jamais partager d’informations avec les autorités, sauf dans les rares cas où un tribunal déclarait un utilisateur suspecté de terrorisme. Mais visiblement, les temps ont changé et la rébellion numérique de Telegram semble avoir fait place à une soumission en bonne et due forme.
Une Première Brèche en Septembre

Ce n’est pas la première fois que Telegram flirte avec les autorités. En septembre, Durov avait déjà promis d’améliorer la modération de la plateforme, annonçant une série de mesures censées garantir une utilisation plus « sécurisée ». Parmi elles, la fonction « Businesses Nearby », remplaçant « People Nearby », introduisait des entreprises légitimes et vérifiées à la place de simples utilisateurs géographiquement proches. Un premier pas vers une modération plus serrée, mais ce dernier changement va bien plus loin.
Un Contrôle Qui Rime avec Surveillance

Derrière cette façade de bonne volonté, on peut s’interroger sur les véritables intentions. Ce type de mesure, sous couvert de lutte contre les abus, ouvre surtout une voie royale à l’État pour surveiller de plus près les opinions dissidentes, les contestations politiques, et les activités qui ne cadrent pas avec les visions officielles.

Est-ce que cette mesure va réellement protéger les utilisateurs ? Ou bien, comme on peut le craindre, va-t-elle servir d’outil pour museler la liberté d’expression, dans un contexte où la surveillance des citoyens devient la norme ? Telegram, autrefois érigé en symbole de résistance à la censure, semble aujourd’hui faire partie du système qu’il critiquait autrefois.

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