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Five Eyes

Anguille sous rocheL’essor des « Five Eyes » dans la collecte de données biométriques

Anguille sous roche - 24 juin 2024

Big Brother vous surveille peut-être en permanence, mais cinq (paires) d’yeux valent mieux qu’une.

   

Surtout lorsqu’il s’agit d’un groupe de pays désireux d’exercer une surveillance de masse dans différentes juridictions et, accessoirement ou non, de se nommer en choisissant un nom dans la liste des « prénoms de bébés dystopiques ».

Mais il se peut aussi que ces « yeux » soient si nombreux et si ambitieux dans leur tentative de surveillance qu’ils finissent par s’entrecroiser, au détriment de leurs citoyens.

C’est ainsi que les Five Eyes Yeux (États-Unis, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni) – une alliance de services de renseignement réunie par des liens (anciennement) coloniaux et linguistiques – ont collecté pas moins de 100 fois plus de données biométriques – y compris des données démographiques et d’autres informations concernant les non-citoyens – au cours des trois dernières années, depuis 2011 environ.

D’après les rapports, si vous êtes un ressortissant de Five Eye ou si vous vous rendez dans l’un des 188 pays membres restants de l’ONU, attendez-vous à faire l’objet d’une surveillance approfondie, y compris biométrique.

Le programme est connu (peut-être à tort ?) sous le nom de « Migration 5 » (« Connu d’un seul, connu de tous » en serait le slogan). Ce slogan peut sembler embarrassant, mais, compte tenu de la promesse des « Five Eyes », il s’avère qu’en plus d’être embarrassant, il l’est tout à fait).

Et, du moins en ce qui concerne les nouvelles qui font surface aujourd’hui, c’est la Nouvelle-Zélande, « partenaire junior », qui a donné l’impulsion aux rapports sur la situation. L’idée générale est de garder un œil attentif, y compris biométrique, sur les mouvements transfrontaliers au sein des pays membres des Five Eye.

Personne ne sait encore comment cela fonctionnera pour les États-Unis, dont la politique d’immigration est libérale. Mais il semble que les voyageurs légitimes, ayant une citoyenneté légitime en dehors – et même à l’intérieur – des « Five Eyes », soient les plus susceptibles d’être pris dans ce filet particulier.

« Jour après jour, des gens font la queue au consulat des États-Unis, attendant anxieusement, serrant contre eux la myriade de documents dont ils ont besoin pour travailler ou étudier aux États-Unis », indique un rapport de Nouvelle-Zélande.

« Ils ont envoyé leurs demandes, donné leurs coordonnées personnelles, leurs pseudos sur les réseaux sociaux, leurs photos et des preuves de la raison de leur visite. Ils appuient leurs empreintes digitales sur une machine pour être enregistrés numériquement. »

La « faim de données » globale entre les cinq yeux de l’après-guerre – aujourd’hui « entrecroisés »- a été décrite comme s’élevant à 8 millions de contrôles biométriques au cours des dernières années.

« Le Royaume-Uni dit maintenant qu’il pourrait atteindre le point où il vérifie tout le monde qu’il peut avec ses cinq partenaires migratoires »

 

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Stratpol : bulletin n°191

StratpolPas d’Hitler sans Front populaire, la paix selon V. Poutine

Stratpol - 23 juin 2024

STRATPOL :Bulletin n°191 de Xavier Moreau

   

00:00 – Ukraine : pourquoi la Russie a gagné
Géopolitique profonde
Paris Match

02:00 – Économie
Renforcement du rouble
Gaz russe vs gaz US
Visite de V. Poutine au Vietnam
Corridor Nord-Sud
Dette ukrainienne
Dette macronienne

10:19 – Politico-diplomatique
Pas d’Hitler sans Front populaire
Échec de la conférence de paix
Proposition de paix de V. Poutine
OTAN : contre-offensive de Kharkov
V. Poutine en Corée du Nord

38:10 – Terrorisme
EI : filière ukrainienne
Russie vs immigration

40:10 – Armement
F-16 magiques
Rheinmetal : 155mm pour tous
FAB-3000
Livraisons des SU-34
Munitions vs inflation

44:30 – Considérations militaires générales
Apti Alaoudinov
Intoxication otano-kiévienne
Hécatombe pour des selfies

48:00 – Carte des opérations militaires

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tatouages et santé

Aube DigitaleLes tatouages sont associés à un risque accru de lymphome

Aube Digitale - 23 juin 2024

Ce tatouage dont vous rêvez pour exprimer votre individualité ? Il pourrait avoir un coût.

   

Une nouvelle étude révèle que l’encre utilisée pour créer l’art corporel populaire contient des ingrédients toxiques liés à un risque plus élevé de lymphome, un cancer qui commence dans le système lymphatique qui combat les germes. Le fait d’avoir un seul tatouage semble augmenter les risques.

Les tatouages augmentent de 21 % le risque de cancer

Les tatouages sont devenus un moyen d’expression de plus en plus populaire. Environ 32 % des Américains ont au moins un tatouage, et on estime que 22 % en ont plusieurs.

Cependant, la généralisation des tatouages s’accompagne d’une augmentation de l’incidence des lymphomes malins – de 3 à 4 % au cours des 40 dernières années. Une étude récente de l’université de Lund, en Suède, publiée dans la revue eClinicalMedicine de The Lancet, suggère un lien potentiel.

L’étude a analysé les données de près de 12 000 personnes âgées de 20 à 60 ans, appariées à un groupe témoin du même âge et du même sexe sans lymphome. Les participants ont rempli des questionnaires sur les facteurs liés au mode de vie, y compris les tatouages. Les chercheurs ont constaté que les personnes tatouées étaient plus susceptibles de développer un lymphome malin que les personnes non tatouées.

Les personnes tatouées présentaient un risque 21 % plus élevé de développer un lymphome, quel qu’en soit le type, après ajustement des autres facteurs.

Le risque de lymphome était le plus élevé (81 % de plus) chez les personnes qui s’étaient fait tatouer pour la première fois moins de deux ans avant d’être diagnostiquées. Le risque a diminué pour les personnes qui s’étaient fait tatouer entre trois et dix ans auparavant, mais il a de nouveau augmenté (19 % de risque en plus) pour celles qui s’étaient fait tatouer pour la première fois il y a onze ans ou plus.
La taille ne semble pas avoir d’importance

Un tatouage plus grand ne semble pas augmenter davantage le risque.

