Réparer une chambre à air, changer ses freins, régler un dérailleur… Avec quelques tutos et un peu d’entraînement, tout cycliste est en mesure de réparer son vélo soi-même. Mais ces savoir-faire ne suffisent pas toujours quand on possède un vélo électrique. Les pannes sur ces engins, de plus en plus technologiques et complexes, nécessitent souvent de recourir à un professionnel.
Les réparateurs, eux-mêmes, sont confrontés à des obstacles. C’est ce que déplore Frédéric Hafner, réparateur de vélos indépendant à Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence). Jusque-là, il avait toujours été, en tant qu’électromécanicien, capable de réparer le moteur des vélos électriques, mais il explique être « de plus en plus bloqué par le tout électronique ».
Applications obligatoires, géolocalisation et antivol intégrés, « boîte automatique » comme pour les voitures… « Pour certains modèles, le dérailleur n’existe plus, et le passage de vitesses est intégré dans le moteur lui-même et se fait par Bluetooth, explique en effet l’artisan. Or, ce n’est pas le petit réparateur du coin qui va pouvoir dépanner ce type de vélo. L’utilisateur doit alors se tourner vers un “concessionnaire” de la marque. »
Devenir « partenaire » de la marque
Les réparateurs sont également dans l’impossibilité de repérer d’où vient exactement la panne sans un outil de diagnostic. « Ça fait moins de cinq ans, je dirais, qu’on est entré dans l’ère du tout connecté sur les vélos électriques, constate Frédéric Hafner. Pour diagnostiquer la panne, il faut désormais utiliser un logiciel afin de connecter le vélo à un ordinateur. C’est le même principe que la “valise” [de diagnostic] pour les voitures [un outil permettant de localiser l’origine d’un problème]. Je perçois la volonté d’amener les cyclistes dans le même système que les automobilistes. » Chaque constructeur a en effet développé son propre outil de diagnostic, spécifique à ses équipements et indispensable au mécano.
Chez Bosch, le constructeur leader de moteurs et batteries de vélos en Europe, il faut par exemple devenir « partenaire » de la marque pour obtenir cet outil, s’inscrire sur son portail officiel et à son programme de formation annuel. Les revendeurs ont alors « la possibilité de commander les outils et les pièces d’origine appropriés, à partir de notre catalogue officiel de pièces détachées, explique à Reporterre le fabricant, afin d’assurer le bon fonctionnement et la plus grande sécurité possible du système et des différents composants Bosch ». Si l’outil de diagnostic est accessible gratuitement, la formation coûte 99 euros par jour et par personne.
Valeo, autre grand fabricant de moteurs de vélos à assistance électrique, reconnaît auprès de Reporterre que « les formations proposées par les motoristes leaders du marché restent payantes et ont lieu dans leurs propres locaux, représentant une immobilisation et une contrainte pour les bike shops [magasins de vélos] ». L’industriel souhaite mettre en place, pour ses propres moteurs, un réseau de « réparateurs agréés » qui formeraient les vendeurs et réparateurs « à titre gratuit » directement dans les magasins de vélos.
« Ne pas aller vers le modèle de la bagnole »
Plus le vélo s’électronise et se perfectionne, plus la question de sa réparabilité et de sa circularité se pose. « On identifie un phénomène qui intègre de plus en plus le vélo dans une sorte d’économie linéaire, dépendante de différents prestataires. Pourtant, s’il y a un objet qui à la base répond aux critères de l’économie circulaire, c’est bien le vélo ! » insiste Thibault Quéré, directeur de plaidoyer à la Fédération des usagers de la bicyclette (Fub). Il fait part de remontées d’ateliers d’autoréparation, également confrontés à des difficultés, voire à l’impossibilité de réparer les vélos électriques.
« Il y a aussi le risque de devoir changer régulièrement la batterie, prévient Thibault Quéré. Il faut veiller qu’on n’aille pas vers le modèle de la bagnole, avec des pièces détachées venant du monde entier et une technologie embarquée complexe qui nécessite l’intervention des constructeurs à intervalles réguliers. » Une maintenance qui pourrait devenir coûteuse pour le cycliste, quand le vélo classique, lui, « est capable de rouler pendant quinze, vingt, trente ans… moyennant un moindre coût d’entretien », rappelle le responsable de la FUB.
Pour favoriser le réemploi et la réparabilité, « les acteurs souhaitent que la filière travaille à l’écoconception des produits », écrivait le député Guillaume Gouffier Valente, dans un rapport de mission sur la filière économique du vélo en France, publié en janvier 2022. « Des réflexions pourraient également être lancées pour avoir des standards un peu plus uniformisés et conserver la réparabilité », ajoutait-il, évoquant le cas des batteries qui ne sont pas, pour l’heure, interchangeables entre les marques.
Un nouveau déchet électronique ?
Actuellement, les différents acteurs représentant le secteur du vélo travaillent à la mise en place d’un contrat de filière avec l’État. Dans le cadre des réunions préparatoires, la FUB a fait part de ses réserves quant à un modèle économique du tout industriel : « Notre vision du vélo est celle de la liberté et d’une certaine autonomie de l’usager, le vélo doit rester à la main de l’usager. Il faut s’assurer que la question de la réparabilité, et donc de la circularité, soit au centre de la filière économique. Or, on sent qu’il y a une tendance à vouloir l’insérer dans une sorte d’économie linéaire et industrielle. »
Dans son rapport, Guillaume Gouffier Valente estime qu’il est important de « reconnaître le vélo comme technologie évolutive » et qu’une politique de soutien à l’innovation doit être mise en place pour « nous permettre d’identifier les futures ruptures technologiques ». Autrement dit, les bécanes électriques ne vont cesser d’évoluer — robustesse des freins, durabilité des batteries, système antivol —, il est donc essentiel de poursuivre les recherches pour ne pas se retrouver devancé par la concurrence.
Une vision contre laquelle L’Heureux cyclage, association qui représente les ateliers d’autoréparation, met en garde : « Rappelons que derrière chaque rupture technologique […] se cache l’accélération de l’obsolescence des produits disponibles précédemment, écrivait-elle en réaction au rapport.
À vouloir en faire un objet tout électrifié et connecté, le vélo pourrait se transformer en un nouveau déchet d’équipement électrique et électronique (DEEE), « à l’opposé du spectre des valeurs environnementales », prévient-elle. Bien loin de la bicyclette qu’on bidouille dans son garage ou dans l’atelier du quartier.
Bien sûr, il est pratiquement impossible d’échapper complètement à la folie omniprésente qui semble nous entourer, mais beaucoup trouvent qu’un mode de vie « hors réseau » leur donne la meilleure occasion de s’isoler autant que possible. Lorsque vous êtes moins dépendant du système, ce qui arrive au système a moins d’impact sur vous. Malheureusement, il semble que notre système se dirige vers un effondrement complet, et une grande partie de la population se prépare fébrilement en prévision de ce qui va arriver.
Selon l’agence Reuters, on estime qu’il y a aujourd’hui environ 20 millions de « preppers » (survivalistes, ndlr) aux États-Unis…
Brook Morgan a passé en revue les stands du « Survival & Prepper Show » au Colorado, où l’on trouvait des boîtes de munitions, des monticules de kits médicaux de traumatologie et tous les types de couteaux imaginables.
Se décrivant elle-même comme une « lesbienne de 30 ans de l’Indiana », Mme Morgan fait partie d’une nouvelle race d’Américains qui se préparent à survivre aux bouleversements politiques et aux catastrophes naturelles, une activité qui, jusqu’à récemment, était largement associée aux mouvements d’extrême droite tels que les nationalistes blancs depuis les années 1980.
Les chercheurs affirment que le nombre de preppers a doublé en taille pour atteindre environ 20 millions depuis 2017.
Un sous-ensemble de ce groupe a décidé que la meilleure façon de se préparer est de se mettre « hors réseau ».
On rapporte que « plus de 250 000 personnes aux États-Unis » ont choisi d’adopter un tel mode de vie…
Alors que les coûts de l’énergie et les prix de l’immobilier ne cessent d’augmenter, de plus en plus d’Américains choisissent de vivre hors réseau. Selon une estimation, plus de 250 000 personnes aux États-Unis ont adopté ce mode de vie. Si les économies potentielles sont certainement intéressantes, la technologie et l’intérêt pour les petites maisons, les maisons en conteneurs d’expédition et d’autres solutions de logement à haut rendement énergétique permettent aux familles intéressées par un mode de vie durable de passer à un mode de vie hors réseau.
