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Récession 2024

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Insolentiae - 28 juil 2023

Atterrissage en douceur, atterrissage brutal ou atterrissage d’urgence, comment se préparer ?

   

Tout d’abord, historiquement, il faut entre 18 et 24 mois pour que les conséquences des hausses de taux d’intérêt se matérialisent dans l’économie et se « transmettent » comme on dit en langage de banquier central.

Qu’avons-nous appris ces dernières années ? Essentiellement que le système était infiniment plus résilient et plus solide que nous le pensions.

Nous avons appris que le système devait cette résilience spécifiquement au fait que les autorités politiques et économiques, gouvernements comme banques centrales changeaient les règles du jeu à chaque crise pour éviter le pire.

Dans la mesure où personne n’a franchement intérêt au chaos, disons, que ces changements et ces immenses accommodements avec la réalité économique ne déplaisent à personne et certainement pas aux marchés qui ont largement profité de l’ensemble de toutes ces largesses.

Après Lehmann Brothers, le monde aurait dû s’effondrer, mais la FED a injecté, oui, tenez-vous bien, 20 000 milliards de dollars dans l’économie mondiale et des milliers de milliards pour sauver le système bancaire européen.

Nous avons appris que pour « stimuler » l’économie et nous « forcer » à consommer ou investir pour que le système puisse continuer à tourner, les autorités pouvaient nous envoyer dans un endettement sans fin et créer un monde de taux zéro et même négatifs. Oui, un monde où demain sera plus certain qu’aujourd’hui, un monde où l’emprunteur est payé pour emprunter et le prêteur sanctionné pour avoir mis de l’argent de côté. Nous venons de passer 10 ans dans un tel monde.

Nous avons appris avec la pandémie une nouvelle notion. Le « quoi qu’il en coûte », les confinements et l’argent directement versé aux gens sur les comptes en banque. Evidemment si soutenir les marchés financiers ne crée pas forcément d’inflation généralisée (trappe à liquidité) mais l’inflation de certaines classes d’actifs (immobilier, obligations ou actions), soutenir directement les ménages génère une inflation majeure, surtout quand on organise sciemment ses conditions.

On enferme d’abord les ménages, on les empêche de dépenser pendant des mois de confinement avec des délires du type « produits non essentiels interdits à la vente ». Le taux d’épargne monte en flèche alors que toutes les usines du monde sont fermées. Des milliards sont stockés en attendant de pouvoir être dépensés. A la « libération », les ménages sont ultra-solvables et les magasins vides. L’ajustement se fait par le prix et nous obtenons un choc inflationniste post-Covid.

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