« Nous ne savons pas encore pourquoi il en est ainsi », a déclaré Christel Nielsen, qui a dirigé l’étude, dans un communiqué de presse. « On peut seulement supposer qu’un tatouage, quelle que soit sa taille, déclenche une inflammation de faible intensité dans l’organisme, qui peut à son tour déclencher un cancer. »

La situation est donc plus complexe qu’on ne le pensait au départ, a-t-elle fait remarquer.

Cette recherche est la première à étudier les tatouages en tant que facteur de risque de cancer du système lymphatique, a déclaré Nielsen à Epoch Times. D’autres études portant sur les liens potentiels entre les tatouages et d’autres types de cancer sont en cours.

Tout en reconnaissant que les tatouages resteront probablement des formes populaires d’expression personnelle, Mme Nielsen a déclaré : « Il est important de sensibiliser les gens au fait que les tatouages peuvent avoir des effets néfastes sur la santé et qu’il faut consulter un médecin si l’on a des troubles que l’on associe à un tatouage. »
Des preuves de plus en plus nombreuses des risques de cancer liés aux tatouages

« Nous savons que l’encre des tatouages contient souvent des produits chimiques dangereux et qu’elle se dépose dans les ganglions lymphatiques », a déclaré Mme Nielsen à Epoch Times. Le système immunitaire « tente toujours de nettoyer les particules d’encre qu’il perçoit comme quelque chose d’étranger qui ne devrait pas se trouver là », a-t-elle ajouté.

Une étude publiée en 2022 dans la revue Toxicology and Industrial Health a identifié des substances toxiques dans les encres de tatouage et a averti qu’elles « pourraient poser des risques toxicologiques pour la santé humaine ».

La recherche de Nielsen vient s’ajouter à des travaux antérieurs établissant un lien entre les tatouages et un risque accru de cancer. Une étude présentée lors de la réunion annuelle de l’American Association for Cancer Research en 2023 a mis en évidence un lien potentiel entre le fait d’avoir trois gros tatouages ou plus et des risques plus élevés de cancers du sang, de néoplasmes myéloïdes (cancers de la moelle osseuse) et de lymphomes.

Les résultats ont montré que, par rapport au fait de n’avoir jamais été tatoué, le fait de se faire tatouer pour la première fois avant l’âge de 20 ans était associé à un risque élevé de néoplasme myéloïde, tandis que le fait de se faire tatouer pour la première fois à l’âge de 20 ans ou plus était lié à un risque plus élevé de lymphome. Les auteurs ont toutefois précisé que ces estimations étaient « imprécises ».

Certaines couleurs d’encre ont été associées à des risques de cancer de la peau. Une série de 2021 cas a montré que les encres noires et rouges étaient associées à des risques accrus de cancers de la peau mortels tels que le mélanome, le carcinome basocellulaire (le type le plus courant) et le dermatofibrosarcome protuberans, une tumeur rare des tissus mous à croissance lente.

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Adobe spyware

Aube DigitaleAdobe va commencer à espionner toutes vos images et vidéos

Aube Digitale - 22 juin 2024

Adobe va commencer à espionner toutes vos images et vidéos pour appliquer de nouvelles règles de censure du contenu.

   

Le fabricant de Photoshop, Adobe, a récemment modifié ses conditions d’utilisation pour se donner le droit d’examiner vos fichiers et vos projets existants à des fins de « modération de contenu ».

La nouvelle politique indique qu’elle « peut accéder à votre contenu par des méthodes automatisées et manuelles, par exemple pour l’examen du contenu ».

Ils justifient cette invasion flagrante de la vie privée en affirmant que leur intention est de détecter et de supprimer les contenus illégaux, tels que les contenus pédopornographiques, ainsi que les comportements tels que le spam et l’hameçonnage. Ils affirment également que les progrès de la technologie de l’intelligence artificielle signifient qu’il est devenu plus facile que jamais de « créer des images réalistes et des textes et des sons à consonance humaine », de sorte que ces vérifications sont nécessaires pour des raisons de sécurité.

Les nouvelles conditions affecteront plus de 20 millions d’utilisateurs du site Adobe Creative Cloud dans le monde.

Adobe a également modifié ses conditions d’utilisation afin de pouvoir supprimer le contenu des comptes inactifs, sans préciser la durée d’inactivité qui justifie la suppression du contenu d’un compte.

Cependant, l’une des plus grandes préoccupations est qu’Adobe peut maintenant accéder au travail généré par les personnes utilisant leurs plateformes, telles qu’Acrobat et Photoshop, et ils peuvent le faire non seulement en prétendant qu’ils recherchent du contenu illégal, mais aussi pour former des plateformes d’intelligence artificielle. Ils affirment que leurs systèmes automatisés pourraient analyser le contenu des utilisateurs à l’aide de l’apprentissage automatique en vue d’améliorer leurs logiciels, leurs services et l’expérience des utilisateurs.
De nombreux utilisateurs de Photoshop n’acceptent pas l’intrusion d’Adobe dans leur vie privée

Il n’est pas surprenant que cela ait suscité une foule de critiques et d’inquiétudes parmi les utilisateurs. La publication Law Enforcement Today et ses affiliés ont décidé de rompre tout lien avec Adobe, tandis que le fondateur de Songhorn Studios, Sam Santala, a interpellé Adobe dans une publication sur X, en écrivant : « Est-ce que je lis bien ce qui se passe ? @Adobe @Photoshop Je ne peux pas utiliser Photoshop si je ne suis pas d’accord pour que vous ayez un accès total à tout ce que je crée avec, Y COMPRIS le travail sous NDA ? »

Le designer Wetterschneider, qui travaille avec des clients tels que Nike et DC Comics, a mis en garde : « Voilà ce qu’il en est. Si vous êtes un professionnel, si vous êtes soumis à un accord de confidentialité avec vos clients, si vous êtes un créateur, un avocat, un médecin ou toute autre personne qui travaille avec des fichiers propriétaires, il est temps d’annuler Adobe, de supprimer toutes les applications et tous les programmes. On ne peut pas faire confiance à Adobe ».