Si vous envisagez de faire la même chose, vous devez faire des recherches.
La plupart d’entre nous sont extrêmement dépendants du réseau électrique, et nombreux sont ceux qui trouvent qu’il est difficile de passer à un mode de vie radicalement différent…
Vivre hors réseau signifie s’engager à se procurer tout ce dont on a besoin pour survivre et s’épanouir de manière indépendante : nourriture, abri, énergie et, surtout, eau. C’est stimulant, jusqu’au moment où les choses ne fonctionnent plus. Comme lorsque vous êtes à mi-chemin d’une délicieuse douche chaude à la fin d’une journée de janvier et que la pompe à eau s’arrête soudainement, vous envoyant dans l’obscurité gelée avec une tête humide pleine de shampoing et quelques outils pour résoudre le problème.
Pour beaucoup de gens, il est très utile de rejoindre une communauté d’autres personnes qui ont adopté un mode de vie « hors réseau ».
Par exemple, à environ 55 miles au sud de Salt Lake City, des centaines de survivalistes vivent dans une très grande communauté totalement isolée…
Une communauté d’Américains fuyant la société a créé un havre de survie dans le désert de l’Utah après s’être retrouvée isolée du monde moderne.
Des centaines de personnes se sont installées pour vivre de la terre dans le cadre de l’opération « Auto-Reliance », estimant que l’absence de réseau est la solution à l’effondrement de la culture.
Cette communauté a été fondée par un homme de 74 ans, Philip Gleason, qui met en garde contre « divers scénarios apocalyptiques qui pourraient se dérouler dans les années à venir »…
Philip Gleason a déclaré qu’il craignait que divers scénarios apocalyptiques ne se produisent dans les années à venir, qu’il s’agisse d’une panne du réseau électrique, d’une guerre nucléaire ou d’une cyberattaque.
C’est l’histoire qui se répète », a-t-il averti. Au début de toute révolution culturelle, les personnes qui contrôlent leur alimentation sont celles qui s’en sortent le mieux.
Alors que les Américains ne cessent de répéter qu’ils perdent confiance dans les institutions nationales, ceux qui ont refait leur vie au Riverbed Ranch ont essentiellement créé leur propre État-nation autosuffisant.
Bien sûr, ce n’était probablement pas une bonne idée pour eux de partager ce qu’ils font avec un public aussi large, car lorsque les choses iront vraiment mal, un grand nombre de personnes désespérées pourraient commencer à se diriger dans cette direction.
La plupart du temps, les familles qui choisissent un mode de vie « hors réseau » le font par elles-mêmes.
Heather Graesser et son mari ont déjà possédé une grande maison près de Denver, mais ils sont aujourd’hui bien plus heureux de vivre « hors réseau »…
Il y a dix ans, je vivais une vie de banlieue typique à la périphérie de Denver. Mon mari, Casey, et moi-même étions tous deux enseignants. Nous vivions dans une maison de quatre chambres avec un petit jardin où nos deux enfants aimaient jouer.
Aujourd’hui, notre vie est radicalement différente. Nous vivons entièrement hors réseau dans une maison de 300 pieds carrés que nous avons construite avec des bottes de paille et du torchis, un matériau de construction naturel fait de terre, d’eau et d’autres matières organiques. Nous dépendons de l’énergie solaire pour l’électricité et de la pluie pour l’eau, et nous utilisons des toilettes à goutte pour créer du « fumier », c’est-à-dire du compost fabriqué à partir de déchets humains.
Nous avons laissé le monde conventionnel derrière nous. Mais en cours de route, nous avons créé un mode de vie beaucoup plus luxueux et libre que celui que nous menions en banlieue.
Tant mieux pour eux.
De nos jours, il est de plus en plus difficile de mener une vie « normale » de classe moyenne parce que le coût du logement est devenu si douloureux.
En fait, une toute nouvelle catégorie appelée « impossiblement inabordable » a été créée parce que les prix des logements sont devenus si élevés dans certaines villes…
Quiconque a un tant soit peu suivi l’évolution du marché du logement au cours des deux dernières décennies sait que dans de nombreux pays, et notamment aux États-Unis, il est devenu beaucoup plus difficile d’acheter un logement.
Mais un nouveau rapport résume le sentiment de nombreux acheteurs potentiels en créant une catégorie qui qualifie certaines grandes villes d' »inabordables ».
Le rapport compare les revenus moyens aux prix moyens des logements. Il constate que la demande pandémique de logements offrant un espace extérieur, les politiques d’aménagement du territoire visant à limiter l’étalement urbain et l’afflux d’investisseurs sur les marchés ont fait grimper les prix en flèche.
Vivre « hors réseau » est souvent beaucoup moins cher qu’un mode de vie conventionnel.
En outre, vivre « hors réseau » vous donnera une bien meilleure chance de vous protéger de la violence incessante qui nous entoure.
Récemment, j’ai été profondément choquée de lire qu’un homme de 42 ans avait tiré 28 coups de feu sur des femmes et des enfants dans une pataugeoire familiale à Rochester Hills, dans le Michigan...
Un garçon de huit ans lutte pour sa vie après avoir été abattu d’une balle dans la tête par un tireur déchaîné dans une pataugeoire familiale, alors que sept autres personnes ont également été abattues.
La violente attaque a eu lieu à Rochester Hills, dans le Michigan, vers 17 heures samedi, après que le tireur a tiré 28 balles d’une arme de poing dans une attaque apparemment aléatoire, s’en prenant aux femmes et aux enfants de la pataugeoire Brooklands Plaza Splash Pad, dans la banlieue de Détroit.
Le tireur a fui les lieux et s’est réfugié dans une maison située à moins d’un kilomètre de la patinoire, ce qui a donné lieu à un affrontement tendu qui a duré plusieurs heures et qui s’est terminé par le suicide du tireur, un homme blanc de 42 ans qui vivait avec sa mère.
Il faut être complètement et totalement mauvais pour faire une chose pareille.
Malheureusement, notre société tout entière est saturée de méchanceté à l’heure actuelle.
Je peux donc comprendre pourquoi tant de gens veulent s’éloigner de tout cela.
Les choses vont très mal aujourd’hui, mais elles vont encore s’aggraver au cours des années chaotiques qui nous attendent.
En fin de compte, je pense qu’un grand nombre de personnes regretteront de ne pas avoir adopté un mode de vie « hors réseau » pendant qu’elles en avaient encore la possibilité.
Notre société est déjà en train de s’effondrer tout autour de nous, et ceux qui comprennent ce qui se passe se préparent à ce qui arrive.
Mais derrière les festivités, une ombre inquiétante plane. Le député britannique Andrew Bridgen, lors d'une réunion secrète au Parlement, apprend l’existence d’un complot d'une portée inédite.
Un groupe de conspirateurs au sein de l'OTAN élabore un plan diabolique pour orchestrer une attaque sous faux drapeau pendant les Jeux. Leur objectif est de faire exploser une bombe sale nucléaire au cœur de Paris, en accusant la Russie de l’attaque. Cette explosion serait un prétexte pour déclencher une intervention militaire massive contre la Russie, justifiée par la défense de l’Europe. L'attentat est minutieusement planifié pour se produire lors de la cérémonie de clôture, un moment où les yeux du monde entier seront rivés sur la capitale française.
Alors que la date fatidique approche, Andrew Bridgen, rongé par l’angoisse, décide de révéler la vérité. Il contacte un journaliste de confiance et lui remet des documents confidentiels prouvant l’existence du complot. Le journaliste, à la recherche de la vérité, commence à enquêter, mais il est rapidement poursuivi par des agents des services secrets qui veulent étouffer l’affaire.
À Paris, la tension monte alors que les autorités mettent en place des mesures de sécurité sans précédent pour les Jeux. Des indices commencent à émerger, mais ils sont immédiatement dissimulés ou dénigrés comme étant des théories du complot. La panique commence à s’emparer de la population lorsque des rumeurs d’une attaque nucléaire se répandent.
