Dénoncez votre famille pour ses idées fausses, demande une initiative du gouvernement allemand.
Le ministère allemand de l’intérieur, dirigé par Nancy Faeser – connue pour avoir interdit des médias – et le ministère fédéral de la famille, des personnes âgées, des femmes et de la jeunesse ont lancé un projet intitulé « Boussole de conseils sur la pensée conspirationniste ».
Le centre a pour mission de conseiller toute personne qui « soupçonne ses amis ou les membres de sa famille d’être victimes de théories conspirationnistes », selon le ministère de l’intérieur.
Cela ne s’invente pas, et les autorités allemandes actuelles ne sont pas des pionnières en la matière. Sous une forme ou une autre, la politique « l’espionnage commence à la maison », qui consiste à inciter les gens à faciliter le travail de surveillance de la population par l’État, a déjà existé par le passé.
Mais il est inquiétant de constater que c’était sous certains des régimes les plus répressifs de l’histoire récente.
Aussi sérieux que soit le sujet, il est hilarant de constater que le mot allemand pour « conseil » se trouve être « rat ».
M. Faeser a choisi de qualifier d’« holistique » cette approche et l’inclusion du centre de « conseil » dans la lutte globale menée par l’Allemagne contre ce que les autorités considèrent comme de l’extrémisme et de la désinformation.
Faeser a choisi de justifier le projet en liant la question des théories du complot à la désinformation et au mensonge et, comme il en a pris l’habitude ces dernières années, en attribuant un pouvoir immense à ces phénomènes (« Elles sont diffusées délibérément pour diviser notre société et détruire la confiance dans la science indépendante, les médias libres ou les institutions démocratiques »).
A partir de là, Faeser émet l’hypothèse que les théories du complot « peuvent » conduire à l’extrémisme, à la criminalité et à la violence.
Elle explique ensuite pourquoi il est important de surveiller ses proches et de les signaler aux autorités si le premier élément de cette longue chaîne de « préjudices » réunis – à savoir les théories du complot – est détecté.
Faeser fait remarquer que les gens connaissent le mieux les membres de leur famille et leurs amis, et sont donc les mieux placés pour savoir ce qu’ils pensent (il s’agit, après tout, de contrôler la pensée des citoyens, et non leurs actions).
Mais que faire si une personne de votre entourage pense différemment et ne peut être persuadée de changer d’avis et d’être d’accord avec vous ? Peut-être la laisser réfléchir à ce qu’elle aime ?
Pas selon Mme Faeser et ses alliés politiques et associatifs. C’est pourquoi le « point de contact Compass on Conspiracy Thinking » est désormais à la disposition des citoyens dans toute l’Allemagne.
« Le premier rendez-vous est un premier conseil anonyme et une évaluation des besoins individuels », explique un communiqué, qui ajoute : « Si la première consultation révèle un besoin de conseil à plus long terme, le processus de conseil ultérieur est transmis à un centre de conseil local. »