Il est facile de comprendre comment ces nouveaux termes pourraient causer toute une série de problèmes. L’idée que l’entreprise puisse utiliser des données privées et sensibles appartenant à des utilisateurs et à leurs clients et protégées par des accords de confidentialité à des fins d’entraînement à l’IA est difficile à accepter et pourrait même compromettre leurs moyens de subsistance.

Bien qu’Adobe affirme n’utiliser que des images d’archives d’Adobe pour entraîner son système Firefly, de nombreux artistes ont signalé que leurs noms sont utilisés comme termes de recherche sur le site d’images d’archives d’Adobe et que les résultats produisent souvent des œuvres d’art générées par l’IA qui imitent leur style.

À l’heure actuelle, les utilisateurs ne peuvent pas utiliser Photoshop tant qu’ils n’ont pas accepté les nouvelles conditions d’utilisation. En outre, ceux qui souhaitent annuler leur abonnement parce qu’ils n’acceptent pas les conditions générales constatent qu’ils doivent les accepter avant de pouvoir se connecter et supprimer leur compte.

Adobe a tenté d’apaiser certaines réactions en écrivant un billet de blog pour assurer aux utilisateurs que leur contenu leur appartiendra toujours en tant que créateurs. Les nouvelles conditions d’utilisation visent à améliorer le produit et à modérer le contenu à des fins juridiques. Cependant, les conditions d’utilisation semblent délibérément larges et vagues, et de nombreux utilisateurs affirment qu’ils chercheront d’autres solutions.

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esclavage numérique

Nouveau MondeInstruction : un long suicide numériquement assisté

Nouveau Monde - 22 juin 2024

Témoignage saisissant d’un enseignant du Gard pointant du doigt ce qui menace bel et bien de devenir à court terme, rien de moins qu’un problème de santé publique.

   

Avant donc qu’elle ne se change en résignation, il s’agirait que le corps enseignant de manière urgente, presque systématique, se mobilise comme un seul homme pour décrire la détresse, le sentiment d’impuissance aussi qui peut le saisir face à une hyper-vigilance digitale de nos élèves venue, non pas étoffer ou encore diversifier, mais littéralement corrompre, phagocyter la vigilance « traditionnelle » : celle de l’esprit, celle du temps long ; celle de l’écrit.

Il me semble pourtant que Paul Eluard ne commence pas son poème Liberté par : « Sous une vidéo Tik-Tok / Sous un lien YouTube / Entre un BeReal et deux notifications / Je regarde ton nom. », mais par : « Sur mes cahiers d’écolier / Sur mon pupitre et les arbres / Sur le sable, sur la neige / J’écris ton nom. »

Ainsi, un peu comme ces ballons qui participent tant à l’ambiance et au succès des fêtes foraines, on dispose d’une jeunesse dont l’attention semble gonflée à l’hélium ; tellement volatile, qu’aucune ficelle humaine, aussi solide, aussi impliquée soit-elle ne semble plus en mesure de la retenir. À chaque transition, à chaque difficulté, elle menace de casser, de vous échapper pour s’envoler vers des cieux plus enchanteurs que votre voix, que votre présence qui décidément ne suffisent plus ; ces cieux numériques qui comme autant de sirènes, promettent de résumer en quelques images et en moins de deux minutes (le tout sans effort bien sûr) un interminable cours de 2 h. Ce cours d’abord pensé puis écrit par vos soins, pour eux.

On ne peut dès lors plus compter que sur une personnalité atypique, à l’humour ravageur, provocateur peut-être, pour parvenir à lester cette attention fuyante ; une écume d’attention plutôt tant elle est fragilisée et de toute part convoitée. Le combat pour la conserver est épuisant et le rapport de force, clairement inégal au point de créer chez les plus jeunes d’entre-nous, encore vulnérables, chez les profs les plus sincères souvent, une souffrance au travail inadmissible.

En mathématiques, puisque je n’ai de légitimité que dans cette discipline, les conséquences de cette attention en lévitation permanente, additionnées à la dévastatrice réforme Blanquer (dont il osera néanmoins et sans honte aucune assurer la promotion en août 2024 avec la parution chez Albin-Michel d’un ouvrage d’autosatisfaction : La Citadelle) sont tragiques et toujours terriblement sous-estimées, quand elles ne sont pas niées.

En rasant les sections, en dynamitant le concept de classe tout en organisant la promotion de ce Grand Oral grotesque (coeff 10 contre 8 pour l’épreuve de philosophie, mais on n’est plus à une provocation près), J.M. Blanquer et ses acolytes ont détruit le lycée ne permettant plus à l’enseignement secondaire de jouer son rôle de tremplin vers le supérieur (N.B : ci-joint un lien tout à fait légal pour les retardataires : https://grand-oral-maths.com/categorie-produit/sujets-rediges/ 4,90 euros le Grand Oral, ce n’est pas cher même si une jeune fille m’a très justement fait remarquer que cela l’était quand même plus que ChatGPT… Cet esprit éminemment pratique nous laisse songeurs.).

On constate chez nos élèves, en terminale notamment, une résistance à l’effort très dégradée, ce dernier étant estimé maltraitant, ingrat. En réalité, inutile. Voire dépassé. Une intolérance aux raisonnements, aux démonstrations, à l’abstraction clairement revendiquée quand il y a en contrepartie une addiction très nette aux raccourcis et surtout une sorte d’obsession de la réponse, ce juge de paix. Comme en politique, on est sommés de choisir un camp et promptement.

On n’a plus de temps ni pour la réflexion, ni pour l’erreur qui en maths est pourtant bien souvent la clé d’une compréhension véritable et pérenne.

L’erreur est devenue un défaut, une faute. Le temps de réflexion : un temps mort ; un temps perdu. C’est par conséquent non sans amertume que j’ai pris connaissance de l’un des sujets de philo proposé cette année aux Antilles en section technologique : « L’erreur nous rapproche-t-elle de la vérité ? » On voudrait éloigner la jeunesse de la vérité que l’on ne s’y prendrait donc pas autrement.

Le résultat chiffré dans le cas des maths, et ce d’où qu’il vienne, même obtenu par chance ou par hasard, fait plus que jamais office de sentence pour ces jeunes gens en mal d’absolu. On confond allègrement : « mathématiques et comptabilité ». D’où la colère terriblement excessive qui a saisi certains à l’issue de l’épreuve de spécialité Maths du mercredi 19 juin 2024, biberonnés à l’idée que le bac se devait d’être une formalité. J’y reviendrai à la fin de cette tribune.