Le jour de la cérémonie de clôture arrive. La ville est en effervescence, les athlètes et les spectateurs se préparent pour un moment historique, inconscients du danger qui les guette. Tandis que la bombe est secrètement transportée à travers Paris, Andrew et le journaliste se lancent dans une course contre la montre pour exposer la vérité. Ils doivent faire face à des poursuites effrénées, des trahisons et des obstacles presque insurmontables.
Finalement, alors que la bombe est sur le point d’être déclenchée, Andrew et le journaliste parviennent à pénétrer dans la zone de sécurité. Dans une confrontation dramatique, ils parviennent à révéler l'existence de la bombe aux autorités à la dernière seconde. Mais il est trop tard. L'explosion retentit, semant la panique et la désolation dans la capitale française. Les radiations se propagent, plongeant Paris et le monde entier dans un chaos sans précédent.
Dans un contexte de panique mondiale après l'explosion, tout le monde crie au complot. Les médias et les réseaux sociaux sont saturés de théories accusant les gouvernements et les agences internationales de manipulation. Les fact-checkeurs s'empressent de démentir ces rumeurs, les qualifiant de pure fantaisie et de paranoïa infondée. Cependant, dans un retournement de situation stupéfiant, des preuves irréfutables émergent, démontrant que la conspiration était bel et bien réelle. Les démentis se révèlent alors embarrassants pour les fact-checkeurs, pris au piège de leur propre certitude.
Le complot est enfin révélé, mais les ramifications politiques sont énormes. Les responsables de l’OTAN impliqués dans le complot sont arrêtés, et un débat international s'ouvre sur la transparence et la sécurité. Paris, tout en étant marquée par la catastrophe, se retrouve au centre d'une controverse mondiale sur la manipulation et la vérité.
À suivre
Zoé Sagan
Surtout lorsqu’il s’agit d’un groupe de pays désireux d’exercer une surveillance de masse dans différentes juridictions et, accessoirement ou non, de se nommer en choisissant un nom dans la liste des « prénoms de bébés dystopiques ».
Mais il se peut aussi que ces « yeux » soient si nombreux et si ambitieux dans leur tentative de surveillance qu’ils finissent par s’entrecroiser, au détriment de leurs citoyens.
C’est ainsi que les Five Eyes Yeux (États-Unis, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni) – une alliance de services de renseignement réunie par des liens (anciennement) coloniaux et linguistiques – ont collecté pas moins de 100 fois plus de données biométriques – y compris des données démographiques et d’autres informations concernant les non-citoyens – au cours des trois dernières années, depuis 2011 environ.
D’après les rapports, si vous êtes un ressortissant de Five Eye ou si vous vous rendez dans l’un des 188 pays membres restants de l’ONU, attendez-vous à faire l’objet d’une surveillance approfondie, y compris biométrique.
Le programme est connu (peut-être à tort ?) sous le nom de « Migration 5 » (« Connu d’un seul, connu de tous » en serait le slogan). Ce slogan peut sembler embarrassant, mais, compte tenu de la promesse des « Five Eyes », il s’avère qu’en plus d’être embarrassant, il l’est tout à fait).
Et, du moins en ce qui concerne les nouvelles qui font surface aujourd’hui, c’est la Nouvelle-Zélande, « partenaire junior », qui a donné l’impulsion aux rapports sur la situation. L’idée générale est de garder un œil attentif, y compris biométrique, sur les mouvements transfrontaliers au sein des pays membres des Five Eye.
Personne ne sait encore comment cela fonctionnera pour les États-Unis, dont la politique d’immigration est libérale. Mais il semble que les voyageurs légitimes, ayant une citoyenneté légitime en dehors – et même à l’intérieur – des « Five Eyes », soient les plus susceptibles d’être pris dans ce filet particulier.
« Jour après jour, des gens font la queue au consulat des États-Unis, attendant anxieusement, serrant contre eux la myriade de documents dont ils ont besoin pour travailler ou étudier aux États-Unis », indique un rapport de Nouvelle-Zélande.
« Ils ont envoyé leurs demandes, donné leurs coordonnées personnelles, leurs pseudos sur les réseaux sociaux, leurs photos et des preuves de la raison de leur visite. Ils appuient leurs empreintes digitales sur une machine pour être enregistrés numériquement. »
La « faim de données » globale entre les cinq yeux de l’après-guerre – aujourd’hui « entrecroisés »- a été décrite comme s’élevant à 8 millions de contrôles biométriques au cours des dernières années.
« Le Royaume-Uni dit maintenant qu’il pourrait atteindre le point où il vérifie tout le monde qu’il peut avec ses cinq partenaires migratoires »
00:00 – Ukraine : pourquoi la Russie a gagné
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Visite de V. Poutine au Vietnam
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44:30 – Considérations militaires générales
Apti Alaoudinov
Intoxication otano-kiévienne
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48:00 – Carte des opérations militaires
Une nouvelle étude révèle que l’encre utilisée pour créer l’art corporel populaire contient des ingrédients toxiques liés à un risque plus élevé de lymphome, un cancer qui commence dans le système lymphatique qui combat les germes. Le fait d’avoir un seul tatouage semble augmenter les risques.
Les tatouages augmentent de 21 % le risque de cancer
Les tatouages sont devenus un moyen d’expression de plus en plus populaire. Environ 32 % des Américains ont au moins un tatouage, et on estime que 22 % en ont plusieurs.
Cependant, la généralisation des tatouages s’accompagne d’une augmentation de l’incidence des lymphomes malins – de 3 à 4 % au cours des 40 dernières années. Une étude récente de l’université de Lund, en Suède, publiée dans la revue eClinicalMedicine de The Lancet, suggère un lien potentiel.
L’étude a analysé les données de près de 12 000 personnes âgées de 20 à 60 ans, appariées à un groupe témoin du même âge et du même sexe sans lymphome. Les participants ont rempli des questionnaires sur les facteurs liés au mode de vie, y compris les tatouages. Les chercheurs ont constaté que les personnes tatouées étaient plus susceptibles de développer un lymphome malin que les personnes non tatouées.
Les personnes tatouées présentaient un risque 21 % plus élevé de développer un lymphome, quel qu’en soit le type, après ajustement des autres facteurs.
Le risque de lymphome était le plus élevé (81 % de plus) chez les personnes qui s’étaient fait tatouer pour la première fois moins de deux ans avant d’être diagnostiquées. Le risque a diminué pour les personnes qui s’étaient fait tatouer entre trois et dix ans auparavant, mais il a de nouveau augmenté (19 % de risque en plus) pour celles qui s’étaient fait tatouer pour la première fois il y a onze ans ou plus.
La taille ne semble pas avoir d’importance
Un tatouage plus grand ne semble pas augmenter davantage le risque.
« Nous ne savons pas encore pourquoi il en est ainsi », a déclaré Christel Nielsen, qui a dirigé l’étude, dans un communiqué de presse. « On peut seulement supposer qu’un tatouage, quelle que soit sa taille, déclenche une inflammation de faible intensité dans l’organisme, qui peut à son tour déclencher un cancer. »
La situation est donc plus complexe qu’on ne le pensait au départ, a-t-elle fait remarquer.
Cette recherche est la première à étudier les tatouages en tant que facteur de risque de cancer du système lymphatique, a déclaré Nielsen à Epoch Times. D’autres études portant sur les liens potentiels entre les tatouages et d’autres types de cancer sont en cours.
Tout en reconnaissant que les tatouages resteront probablement des formes populaires d’expression personnelle, Mme Nielsen a déclaré : « Il est important de sensibiliser les gens au fait que les tatouages peuvent avoir des effets néfastes sur la santé et qu’il faut consulter un médecin si l’on a des troubles que l’on associe à un tatouage. »
Des preuves de plus en plus nombreuses des risques de cancer liés aux tatouages
« Nous savons que l’encre des tatouages contient souvent des produits chimiques dangereux et qu’elle se dépose dans les ganglions lymphatiques », a déclaré Mme Nielsen à Epoch Times. Le système immunitaire « tente toujours de nettoyer les particules d’encre qu’il perçoit comme quelque chose d’étranger qui ne devrait pas se trouver là », a-t-elle ajouté.