En cours, j’ai quotidiennement des jeunes gens qui me coupent la parole alors même que je déroule un raisonnement, une démarche (c.-à-d. pendant que je raconte l’histoire qui va mener au dénouement et le légitimer) pour me demander sur un ton mi-autoritaire, mi-agacé : « Bon, mais, ça fait 3 ou pas ? »

Autrement dit : « Abrège. » « Accouche », aurait dit ma génération.

Obtenir « 3″ à n’importe quel prix ; qu’importe le flacon, pourvu que l’on ait l’ivresse comme je leur répète à longueur de séance (de Musset). Sachant que si j’ai trouvé « 3, » j’ai forcément raison. Fin de l’histoire. L’heureux élu peut alors le cœur léger et le regard de nouveau happé par son téléphone, se détourner d’une explication dont il estime qu’elle ne me concerne pas. Grave erreur.

À ce type d’interpellation, je réponds presque systématiquement par provocation : « Non, malheureusement ça fait : 48412x(pi/4) ».

« Mais what ? Non, mais, toujours plus… Comment ça, 48412x(pi/4) ? ».

C’est terrible à dire, mais c’est au prix de cet aiguillon verbal que vous captez de nouveau l’attention du gamin qui vous regarde interloqué et enfin intrigué ; autrement dit, à cet instant-là, il est de nouveau « disponible » (hourra !).

Si c’est si grave, c’est qu’il faut bien comprendre que ces jeunes gens, ces citoyens en germe, majeurs souvent en fin d’année, ont pris l’habitude de vous abandonner sur le quai du raisonnement, de la réflexion, du débat et donc de la nuance pour ne vous rejoindre qu’au terminus, autrement dit à la station de la solution. Du verdict. Impossible dans ces conditions-là de les rendre autonomes, libres et éclairés. Passeurs à leur tour, car c’est aussi le but.

Impossible de les nourrir intellectuellement, de les instruire. Ce ne serait pas gênant si ce n’était pas justement le cœur de notre métier. Quand vous êtes prof de maths et qu’un auditoire vacillant, un programme obèse vous interdit les démonstrations, qu’est-ce qui vous reste ? Le dressage, le conditionnement ?

Cela tombe bien, nombreux sont les élèves à n’attendre que cela : des contentions, des méthodes qui marchent à coup sûr, des moyens mnémotechniques improbables, des astuces forcément (j’ai découvert cette semaine par exemple la méthode « Voyoute » en philosophie. Rien ne nous sera épargné.). Sauf que l’école n’est pas un cirque, pas plus qu’une usine d’emballage ou une citerne à compétences. Pas encore.

Ces gamins, c’est vrai que ce ne sont pas les nôtres, mais pour nous, ils n’en sont pas moins importants. Qu’un terminale en spé maths soit incapable sans calculatrice de me dire si 9/7 est strictement supérieur ou strictement inférieur à 1, cela me désespère. Ces échecs cuisants du sens, cette détresse, cette précarité intellectuelle sont insupportables. On en est en partie responsables forcément à force de concessions, de renoncements minuscules. Sauf que petite approximation deviendra grande…

Vous me direz : « peu importe l’esprit critique » après tout, car il faut bien reconnaître que le doute n’est pas en odeur de sainteté ces derniers temps en France. Lui qui a si longtemps été la marque d’une ouverture d’esprit, celle d’une certaine curiosité, à l’origine même de la démarche scientifique, est aujourd’hui rien de moins qu’une tare ; le premier symptôme du complotisme. La marque noire aussi d’un scepticisme qui se décline à l’infini : le climat, la vaccination, l’Europe. Tout y passe. Les jeunes sont bien sûr une chair à canon de premier choix pour ce système vicié qui fait du débat d’idées, de la controverse, une passion honteuse. Presque une provocation.

Mais nous, nous ne voulons pas transmettre un savoir simplifié, trahi ou dégradé. Un savoir d’occasion, même si sur les plaquettes de l’éducation nationale, il a l’aspect du neuf ; un savoir suffisamment bon pour eux (car en fait, c’est l’idée).

Ces jeunes, on les voudrait au contraire créatifs, inventifs, éventuellement révoltés ; on les veut présents surtout, présents pour de bon, pour de vrai or les échanges, loin de la complicité naturelle entre un prof et un élève, ressemblent de plus en plus souvent à du troc ou à du marchandage. En cours, l’opportunisme est partout. Tout devient matière à négociation. Une majuscule au début d’une phrase : « Non, mais on est en maths ou en français ? »

Des exigences de rédaction, de rigueur : « Il faut vraiment le mettre ça : “partition de l’univers ? vous êtes sûre ? Parce qu’il y a un prof sur Tik-Tok qui dit qu’on a les points quand même au bac.” »

Comme dirait l’Autre : dissous, c’est pas cher ! Vous pouvez toujours lutter pour une rédaction au cordeau, mais il y a fort à parier que vous n’aurez pas le dernier mot face à votre alter ego digital.

[...]

« J’ai commencé à voir il y a une dizaine d’années une baisse assez évidente de l’attention. Les élèves ont été abîmés dans leur façon de se concentrer. Je l’ai vu chez de bons élèves qui posaient des questions et alors même qu’on répondait, au bout d’une seconde ou deux, ils ne regardaient même plus le prof. Donc c’est d’abord un problème de concentration qui ensuite donne lieu à une difficulté à lire, qui ensuite entraîne une crise du langage. »

David Cayuela, professeur de lettres

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France changement

VoltairenetLa France face au changement d’ère

Voltairenet - 21 juin 2024

Alors que la France s’apprête à des élections législatives anticipées, ses partis politiques se coalisent les uns contre les autres, s’accusant de céder à des formes différentes d’extrémisme.

   

L’inquiétude qu’ils manifestent et la violence qu’ils suscitent ne sont pas à la hauteur de l’enjeu. Chacun relève les erreurs passées des autres, mais aucun n’analyse les raisons de la profonde crise de société que traverse le pays et avec lui tout l’Occident. Or, le problème n’est pas de résoudre tel ou tel manquement, mais de changer radicalement le paradigme de l’action politique et de l’adapter à une société dont l’économie est désormais fondée sur l’informatique et non plus sur l’industrie.
La dissolution de l’Assemblée nationale

La dissolution de l’Assemblée nationale française, annoncée par le président Emmanuel Macron à l’annonce des résultats des élections européennes, plonge la France dans le chaos. Les commentateurs s’interrogent pour savoir pourquoi le président de la République, dont le parti devrait être laminé lors des élections législatives, commet un tel suicide. Ils n’ont évidemment pas de réponse, probablement parce qu’ils posent mal la question.

Pour ma part, j’envisage l’hypothèse selon laquelle ce n’est pas Emmanuel Macron qui a pris cette décision, mais les investisseurs qui l’ont placé à l’Élysée. Leur problématique n’est pas de faire durer l’actuel président. Il est complétement démonétisé. Mais de lancer le suivant : un successeur capable de poursuivre la même politique tout en tenant un nouveau discours. Arrivé au Pouvoir, il poursuivra la même œuvre au détriment des Français.

Déjà, les élections européennes ont permis de tester Raphaël Glucksmann. Ancien époux d’Eka Zgouladze, ministre de l’Intérieur de Mikheil Saakachvili (Géorgie), puis ministre-adjointe de l’Intérieur de Petro Porochenko (Ukraine), il vit aujourd’hui avec la journaliste franco-libanaise Léa Salamé, petite-fille du joaillier arménien Robert Boghossian et fille de l’ancien ministre libanais Ghassan Salamé. Raphaël Glucksmann est le petit-fils de la philosophe Jeannette Colombel, ex-stalinienne devenue amie de Jean-Paul Sartre, de Michel Foucault et de Gilles Deleuze. Raphaël est aussi le fils du «nouveau philosophe» André Glucksmann, lui-même ancien employé de la Freedom House1. Il professe la même russophobie primaire que sa grand-mère après 1968 et que son père. Il ferait un bon successeur d’Emmanuel Macron selon ses «donateurs».

Rappelons ici que nous ne croyons pas qu’Emmanuel Macron soit un Rothschild Boy, mais un produit d’Henry Kravis, ainsi que je l’ai écrit, il y a six ans2. Depuis ce moment-là, l’épouse d’Henry Kravis est devenue la présidente du Groupe de Bilderberg et notre ami Xavier Niel (Free), qui joua un rôle central dans l’exploitation des données qui firent élire Emmanuel Macron3, devenu le gendre de Bernard Arnault (LVMH), a été nommé administrateur du fonds de placement des Kravis (KKR).
L’inévitable chaos

La période qui s’annonce est celle du chaos. Trois forces politiques semblent s’affronter, mais aucune des trois n’offre d’analyse de la situation : la France est bloquée. Il vaut mieux vivre d’allocations que de travailler pour un petit salaire. La dette publique s’élevait à 3101 milliards d’euros à la fin de l’année 2023, soit 110,6% du PIB. Les administrations coûtent très cher, mais rendent des services de mauvaise qualité. Les armées ne tiendraient pas trois jours face à la Russie. La police est dépassée dans les colonies de Nouvelle-Calédonie et de Mayotte4 et s’abstient d’entrer dans certains quartiers en métropole. La justice met des années avant de juger un crime et les prisons sont surpeuplées, parfois à plus de 250% pour les prisons d’hommes5. De très nombreux élèves, titulaires du baccalauréat, peuvent déchiffrer un texte, mais ne savent pas lire un livre. Le personnel hospitalier passe un tiers de son temps à remplir des formulaires et n’a plus de temps de s’occuper de ses patients. Les fraudes, notamment à la sécurité sociale et aux impôts, semblent atteindre des records. La vente illégale de drogue joue un rôle économique si important (environ 3 milliards d’euros) qu’elle est incluse dans le calcul du PIB. Les inégalités sont telles qu’alors que près de 3 millions de Français (4,25% de la population) sont millionnaires en dollars6, près d’un tiers des Français vit avec moins de 100 euros dès le 10 du mois.7

Personne en particulier n’est responsable de ce résultat désastreux. Mais nul n’a entrepris quoi que ce soit pour l’empêcher. Nous vivons une période de transition, vers la société informatisée, dans laquelle les principes d’organisation de la société industrielle ne fonctionnent plus. On ne peut donc pas gouverner, même en gérant les choses avec maestria. Il faut inventer ce que nous ne connaissons pas encore.

Les partis politiques et les syndicats, organisés de manière pyramidales, sur le modèle industriel, ne proposent que des solutions de l’ère industrielle, c’est-à-dire conçues dans le passé dont précisément la prolongation est le problème.

Cette situation n’est pas propre à la France, mais à tous les pays qui ont été les gagnants de l’ère industrielle et qui, à l’exception de la Russie, constituent l’«Occident collectif». La Russie est un cas particulier dans la mesure où elle a fait partie de ces gagnants, mais s’est effondrée lors de la dissolution de l’Union soviétique et s’est reconstruite depuis hors du modèle ancien. Elle ne sait pas pour autant ce que sera la suite, mais y est ouverte. C’est peut-être cette particularité qui explique l’actuelle russophobie ambiante.

Nous disons trois forces : l’Union des droites autour du Rassemblent national, la préservation du système autour d’Emmanuel Macron, et le Front populaire qui prépare une ère Glucksmann.

• L’union des droites traverse deux crises : d’une part «Reconquête» est divisé entre son fondateur Éric Zemmour et ses vedettes qui, autour de Marion Maréchal-Le Pen, s’allient au «Rassemblent national», de l’autre, «Les Républicains» qui se divisent entre d’un côté ses militants et son président, Éric Ciotti, qui aspirent à cette union et, de l’autre, ses notables qui s’y refusent. Le sort de Reconquête est jeté car Éric Zemmour est seul, tandis que celui des Républicains se joue devant les tribunaux, son Bureau politique ayant, à l’issue d’une discrète réunion maçonnique, décidé illégalement l’exclusion de son président.

• Le camp d’Emmanuel Macron, baptisé «Ensemble pour la République», ne peut pas compter sur son bilan – catastrophique – pour faire campagne. Il mise donc sur la peur que suscitent les autres. Pas plus qu’eux, il n’apporte de solution, mais assure qu’il freine la chute du pays.