Une étude publiée en 2022 dans la revue Toxicology and Industrial Health a identifié des substances toxiques dans les encres de tatouage et a averti qu’elles « pourraient poser des risques toxicologiques pour la santé humaine ».
La recherche de Nielsen vient s’ajouter à des travaux antérieurs établissant un lien entre les tatouages et un risque accru de cancer. Une étude présentée lors de la réunion annuelle de l’American Association for Cancer Research en 2023 a mis en évidence un lien potentiel entre le fait d’avoir trois gros tatouages ou plus et des risques plus élevés de cancers du sang, de néoplasmes myéloïdes (cancers de la moelle osseuse) et de lymphomes.
Les résultats ont montré que, par rapport au fait de n’avoir jamais été tatoué, le fait de se faire tatouer pour la première fois avant l’âge de 20 ans était associé à un risque élevé de néoplasme myéloïde, tandis que le fait de se faire tatouer pour la première fois à l’âge de 20 ans ou plus était lié à un risque plus élevé de lymphome. Les auteurs ont toutefois précisé que ces estimations étaient « imprécises ».
Certaines couleurs d’encre ont été associées à des risques de cancer de la peau. Une série de 2021 cas a montré que les encres noires et rouges étaient associées à des risques accrus de cancers de la peau mortels tels que le mélanome, le carcinome basocellulaire (le type le plus courant) et le dermatofibrosarcome protuberans, une tumeur rare des tissus mous à croissance lente.
Le fabricant de Photoshop, Adobe, a récemment modifié ses conditions d’utilisation pour se donner le droit d’examiner vos fichiers et vos projets existants à des fins de « modération de contenu ».
La nouvelle politique indique qu’elle « peut accéder à votre contenu par des méthodes automatisées et manuelles, par exemple pour l’examen du contenu ».
Ils justifient cette invasion flagrante de la vie privée en affirmant que leur intention est de détecter et de supprimer les contenus illégaux, tels que les contenus pédopornographiques, ainsi que les comportements tels que le spam et l’hameçonnage. Ils affirment également que les progrès de la technologie de l’intelligence artificielle signifient qu’il est devenu plus facile que jamais de « créer des images réalistes et des textes et des sons à consonance humaine », de sorte que ces vérifications sont nécessaires pour des raisons de sécurité.
Les nouvelles conditions affecteront plus de 20 millions d’utilisateurs du site Adobe Creative Cloud dans le monde.
Adobe a également modifié ses conditions d’utilisation afin de pouvoir supprimer le contenu des comptes inactifs, sans préciser la durée d’inactivité qui justifie la suppression du contenu d’un compte.
Cependant, l’une des plus grandes préoccupations est qu’Adobe peut maintenant accéder au travail généré par les personnes utilisant leurs plateformes, telles qu’Acrobat et Photoshop, et ils peuvent le faire non seulement en prétendant qu’ils recherchent du contenu illégal, mais aussi pour former des plateformes d’intelligence artificielle. Ils affirment que leurs systèmes automatisés pourraient analyser le contenu des utilisateurs à l’aide de l’apprentissage automatique en vue d’améliorer leurs logiciels, leurs services et l’expérience des utilisateurs.
De nombreux utilisateurs de Photoshop n’acceptent pas l’intrusion d’Adobe dans leur vie privée
Il n’est pas surprenant que cela ait suscité une foule de critiques et d’inquiétudes parmi les utilisateurs. La publication Law Enforcement Today et ses affiliés ont décidé de rompre tout lien avec Adobe, tandis que le fondateur de Songhorn Studios, Sam Santala, a interpellé Adobe dans une publication sur X, en écrivant : « Est-ce que je lis bien ce qui se passe ? @Adobe @Photoshop Je ne peux pas utiliser Photoshop si je ne suis pas d’accord pour que vous ayez un accès total à tout ce que je crée avec, Y COMPRIS le travail sous NDA ? »
Le designer Wetterschneider, qui travaille avec des clients tels que Nike et DC Comics, a mis en garde : « Voilà ce qu’il en est. Si vous êtes un professionnel, si vous êtes soumis à un accord de confidentialité avec vos clients, si vous êtes un créateur, un avocat, un médecin ou toute autre personne qui travaille avec des fichiers propriétaires, il est temps d’annuler Adobe, de supprimer toutes les applications et tous les programmes. On ne peut pas faire confiance à Adobe ».
Il est facile de comprendre comment ces nouveaux termes pourraient causer toute une série de problèmes. L’idée que l’entreprise puisse utiliser des données privées et sensibles appartenant à des utilisateurs et à leurs clients et protégées par des accords de confidentialité à des fins d’entraînement à l’IA est difficile à accepter et pourrait même compromettre leurs moyens de subsistance.
Bien qu’Adobe affirme n’utiliser que des images d’archives d’Adobe pour entraîner son système Firefly, de nombreux artistes ont signalé que leurs noms sont utilisés comme termes de recherche sur le site d’images d’archives d’Adobe et que les résultats produisent souvent des œuvres d’art générées par l’IA qui imitent leur style.
À l’heure actuelle, les utilisateurs ne peuvent pas utiliser Photoshop tant qu’ils n’ont pas accepté les nouvelles conditions d’utilisation. En outre, ceux qui souhaitent annuler leur abonnement parce qu’ils n’acceptent pas les conditions générales constatent qu’ils doivent les accepter avant de pouvoir se connecter et supprimer leur compte.
Adobe a tenté d’apaiser certaines réactions en écrivant un billet de blog pour assurer aux utilisateurs que leur contenu leur appartiendra toujours en tant que créateurs. Les nouvelles conditions d’utilisation visent à améliorer le produit et à modérer le contenu à des fins juridiques. Cependant, les conditions d’utilisation semblent délibérément larges et vagues, et de nombreux utilisateurs affirment qu’ils chercheront d’autres solutions.
Avant donc qu’elle ne se change en résignation, il s’agirait que le corps enseignant de manière urgente, presque systématique, se mobilise comme un seul homme pour décrire la détresse, le sentiment d’impuissance aussi qui peut le saisir face à une hyper-vigilance digitale de nos élèves venue, non pas étoffer ou encore diversifier, mais littéralement corrompre, phagocyter la vigilance « traditionnelle » : celle de l’esprit, celle du temps long ; celle de l’écrit.
Il me semble pourtant que Paul Eluard ne commence pas son poème Liberté par : « Sous une vidéo Tik-Tok / Sous un lien YouTube / Entre un BeReal et deux notifications / Je regarde ton nom. », mais par : « Sur mes cahiers d’écolier / Sur mon pupitre et les arbres / Sur le sable, sur la neige / J’écris ton nom. »
Ainsi, un peu comme ces ballons qui participent tant à l’ambiance et au succès des fêtes foraines, on dispose d’une jeunesse dont l’attention semble gonflée à l’hélium ; tellement volatile, qu’aucune ficelle humaine, aussi solide, aussi impliquée soit-elle ne semble plus en mesure de la retenir. À chaque transition, à chaque difficulté, elle menace de casser, de vous échapper pour s’envoler vers des cieux plus enchanteurs que votre voix, que votre présence qui décidément ne suffisent plus ; ces cieux numériques qui comme autant de sirènes, promettent de résumer en quelques images et en moins de deux minutes (le tout sans effort bien sûr) un interminable cours de 2 h. Ce cours d’abord pensé puis écrit par vos soins, pour eux.
On ne peut dès lors plus compter que sur une personnalité atypique, à l’humour ravageur, provocateur peut-être, pour parvenir à lester cette attention fuyante ; une écume d’attention plutôt tant elle est fragilisée et de toute part convoitée. Le combat pour la conserver est épuisant et le rapport de force, clairement inégal au point de créer chez les plus jeunes d’entre-nous, encore vulnérables, chez les profs les plus sincères souvent, une souffrance au travail inadmissible.
En mathématiques, puisque je n’ai de légitimité que dans cette discipline, les conséquences de cette attention en lévitation permanente, additionnées à la dévastatrice réforme Blanquer (dont il osera néanmoins et sans honte aucune assurer la promotion en août 2024 avec la parution chez Albin-Michel d’un ouvrage d’autosatisfaction : La Citadelle) sont tragiques et toujours terriblement sous-estimées, quand elles ne sont pas niées.
En rasant les sections, en dynamitant le concept de classe tout en organisant la promotion de ce Grand Oral grotesque (coeff 10 contre 8 pour l’épreuve de philosophie, mais on n’est plus à une provocation près), J.M. Blanquer et ses acolytes ont détruit le lycée ne permettant plus à l’enseignement secondaire de jouer son rôle de tremplin vers le supérieur (N.B : ci-joint un lien tout à fait légal pour les retardataires : https://grand-oral-maths.com/categorie-produit/sujets-rediges/ 4,90 euros le Grand Oral, ce n’est pas cher même si une jeune fille m’a très justement fait remarquer que cela l’était quand même plus que ChatGPT… Cet esprit éminemment pratique nous laisse songeurs.).
On constate chez nos élèves, en terminale notamment, une résistance à l’effort très dégradée, ce dernier étant estimé maltraitant, ingrat. En réalité, inutile. Voire dépassé. Une intolérance aux raisonnements, aux démonstrations, à l’abstraction clairement revendiquée quand il y a en contrepartie une addiction très nette aux raccourcis et surtout une sorte d’obsession de la réponse, ce juge de paix. Comme en politique, on est sommés de choisir un camp et promptement.
On n’a plus de temps ni pour la réflexion, ni pour l’erreur qui en maths est pourtant bien souvent la clé d’une compréhension véritable et pérenne.
L’erreur est devenue un défaut, une faute. Le temps de réflexion : un temps mort ; un temps perdu. C’est par conséquent non sans amertume que j’ai pris connaissance de l’un des sujets de philo proposé cette année aux Antilles en section technologique : « L’erreur nous rapproche-t-elle de la vérité ? » On voudrait éloigner la jeunesse de la vérité que l’on ne s’y prendrait donc pas autrement.
Le résultat chiffré dans le cas des maths, et ce d’où qu’il vienne, même obtenu par chance ou par hasard, fait plus que jamais office de sentence pour ces jeunes gens en mal d’absolu. On confond allègrement : « mathématiques et comptabilité ». D’où la colère terriblement excessive qui a saisi certains à l’issue de l’épreuve de spécialité Maths du mercredi 19 juin 2024, biberonnés à l’idée que le bac se devait d’être une formalité. J’y reviendrai à la fin de cette tribune.
En cours, j’ai quotidiennement des jeunes gens qui me coupent la parole alors même que je déroule un raisonnement, une démarche (c.-à-d. pendant que je raconte l’histoire qui va mener au dénouement et le légitimer) pour me demander sur un ton mi-autoritaire, mi-agacé : « Bon, mais, ça fait 3 ou pas ? »
Autrement dit : « Abrège. » « Accouche », aurait dit ma génération.
Obtenir « 3″ à n’importe quel prix ; qu’importe le flacon, pourvu que l’on ait l’ivresse comme je leur répète à longueur de séance (de Musset). Sachant que si j’ai trouvé « 3, » j’ai forcément raison. Fin de l’histoire. L’heureux élu peut alors le cœur léger et le regard de nouveau happé par son téléphone, se détourner d’une explication dont il estime qu’elle ne me concerne pas. Grave erreur.
À ce type d’interpellation, je réponds presque systématiquement par provocation : « Non, malheureusement ça fait : 48412x(pi/4) ».
« Mais what ? Non, mais, toujours plus… Comment ça, 48412x(pi/4) ? ».
C’est terrible à dire, mais c’est au prix de cet aiguillon verbal que vous captez de nouveau l’attention du gamin qui vous regarde interloqué et enfin intrigué ; autrement dit, à cet instant-là, il est de nouveau « disponible » (hourra !).
Si c’est si grave, c’est qu’il faut bien comprendre que ces jeunes gens, ces citoyens en germe, majeurs souvent en fin d’année, ont pris l’habitude de vous abandonner sur le quai du raisonnement, de la réflexion, du débat et donc de la nuance pour ne vous rejoindre qu’au terminus, autrement dit à la station de la solution. Du verdict. Impossible dans ces conditions-là de les rendre autonomes, libres et éclairés. Passeurs à leur tour, car c’est aussi le but.
Impossible de les nourrir intellectuellement, de les instruire. Ce ne serait pas gênant si ce n’était pas justement le cœur de notre métier. Quand vous êtes prof de maths et qu’un auditoire vacillant, un programme obèse vous interdit les démonstrations, qu’est-ce qui vous reste ? Le dressage, le conditionnement ?
Cela tombe bien, nombreux sont les élèves à n’attendre que cela : des contentions, des méthodes qui marchent à coup sûr, des moyens mnémotechniques improbables, des astuces forcément (j’ai découvert cette semaine par exemple la méthode « Voyoute » en philosophie. Rien ne nous sera épargné.). Sauf que l’école n’est pas un cirque, pas plus qu’une usine d’emballage ou une citerne à compétences. Pas encore.
Ces gamins, c’est vrai que ce ne sont pas les nôtres, mais pour nous, ils n’en sont pas moins importants. Qu’un terminale en spé maths soit incapable sans calculatrice de me dire si 9/7 est strictement supérieur ou strictement inférieur à 1, cela me désespère. Ces échecs cuisants du sens, cette détresse, cette précarité intellectuelle sont insupportables. On en est en partie responsables forcément à force de concessions, de renoncements minuscules. Sauf que petite approximation deviendra grande…
Vous me direz : « peu importe l’esprit critique » après tout, car il faut bien reconnaître que le doute n’est pas en odeur de sainteté ces derniers temps en France. Lui qui a si longtemps été la marque d’une ouverture d’esprit, celle d’une certaine curiosité, à l’origine même de la démarche scientifique, est aujourd’hui rien de moins qu’une tare ; le premier symptôme du complotisme. La marque noire aussi d’un scepticisme qui se décline à l’infini : le climat, la vaccination, l’Europe. Tout y passe. Les jeunes sont bien sûr une chair à canon de premier choix pour ce système vicié qui fait du débat d’idées, de la controverse, une passion honteuse. Presque une provocation.
Mais nous, nous ne voulons pas transmettre un savoir simplifié, trahi ou dégradé. Un savoir d’occasion, même si sur les plaquettes de l’éducation nationale, il a l’aspect du neuf ; un savoir suffisamment bon pour eux (car en fait, c’est l’idée).
Ces jeunes, on les voudrait au contraire créatifs, inventifs, éventuellement révoltés ; on les veut présents surtout, présents pour de bon, pour de vrai or les échanges, loin de la complicité naturelle entre un prof et un élève, ressemblent de plus en plus souvent à du troc ou à du marchandage. En cours, l’opportunisme est partout. Tout devient matière à négociation. Une majuscule au début d’une phrase : « Non, mais on est en maths ou en français ? »
Des exigences de rédaction, de rigueur : « Il faut vraiment le mettre ça : “partition de l’univers ? vous êtes sûre ? Parce qu’il y a un prof sur Tik-Tok qui dit qu’on a les points quand même au bac.” »
Comme dirait l’Autre : dissous, c’est pas cher ! Vous pouvez toujours lutter pour une rédaction au cordeau, mais il y a fort à parier que vous n’aurez pas le dernier mot face à votre alter ego digital.
[...]
« J’ai commencé à voir il y a une dizaine d’années une baisse assez évidente de l’attention. Les élèves ont été abîmés dans leur façon de se concentrer. Je l’ai vu chez de bons élèves qui posaient des questions et alors même qu’on répondait, au bout d’une seconde ou deux, ils ne regardaient même plus le prof. Donc c’est d’abord un problème de concentration qui ensuite donne lieu à une difficulté à lire, qui ensuite entraîne une crise du langage. »
L’inquiétude qu’ils manifestent et la violence qu’ils suscitent ne sont pas à la hauteur de l’enjeu. Chacun relève les erreurs passées des autres, mais aucun n’analyse les raisons de la profonde crise de société que traverse le pays et avec lui tout l’Occident. Or, le problème n’est pas de résoudre tel ou tel manquement, mais de changer radicalement le paradigme de l’action politique et de l’adapter à une société dont l’économie est désormais fondée sur l’informatique et non plus sur l’industrie.