• Le «Nouveau Front populaire» rassemble des partis politiques qui assuraient, il y a peu, être irréconciliables. La peur de leur propre chute les a pourtant conduits à conclure un accord. La division n’est pas venue entre les partis, mais à l’intérieur de l’un d’entre eux. Quelques heures après avoir diffusé leur liste de candidats, cinq anciens députés de «La France insoumise» (LFI) qui ne s’y trouvaient pas ont dénoncé la dictature du fondateur de leur parti. C’est leur manière de voir. On pourrait aussi constater qu’ils étaient les seuls opposants de gauche à Raphaël Glucksmann à refuser d’accepter son irrésistible ascension.

Aucune de ces trois coalitions ne propose d’adapter les règles du jeu aux exigences de l’époque. Tous leurs militants, désorientés, s’accrochent à quelques idées qui ne correspondent plus à l’époque, voire à des croyances qu’ils ne partagent pas avec la majorité des autres citoyens.

Sur son site internet, le Rassemblent national pose trois sujets en exergue :

– il dénonce une étude gouvernementale sur les économies qui seraient faites en désindexant les prestations sociales et les pensions de retraite ;

– il dénonce l’interdiction par le gouvernement des entreprises israéliennes au salon de la Défense et de la Sécurité, Eurosatory ;

– enfin, il annonce le dépôt d’une plainte devant la Cour de Justice l’Union européenne contre les décisions du Conseil européen de répartition des nouveaux immigrés dans les États membres et les amendes instituées aux États les refusant. Trois communiqués qui ont pour objet de montrer le soin porté par le parti à défendre le niveau de vie des Français et à lutter contre l’immigration, ainsi qu’un message subliminal selon lequel sa xénophobie l’emporte aujourd’hui sur l’antisémitisme de ses fondateurs.

«Renaissance», le parti d’Emmanuel Macron, ne dispose que d’un site internet succinct. Il souligne 12 valeurs, dont le progrès, l’initiative des territoires et le féminisme ; des valeurs qu’il définira ultérieurement. On ignore comment il réconciliera certaines d’entre elles, comme l’Europe avec la Nation, la République et la laïcité. Peu importe, ses militants ont besoin de slogans, pas de réflexion.

Les 12 partis politiques de gauche ou écologistes s’invectivaient encore il y a une semaine. Ils sont cependant parvenus à former une coalition, le Nouveau Front populaire, en quatre jours. Ils ont également signé un programme commun, qui a le mérite d’exister, mais dont on comprend bien qu’il a été hâtivement rédigé. Chacun y a glissé ses thèmes de prédilection, sans que les contradictions aient été résolues. Peu importe, les électeurs réagiront aux nombreux slogans qu’il contient. Au passage, le soutien à l’Ukraine contre la Russie a été validé par tous. Les 12 sites internet des partis membres mettent en scène leur croyance commune dans l’origine humaine des changements du climat et leurs références historiques aux luttes sociales, mais ils évitent de noter leurs oppositions aux programmes des autres composantes de la coalition. On est quelque peu surpris de voir une milice trotskyste, «La Jeune Garde antifasciste» (JGA), et un parti indépendantiste, «Euskal Herria Bai» (EHB), figurer dans cette coalition.

Au demeurant, la division en trois blocs correspond à l’offre électorale, pas à des clivages réels. Chacun produit des publicités thématiques, pas d’analyse de la crise de civilisation et encore moins de réponse à celle-ci. La rhétorique identitaire qui a refleuri durant la campagne présidentielle ne portait pas sur la Nation face à l’Europe ou à l’immigration, mais bien sur les repères qui resteront dans la société à venir.

Projection

Il est évident que les partis politiques ne seront pas en mesure de répondre à la crise actuelle, juste de panser telle ou telle blessure.

La période de transition sera probablement longue. La fin de l’Ancien régime et le début d’une société égalitaire en droit ont demandé 92 ans, dont 10 ans de Révolution. Durant cette période, les citoyens ont été plus ballotés par leurs passions que par leur raison. Il y a donc un besoin urgent de formation accélérée aux sciences politiques et de diffusion d’informations pluralistes.

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Dernière modification par Nathan - 55 ans il y a
VSA quadrature du net

La Quadrature du NetVSA : La surveillance bâtit son empire

La Quadrature du Net - 21 juin 2024

Les Jeux Olympiques vont nous laisser la surveillance de masse en héritage. En instrumentalisant cet évènement, le gouvernement a autorisé l’utilisation de la vidéosurveillance algorithmique (VSA) jusqu’en 2025 pour des situations qui dépassent largement le cadre cette compétition sportive.

   

Ces logiciels, qui analysent les images de vidéosurveillance et envoient automatiquement des alertes à la police, sont déployés depuis des années en France en toute illégalité, sans que jamais les responsables n’aient été inquiétés. L’hypocrisie est donc totale. En légalisant quelques usages de VSA, l’État souhaite légitimer un état de fait et amorcer un projet de surveillance bien plus large de l’espace public.

Derrière cette légalisation inédite, qui porte sur un petit nombre de cas d’usage (départs de feux, individus marchant à contre-sens, etc.), ce sont d’autres applications qui pourraient à leur tour être légalisées. De nombreux responsables politiques assument publiquement de vouloir autoriser le suivi et la catégorisation biométriques de la population, y compris à travers la reconnaissance faciale ou encore la reconnaissance des émotions. Les entreprises distribuent déjà ces technologies et les propositions de légalisation sont dans les tuyaux.

C’est donc maintenant qu’il faut se mobiliser, pour résister contre cet empire de la vidéosurveillance algorithmique. Partout en France, refusons le contrôle permanent de nos faits et gestes, organisons-nous dans nos villes pour faire entendre notre voix, perturbons les expérimentations et documentons les projets illégaux qui continuent de prospérer.

Ensemble, luttons pour que l’espace public ne se transforme pas définitivement en lieu de répression policière mais reste un espace de libertés.