La dissolution de l’Assemblée nationale
La dissolution de l’Assemblée nationale française, annoncée par le président Emmanuel Macron à l’annonce des résultats des élections européennes, plonge la France dans le chaos. Les commentateurs s’interrogent pour savoir pourquoi le président de la République, dont le parti devrait être laminé lors des élections législatives, commet un tel suicide. Ils n’ont évidemment pas de réponse, probablement parce qu’ils posent mal la question.
Pour ma part, j’envisage l’hypothèse selon laquelle ce n’est pas Emmanuel Macron qui a pris cette décision, mais les investisseurs qui l’ont placé à l’Élysée. Leur problématique n’est pas de faire durer l’actuel président. Il est complétement démonétisé. Mais de lancer le suivant : un successeur capable de poursuivre la même politique tout en tenant un nouveau discours. Arrivé au Pouvoir, il poursuivra la même œuvre au détriment des Français.
Déjà, les élections européennes ont permis de tester Raphaël Glucksmann. Ancien époux d’Eka Zgouladze, ministre de l’Intérieur de Mikheil Saakachvili (Géorgie), puis ministre-adjointe de l’Intérieur de Petro Porochenko (Ukraine), il vit aujourd’hui avec la journaliste franco-libanaise Léa Salamé, petite-fille du joaillier arménien Robert Boghossian et fille de l’ancien ministre libanais Ghassan Salamé. Raphaël Glucksmann est le petit-fils de la philosophe Jeannette Colombel, ex-stalinienne devenue amie de Jean-Paul Sartre, de Michel Foucault et de Gilles Deleuze. Raphaël est aussi le fils du «nouveau philosophe» André Glucksmann, lui-même ancien employé de la Freedom House1. Il professe la même russophobie primaire que sa grand-mère après 1968 et que son père. Il ferait un bon successeur d’Emmanuel Macron selon ses «donateurs».
Rappelons ici que nous ne croyons pas qu’Emmanuel Macron soit un Rothschild Boy, mais un produit d’Henry Kravis, ainsi que je l’ai écrit, il y a six ans2. Depuis ce moment-là, l’épouse d’Henry Kravis est devenue la présidente du Groupe de Bilderberg et notre ami Xavier Niel (Free), qui joua un rôle central dans l’exploitation des données qui firent élire Emmanuel Macron3, devenu le gendre de Bernard Arnault (LVMH), a été nommé administrateur du fonds de placement des Kravis (KKR).
L’inévitable chaos
La période qui s’annonce est celle du chaos. Trois forces politiques semblent s’affronter, mais aucune des trois n’offre d’analyse de la situation : la France est bloquée. Il vaut mieux vivre d’allocations que de travailler pour un petit salaire. La dette publique s’élevait à 3101 milliards d’euros à la fin de l’année 2023, soit 110,6% du PIB. Les administrations coûtent très cher, mais rendent des services de mauvaise qualité. Les armées ne tiendraient pas trois jours face à la Russie. La police est dépassée dans les colonies de Nouvelle-Calédonie et de Mayotte4 et s’abstient d’entrer dans certains quartiers en métropole. La justice met des années avant de juger un crime et les prisons sont surpeuplées, parfois à plus de 250% pour les prisons d’hommes5. De très nombreux élèves, titulaires du baccalauréat, peuvent déchiffrer un texte, mais ne savent pas lire un livre. Le personnel hospitalier passe un tiers de son temps à remplir des formulaires et n’a plus de temps de s’occuper de ses patients. Les fraudes, notamment à la sécurité sociale et aux impôts, semblent atteindre des records. La vente illégale de drogue joue un rôle économique si important (environ 3 milliards d’euros) qu’elle est incluse dans le calcul du PIB. Les inégalités sont telles qu’alors que près de 3 millions de Français (4,25% de la population) sont millionnaires en dollars6, près d’un tiers des Français vit avec moins de 100 euros dès le 10 du mois.7
Personne en particulier n’est responsable de ce résultat désastreux. Mais nul n’a entrepris quoi que ce soit pour l’empêcher. Nous vivons une période de transition, vers la société informatisée, dans laquelle les principes d’organisation de la société industrielle ne fonctionnent plus. On ne peut donc pas gouverner, même en gérant les choses avec maestria. Il faut inventer ce que nous ne connaissons pas encore.
Les partis politiques et les syndicats, organisés de manière pyramidales, sur le modèle industriel, ne proposent que des solutions de l’ère industrielle, c’est-à-dire conçues dans le passé dont précisément la prolongation est le problème.
Cette situation n’est pas propre à la France, mais à tous les pays qui ont été les gagnants de l’ère industrielle et qui, à l’exception de la Russie, constituent l’«Occident collectif». La Russie est un cas particulier dans la mesure où elle a fait partie de ces gagnants, mais s’est effondrée lors de la dissolution de l’Union soviétique et s’est reconstruite depuis hors du modèle ancien. Elle ne sait pas pour autant ce que sera la suite, mais y est ouverte. C’est peut-être cette particularité qui explique l’actuelle russophobie ambiante.
Nous disons trois forces : l’Union des droites autour du Rassemblent national, la préservation du système autour d’Emmanuel Macron, et le Front populaire qui prépare une ère Glucksmann.
• L’union des droites traverse deux crises : d’une part «Reconquête» est divisé entre son fondateur Éric Zemmour et ses vedettes qui, autour de Marion Maréchal-Le Pen, s’allient au «Rassemblent national», de l’autre, «Les Républicains» qui se divisent entre d’un côté ses militants et son président, Éric Ciotti, qui aspirent à cette union et, de l’autre, ses notables qui s’y refusent. Le sort de Reconquête est jeté car Éric Zemmour est seul, tandis que celui des Républicains se joue devant les tribunaux, son Bureau politique ayant, à l’issue d’une discrète réunion maçonnique, décidé illégalement l’exclusion de son président.
• Le camp d’Emmanuel Macron, baptisé «Ensemble pour la République», ne peut pas compter sur son bilan – catastrophique – pour faire campagne. Il mise donc sur la peur que suscitent les autres. Pas plus qu’eux, il n’apporte de solution, mais assure qu’il freine la chute du pays.
• Le «Nouveau Front populaire» rassemble des partis politiques qui assuraient, il y a peu, être irréconciliables. La peur de leur propre chute les a pourtant conduits à conclure un accord. La division n’est pas venue entre les partis, mais à l’intérieur de l’un d’entre eux. Quelques heures après avoir diffusé leur liste de candidats, cinq anciens députés de «La France insoumise» (LFI) qui ne s’y trouvaient pas ont dénoncé la dictature du fondateur de leur parti. C’est leur manière de voir. On pourrait aussi constater qu’ils étaient les seuls opposants de gauche à Raphaël Glucksmann à refuser d’accepter son irrésistible ascension.
Aucune de ces trois coalitions ne propose d’adapter les règles du jeu aux exigences de l’époque. Tous leurs militants, désorientés, s’accrochent à quelques idées qui ne correspondent plus à l’époque, voire à des croyances qu’ils ne partagent pas avec la majorité des autres citoyens.
Sur son site internet, le Rassemblent national pose trois sujets en exergue :
– il dénonce une étude gouvernementale sur les économies qui seraient faites en désindexant les prestations sociales et les pensions de retraite ;
– il dénonce l’interdiction par le gouvernement des entreprises israéliennes au salon de la Défense et de la Sécurité, Eurosatory ;
– enfin, il annonce le dépôt d’une plainte devant la Cour de Justice l’Union européenne contre les décisions du Conseil européen de répartition des nouveaux immigrés dans les États membres et les amendes instituées aux États les refusant. Trois communiqués qui ont pour objet de montrer le soin porté par le parti à défendre le niveau de vie des Français et à lutter contre l’immigration, ainsi qu’un message subliminal selon lequel sa xénophobie l’emporte aujourd’hui sur l’antisémitisme de ses fondateurs.
«Renaissance», le parti d’Emmanuel Macron, ne dispose que d’un site internet succinct. Il souligne 12 valeurs, dont le progrès, l’initiative des territoires et le féminisme ; des valeurs qu’il définira ultérieurement. On ignore comment il réconciliera certaines d’entre elles, comme l’Europe avec la Nation, la République et la laïcité. Peu importe, ses militants ont besoin de slogans, pas de réflexion.
Les 12 partis politiques de gauche ou écologistes s’invectivaient encore il y a une semaine. Ils sont cependant parvenus à former une coalition, le Nouveau Front populaire, en quatre jours. Ils ont également signé un programme commun, qui a le mérite d’exister, mais dont on comprend bien qu’il a été hâtivement rédigé. Chacun y a glissé ses thèmes de prédilection, sans que les contradictions aient été résolues. Peu importe, les électeurs réagiront aux nombreux slogans qu’il contient. Au passage, le soutien à l’Ukraine contre la Russie a été validé par tous. Les 12 sites internet des partis membres mettent en scène leur croyance commune dans l’origine humaine des changements du climat et leurs références historiques aux luttes sociales, mais ils évitent de noter leurs oppositions aux programmes des autres composantes de la coalition. On est quelque peu surpris de voir une milice trotskyste, «La Jeune Garde antifasciste» (JGA), et un parti indépendantiste, «Euskal Herria Bai» (EHB), figurer dans cette coalition.
Au demeurant, la division en trois blocs correspond à l’offre électorale, pas à des clivages réels. Chacun produit des publicités thématiques, pas d’analyse de la crise de civilisation et encore moins de réponse à celle-ci. La rhétorique identitaire qui a refleuri durant la campagne présidentielle ne portait pas sur la Nation face à l’Europe ou à l’immigration, mais bien sur les repères qui resteront dans la société à venir.
Projection
Il est évident que les partis politiques ne seront pas en mesure de répondre à la crise actuelle, juste de panser telle ou telle blessure.
La période de transition sera probablement longue. La fin de l’Ancien régime et le début d’une société égalitaire en droit ont demandé 92 ans, dont 10 ans de Révolution. Durant cette période, les citoyens ont été plus ballotés par leurs passions que par leur raison. Il y a donc un besoin urgent de formation accélérée aux sciences politiques et de diffusion d’informations pluralistes.
Ces logiciels, qui analysent les images de vidéosurveillance et envoient automatiquement des alertes à la police, sont déployés depuis des années en France en toute illégalité, sans que jamais les responsables n’aient été inquiétés. L’hypocrisie est donc totale. En légalisant quelques usages de VSA, l’État souhaite légitimer un état de fait et amorcer un projet de surveillance bien plus large de l’espace public.
Derrière cette légalisation inédite, qui porte sur un petit nombre de cas d’usage (départs de feux, individus marchant à contre-sens, etc.), ce sont d’autres applications qui pourraient à leur tour être légalisées. De nombreux responsables politiques assument publiquement de vouloir autoriser le suivi et la catégorisation biométriques de la population, y compris à travers la reconnaissance faciale ou encore la reconnaissance des émotions. Les entreprises distribuent déjà ces technologies et les propositions de légalisation sont dans les tuyaux.
C’est donc maintenant qu’il faut se mobiliser, pour résister contre cet empire de la vidéosurveillance algorithmique. Partout en France, refusons le contrôle permanent de nos faits et gestes, organisons-nous dans nos villes pour faire entendre notre voix, perturbons les expérimentations et documentons les projets illégaux qui continuent de prospérer.
Ensemble, luttons pour que l’espace public ne se transforme pas définitivement en lieu de répression policière mais reste un espace de libertés.
S’opposer aux expérimentations
Pendant toute l’année à venir, les festivals, matchs de foots ou autres marchés de Noël seront le terrain de jeu de la vidéosurveillance algorithmique. Sur la base de la loi relative aux Jeux olympiques du 19 mai 2023, les préfectures pourront ainsi utiliser des algorithmes visant à détecter huit types de situations, dans et aux abords des lieux accueillant du public et des réseaux de transport. Franchir une ligne, marcher à contre-sens ou faire partie d’une «densité trop importante de personnes» pourront conduire à des signalement automatiques à destination de la police, dans les centres où sont visionnés les images de vidéosurveillance. Qu’on ne s’y trompe pas : le danger ne réside pas tant dans ces quelques usages limités que dans l’élargissement programmé des cas d’usage et, à terme, le projet d’une surveillance systématique et généralisée de l’espace public.
Nous vous invitons donc à prendre ces évènements comme autant d’occasions pour se rendre sur place et faire valoir notre opposition à l’accaparement sécuritaire de l’espace public !
Nous avons constitué un «kit de mobilisation» – une brochure, des affiches, des flyers, etc. – pour que chacun·e puisse se renseigner et se mobiliser contre les déploiements «expérimentaux» de VSA. En dehors de nos propositions, bien d’autres formes de contestation sont possibles pour informer la population et dénoncer cette surveillance ! Que ce soit une danse «suspecte» sous l’œil des caméras ou un courrier formel à la CNIL, toutes les manière d’exprimer son opposition seront utiles pour matérialiser notre refus collectif de cette expérimentation hypocrite et du projet politique autoritaire dont elle découle.
S’organiser
Derrière les «expérimentations», de nombreux autres systèmes de VSA sont déployés de façon illégale en France, en toute opacité, sans contrôle ni condamnation politique. C’est pour cette raison que, depuis 2019, l’initiative Technopolice lancée par La Quadrature en lien avec des collectifs locaux cherche à faire la lumière sur ces projets. Il nous faut poursuivre cet effort, en obtenant des informations sur les entreprises qui continuent de vendre leurs logiciels illégaux, et interpeller les collectivités sans scrupules qui les achètent. Là où l’action apparaît la plus pertinente et la plus concrète est à l’échelle des villes et des rues où nous vivons. Des collectifs d’habitantes et d’habitants s’organisent ainsi un peu partout dans le pays pour recenser, documenter et lutter contre ces technologies policières.
Agir
Que ce soit lors d’expérimentations ou pour lutter contre un projet dans sa ville, les modes d’actions à explorer sont multiples. Voici des outils pour agir où que vous soyez et de la manière que vous préférez.
• Demander l’interdiction de la VSA dans sa ville : c’est l’action facile que nous avons décidé de mettre en avant dans le cadre de cette campagne. Que vous apparteniez à un collectif ou le fassiez de manière individuelle, nous vous expliquons ici comment participer à cette action à l’échelle de votre commune.
• S’informer et informer sur la VSA : Nous avons rassemblé dans une brochure des éléments pour comprendre ce que recouvre politiquement et techniquement la vidéosurveillance algorithmique. Elle est disponible ici. Ce document est fait pour être diffusé ! Alors lisez-le, imprimez-le, envoyez-le, laissez-le traîner… Bref, partagez-le le plus possible !
• Demander de l’information à sa commune : Un des principaux moteurs du déploiement des technologies policière réside dans l’opacité complète qui les entoure. Pour battre en brèche les projets de surveillance il faut donc les rendre visibles, en comprendre les contours et révéler leur fonctionnement. Les demandes d’accès aux documents administratifs (dites «demandes CADA») sont un outil efficace à la portée de toutes et tous pour obtenir des éléments sur les dispositifs de sa ville. Pour réaliser une demande CADA, vous pouvez suivre le guide dédié. Nous vous invitons également à utiliser la plateforme MaDada pour centraliser, suivre et partager les différentes demandes que vous avez réalisées.
• Enquêter et faire de la veille : De nombreux autres moyens d’enquête existent pour trouver des informations, comme la recherche en source ouverte sur les sites internet des entreprises de surveillance ou des collectivités, qui permet souvent de trouver des descriptions détaillées de technologies ou de cas d’usages déployés dans certaines villes. On peut également se plonger dans la lecture de compte-rendus de conseils municipaux ou assister à des réunions publiques.
• Repérer les arrêtés préfectoraux : Les «expérimentations» de VSA mises en œuvre dans le cadre de la loi sur les Jeux olympiques, ainsi que les utilisations de drones policiers, sont autorisées par des décisions préfectorales, souvent adoptées au dernier moment et en toute discrétion. Nous venons de lancer Attrap’Surveillance, un outil libre qui permet de rechercher et de trouver automatiquement ces autorisations dans les «recueils des actes administratifs» des préfectures. De cette manière, il s’agit d’informer la population quant à ces autorisations de surveillance pour permettre à toutes et tous de s’y opposer. Nous avons encore besoin d’aide pour l’améliorer, n’hésitez pas à contribuer au développement de cet outil, à nous suggérer des modifications…
• Visibiliser la surveillance dans l’espace public : Les caméras, qu’elles soient ou non dotées de logiciels d’analyse algorithmique, sont de plus en plus présentes dans nos villes et villages. Ces dispositifs sont le plus souvent juchés en haut d’un mobilier urbain conçu pour les faire disparaître. En les visibilisant, on matérialise une surveillance que certains voudraient rendre aussi discrète que possible et indolore. Il s’agit ainsi de matérialiser le contrôle de nos déplacements rendu possible par l’objectif de ces caméras. Pour assurer cette visibilité de l’infrastructure de vidéosurveillance, on peut organiser des «balades cartographiques» pour repérer les emplacements et modèles des caméras et les répertorier sur une carte accessible en ligne (voir cette vidéo qui explique comment organiser une cartographie des caméras et renseigner leur emplacement dans Openstreetmap). On peut également interpeller les passant·es en tractant, en accrochant leur regard au travers d’affiches ou des stickers.