S’opposer aux expérimentations

Pendant toute l’année à venir, les festivals, matchs de foots ou autres marchés de Noël seront le terrain de jeu de la vidéosurveillance algorithmique. Sur la base de la loi relative aux Jeux olympiques du 19 mai 2023, les préfectures pourront ainsi utiliser des algorithmes visant à détecter huit types de situations, dans et aux abords des lieux accueillant du public et des réseaux de transport. Franchir une ligne, marcher à contre-sens ou faire partie d’une «densité trop importante de personnes» pourront conduire à des signalement automatiques à destination de la police, dans les centres où sont visionnés les images de vidéosurveillance. Qu’on ne s’y trompe pas : le danger ne réside pas tant dans ces quelques usages limités que dans l’élargissement programmé des cas d’usage et, à terme, le projet d’une surveillance systématique et généralisée de l’espace public.

Nous vous invitons donc à prendre ces évènements comme autant d’occasions pour se rendre sur place et faire valoir notre opposition à l’accaparement sécuritaire de l’espace public !

Nous avons constitué un «kit de mobilisation» – une brochure, des affiches, des flyers, etc. – pour que chacun·e puisse se renseigner et se mobiliser contre les déploiements «expérimentaux» de VSA. En dehors de nos propositions, bien d’autres formes de contestation sont possibles pour informer la population et dénoncer cette surveillance ! Que ce soit une danse «suspecte» sous l’œil des caméras ou un courrier formel à la CNIL, toutes les manière d’exprimer son opposition seront utiles pour matérialiser notre refus collectif de cette expérimentation hypocrite et du projet politique autoritaire dont elle découle.

S’organiser

Derrière les «expérimentations», de nombreux autres systèmes de VSA sont déployés de façon illégale en France, en toute opacité, sans contrôle ni condamnation politique. C’est pour cette raison que, depuis 2019, l’initiative Technopolice lancée par La Quadrature en lien avec des collectifs locaux cherche à faire la lumière sur ces projets. Il nous faut poursuivre cet effort, en obtenant des informations sur les entreprises qui continuent de vendre leurs logiciels illégaux, et interpeller les collectivités sans scrupules qui les achètent. Là où l’action apparaît la plus pertinente et la plus concrète est à l’échelle des villes et des rues où nous vivons. Des collectifs d’habitantes et d’habitants s’organisent ainsi un peu partout dans le pays pour recenser, documenter et lutter contre ces technologies policières.

Agir

Que ce soit lors d’expérimentations ou pour lutter contre un projet dans sa ville, les modes d’actions à explorer sont multiples. Voici des outils pour agir où que vous soyez et de la manière que vous préférez.

• Demander l’interdiction de la VSA dans sa ville : c’est l’action facile que nous avons décidé de mettre en avant dans le cadre de cette campagne. Que vous apparteniez à un collectif ou le fassiez de manière individuelle, nous vous expliquons ici comment participer à cette action à l’échelle de votre commune.

• S’informer et informer sur la VSA : Nous avons rassemblé dans une brochure des éléments pour comprendre ce que recouvre politiquement et techniquement la vidéosurveillance algorithmique. Elle est disponible ici. Ce document est fait pour être diffusé ! Alors lisez-le, imprimez-le, envoyez-le, laissez-le traîner… Bref, partagez-le le plus possible !

• Demander de l’information à sa commune : Un des principaux moteurs du déploiement des technologies policière réside dans l’opacité complète qui les entoure. Pour battre en brèche les projets de surveillance il faut donc les rendre visibles, en comprendre les contours et révéler leur fonctionnement. Les demandes d’accès aux documents administratifs (dites «demandes CADA») sont un outil efficace à la portée de toutes et tous pour obtenir des éléments sur les dispositifs de sa ville. Pour réaliser une demande CADA, vous pouvez suivre le guide dédié. Nous vous invitons également à utiliser la plateforme MaDada pour centraliser, suivre et partager les différentes demandes que vous avez réalisées.

• Enquêter et faire de la veille : De nombreux autres moyens d’enquête existent pour trouver des informations, comme la recherche en source ouverte sur les sites internet des entreprises de surveillance ou des collectivités, qui permet souvent de trouver des descriptions détaillées de technologies ou de cas d’usages déployés dans certaines villes. On peut également se plonger dans la lecture de compte-rendus de conseils municipaux ou assister à des réunions publiques.

• Repérer les arrêtés préfectoraux : Les «expérimentations» de VSA mises en œuvre dans le cadre de la loi sur les Jeux olympiques, ainsi que les utilisations de drones policiers, sont autorisées par des décisions préfectorales, souvent adoptées au dernier moment et en toute discrétion. Nous venons de lancer Attrap’Surveillance, un outil libre qui permet de rechercher et de trouver automatiquement ces autorisations dans les «recueils des actes administratifs» des préfectures. De cette manière, il s’agit d’informer la population quant à ces autorisations de surveillance pour permettre à toutes et tous de s’y opposer. Nous avons encore besoin d’aide pour l’améliorer, n’hésitez pas à contribuer au développement de cet outil, à nous suggérer des modifications…

• Visibiliser la surveillance dans l’espace public : Les caméras, qu’elles soient ou non dotées de logiciels d’analyse algorithmique, sont de plus en plus présentes dans nos villes et villages. Ces dispositifs sont le plus souvent juchés en haut d’un mobilier urbain conçu pour les faire disparaître. En les visibilisant, on matérialise une surveillance que certains voudraient rendre aussi discrète que possible et indolore. Il s’agit ainsi de matérialiser le contrôle de nos déplacements rendu possible par l’objectif de ces caméras. Pour assurer cette visibilité de l’infrastructure de vidéosurveillance, on peut organiser des «balades cartographiques» pour repérer les emplacements et modèles des caméras et les répertorier sur une carte accessible en ligne (voir cette vidéo qui explique comment organiser une cartographie des caméras et renseigner leur emplacement dans Openstreetmap). On peut également interpeller les passant·es en tractant, en accrochant leur regard au travers d’affiches ou des stickers.

• Interpeller les élu·es : Les projets de surveillance urbaine sont généralement décidés à l’échelle locale. Interpeller son maire est une manière de demander des comptes. Vous pouvez exiger de lui ou d’elle, à l’instar de la ville de Montpellier, d’interdire tout logiciel de vidéosurveillance algorithmique dans sa ville ! Aussi, la loi relative aux Jeux olympiques prévoit que l’expérimentation soit évaluée selon certains critères, dont la «perception» du public. N’hésitez donc pas à aller à la rencontre de parlementaires de votre circonscription dire tout le mal que vous pensez de ces dispositifs. Ce sont elles et eux qui auront à se prononcer sur la suite du processus de légalisation de la VSA.