• Interpeller les élu·es : Les projets de surveillance urbaine sont généralement décidés à l’échelle locale. Interpeller son maire est une manière de demander des comptes. Vous pouvez exiger de lui ou d’elle, à l’instar de la ville de Montpellier, d’interdire tout logiciel de vidéosurveillance algorithmique dans sa ville ! Aussi, la loi relative aux Jeux olympiques prévoit que l’expérimentation soit évaluée selon certains critères, dont la «perception» du public. N’hésitez donc pas à aller à la rencontre de parlementaires de votre circonscription dire tout le mal que vous pensez de ces dispositifs. Ce sont elles et eux qui auront à se prononcer sur la suite du processus de légalisation de la VSA.
• Organiser des évènements : La sensibilisation des habitantes et habitants passe par des échanges et des rencontres, par des festivals, des expositions ou des projections documentaires autour de la surveillance. Tous les moyens sont bons pour tenir la VSA et son monde en échec !
Des groupes locaux opposés à la Technopolice existent déjà, comme à Saint-Étienne, Paris et sa banlieue, Marseille ou Montpellier. N’hésitez pas à les rejoindre ou à en créer dans votre ville. Pour s’organiser, échanger et faire résonner nos mobilisations, l’initiative Technopolice propose un forum public ainsi qu’une plateforme de documentation en écriture collaborative appelée le «Carré». Vous pouvez aussi rejoindre le groupe de discussion sur Matrix. De nombreux autres outils similaires visant à appuyer nos combats existent par ailleurs ou sont encore à inventer !
Pour cet Aïd qui ne peut être joyeux pour ceux qui souffrent tant, j’ai décidé de partager quelques-uns de mes plus beaux souvenirs de Gaza.
[...]
J’ai été ciblé par des procédures politiques lancées par un membre du pouvoir, Aurore Bergé, pour avoir écrit un livre, Crépuscule, qu’elle considérait comme une incitation à la commission de crimes et délits. Un livre que personne n’éditait. Un livre qui ouvrait la voie, enfin, à une critique d’un régime avarié, face auquel tout le monde se taisait.
J’ai été, de ce fait, ciblé par des « agences d’intelligence économique », des barbouzes, des opérations d’influence, montées par des êtres payés des fortunes pour détruire ma vie, ma réputation, mon intimité.
J’ai été placé sur écoute, géolocalisé, physiquement suivi par des services de police, puis de renseignement, mobilisés pour me surveiller, m’intimider, m’impressionner, parce que j’avais osé défendre des êtres qui avaient révélé l’impudeur du pouvoir.
J’ai eu droit à des opérations visant à détruire mon intimité, relayées par des années d’instructions judiciaires en continu, qui, y trouvant prétexte, iraient jusqu’à chercher mes relevés de note universitaires pour les faire fuiter, convoquer ma mère, ma soeur, mes amoureuses pour leur faire parler de mon intimité.
J’ai connu l’isolement, la brisure que cela suscitait.
Jusqu’à entendre une femme, dans mon lit, me susurrer : « j’ai été envoyée ».
En tant qu’avocat, défendant tout ce que la terre de France générait de dissidents et d’opposants, j’ai vu des dossiers pénaux disparaitre, des personnes condamnées pour des actes qu’elles n’avaient pas commis.
Des fausses accusations pulluler.
Je l’ai dénoncé.
L’impunité. La laideur. La violence.
L’indifférence à la vérité.
J’ai dû partir en exil, après une énième convocation aux fins de placement en garde à vue. Après d’interminables campagnes de calomnies et de pressions, orchestrées par une presse aux ordres qui s’indifférait de la vérité, des années durant, en un harcèlement permanent.
Moi qui étais avocat, docteur en droit, diplômé des plus grandes écoles de ce pays, courtisé et recruté en ses plus puissantes institutions, j’ai vu mille mensonges se déployer dans le seul but de rompre, isoler, briser.
Jusqu’à me voir menacé d’être radié, là encore, pour avoir dit la vérité.
Jusqu’à me voir menacé de quinze ans de prison pour des faits qui en rien ne le justifiaient.
Engagé auprès de mes clients, qui eux-mêmes s’opposaient au pouvoir, j’ai été ciblé pour les fragiliser.
Enlevé et emprisonné à cinq mille kilomètres de chez moi, cagoulé, menoté, accusé de terrorisme, de complot et d’attentat, menacé de prison à perpétuité, par un régime croupion que l’Elysée soutenait, qui mille autres déjà détenait, et qui massacrait dans l’indifférence de ceux qui nous gouvernaient.
J’ai vu à mon retour la censure. L’intimidation.
Les journalistes qui tremblaient, hésitaient, effaçaient.
Des articles disparaître. D’autres, ne jamais paraître.
Des journalistes tout abandonner.
Dans le cadre de ces procédures bidons, j’ai été convoqué à des expertises psychiatriques et psychologiques dont les auteurs admettaient à voix basse être sous intense pression et ne pas savoir comment s’en dépêtrer.
Tremblant pour eux, pour moi, pour nous.
J’ai vu la rumeur croître, puis s’imposer.
Je n’ai, longtemps, au cours de cette période, pas même pu ouvrir un compte, parce que j’avais défendu un dissident, Julian Assange, et que TRACFIN avait décidé qu’il s’agissait là de quelque chose qui devait inquiéter, plus que les milliards qui chaque année sont siphonnés.
Ce n’est pas du complotisme. Ce n’est pas de la psychopathologie.
Ce sont des faits, documentés, accumulés, année après année.
J’ai connu le fascisme, sous Emmanuel Macron.
Alors, on pourra me raconter tout ce qu’on voudra. Il n’y a rien qui désormais ne puisse m’inquiéter, à moi et à ceux qui ont traversé ces mondes sans céder. A tous ces êtres qui auront eu le privilège, au cours de ces années, d’y résister.
Nous savons ce qu’est ce pouvoir. Sa brutalité. Son usage de la violence, l’intimidation, la corruption, pour faire taire, acheter, effacer, qui le menacerait.
Nous savons ce que sont ces êtres, derrière les visages maquillés, les costumes bien ajustés.
Nous savons leur laideur, leur absence de limites et respectabilité.
Ces êtres sans honneur qui n’ont que faire de la République et de sa démocratie.
Des Français.
Eux et leurs marchands d’idées, ces employés que vous ne cessez d’entendre bêler à la radio et à la télévision, invoquant des spectres du siècle passé, des concepts abstraits, pour vous orienter par l’angoisse et l’inquiétude, vous parlant « d’extrêmes » alors qu’ils vivent en une abondance sans pareil à l’échelle de l’histoire, doivent être ignorés.
Ce sont eux qui, extrêmes, servent un pouvoir avarié.
Eux qui ont tout pillé. Eux qui, avec nos finances, se sont gavés, tandis que tout autour de nous, chacun des piliers de notre société, s’effondrait.
Eux qui nous ont distrait, jour après jour, semaine après semaine, mois après mois, avec des polémiques orchestrées pour semer la haine et nous diviser.
Nous sommes à la veille de la liberté, et d’une nouvelle forme de souveraineté. Demain une nouvelle ère. Je vous ai fait part du chemin qui me semblait le plus indiqué.
Mais face à la sauvagerie de nos élites, seul le premier pas compte :
Les dégager.
Il sera bien temps ensuite de tout le reste féconder. En une terre à nouveau libre.
En une terre où il sera à nouveau possible d’agir et de penser.