• Organiser des évènements : La sensibilisation des habitantes et habitants passe par des échanges et des rencontres, par des festivals, des expositions ou des projections documentaires autour de la surveillance. Tous les moyens sont bons pour tenir la VSA et son monde en échec !

Des groupes locaux opposés à la Technopolice existent déjà, comme à Saint-Étienne, Paris et sa banlieue, Marseille ou Montpellier. N’hésitez pas à les rejoindre ou à en créer dans votre ville. Pour s’organiser, échanger et faire résonner nos mobilisations, l’initiative Technopolice propose un forum public ainsi qu’une plateforme de documentation en écriture collaborative appelée le «Carré». Vous pouvez aussi rejoindre le groupe de discussion sur Matrix. De nombreux autres outils similaires visant à appuyer nos combats existent par ailleurs ou sont encore à inventer !

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Dernière modification par Nathan - 55 ans il y a
Gaza avant

Égalité et RéconciliationPour ne pas oublier ce qu’était Gaza avant sa destruction par Israël

Égalité et Réconciliation - 20 juin 2024

Comme beaucoup, je suis épuisé de penser à la violence, la destruction et la terreur que vivent mes amis à Gaza.

   

Pour cet Aïd qui ne peut être joyeux pour ceux qui souffrent tant, j’ai décidé de partager quelques-uns de mes plus beaux souvenirs de Gaza.

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Dernière modification par Nathan - 55 ans il y a
Branco l’anti-Attal

Égalité et RéconciliationJuan Branco : "J’ai vécu le fascisme sous Emmanuel Macron"

Égalité et Réconciliation - 20 juin 2024

J’ai vécu le fascisme sous Emmanuel Macron.

   

J’ai été ciblé par des procédures politiques lancées par un membre du pouvoir, Aurore Bergé, pour avoir écrit un livre, Crépuscule, qu’elle considérait comme une incitation à la commission de crimes et délits. Un livre que personne n’éditait. Un livre qui ouvrait la voie, enfin, à une critique d’un régime avarié, face auquel tout le monde se taisait.

J’ai été, de ce fait, ciblé par des « agences d’intelligence économique », des barbouzes, des opérations d’influence, montées par des êtres payés des fortunes pour détruire ma vie, ma réputation, mon intimité.

J’ai été placé sur écoute, géolocalisé, physiquement suivi par des services de police, puis de renseignement, mobilisés pour me surveiller, m’intimider, m’impressionner, parce que j’avais osé défendre des êtres qui avaient révélé l’impudeur du pouvoir.

J’ai eu droit à des opérations visant à détruire mon intimité, relayées par des années d’instructions judiciaires en continu, qui, y trouvant prétexte, iraient jusqu’à chercher mes relevés de note universitaires pour les faire fuiter, convoquer ma mère, ma soeur, mes amoureuses pour leur faire parler de mon intimité.

J’ai connu l’isolement, la brisure que cela suscitait.

Jusqu’à entendre une femme, dans mon lit, me susurrer : « j’ai été envoyée ».

En tant qu’avocat, défendant tout ce que la terre de France générait de dissidents et d’opposants, j’ai vu des dossiers pénaux disparaitre, des personnes condamnées pour des actes qu’elles n’avaient pas commis.

Des fausses accusations pulluler.

Je l’ai dénoncé.

L’impunité. La laideur. La violence.

L’indifférence à la vérité.

J’ai dû partir en exil, après une énième convocation aux fins de placement en garde à vue. Après d’interminables campagnes de calomnies et de pressions, orchestrées par une presse aux ordres qui s’indifférait de la vérité, des années durant, en un harcèlement permanent.

Moi qui étais avocat, docteur en droit, diplômé des plus grandes écoles de ce pays, courtisé et recruté en ses plus puissantes institutions, j’ai vu mille mensonges se déployer dans le seul but de rompre, isoler, briser.

Jusqu’à me voir menacé d’être radié, là encore, pour avoir dit la vérité.

Jusqu’à me voir menacé de quinze ans de prison pour des faits qui en rien ne le justifiaient.

Engagé auprès de mes clients, qui eux-mêmes s’opposaient au pouvoir, j’ai été ciblé pour les fragiliser.

Enlevé et emprisonné à cinq mille kilomètres de chez moi, cagoulé, menoté, accusé de terrorisme, de complot et d’attentat, menacé de prison à perpétuité, par un régime croupion que l’Elysée soutenait, qui mille autres déjà détenait, et qui massacrait dans l’indifférence de ceux qui nous gouvernaient.

J’ai vu à mon retour la censure. L’intimidation.

Les journalistes qui tremblaient, hésitaient, effaçaient.

Des articles disparaître. D’autres, ne jamais paraître.

Des journalistes tout abandonner.

Dans le cadre de ces procédures bidons, j’ai été convoqué à des expertises psychiatriques et psychologiques dont les auteurs admettaient à voix basse être sous intense pression et ne pas savoir comment s’en dépêtrer.

Tremblant pour eux, pour moi, pour nous.

J’ai vu la rumeur croître, puis s’imposer.

Je n’ai, longtemps, au cours de cette période, pas même pu ouvrir un compte, parce que j’avais défendu un dissident, Julian Assange, et que TRACFIN avait décidé qu’il s’agissait là de quelque chose qui devait inquiéter, plus que les milliards qui chaque année sont siphonnés.

Ce n’est pas du complotisme. Ce n’est pas de la psychopathologie.

Ce sont des faits, documentés, accumulés, année après année.

J’ai connu le fascisme, sous Emmanuel Macron.

Alors, on pourra me raconter tout ce qu’on voudra. Il n’y a rien qui désormais ne puisse m’inquiéter, à moi et à ceux qui ont traversé ces mondes sans céder. A tous ces êtres qui auront eu le privilège, au cours de ces années, d’y résister.

Nous savons ce qu’est ce pouvoir. Sa brutalité. Son usage de la violence, l’intimidation, la corruption, pour faire taire, acheter, effacer, qui le menacerait.

Nous savons ce que sont ces êtres, derrière les visages maquillés, les costumes bien ajustés.

Nous savons leur laideur, leur absence de limites et respectabilité.

Ces êtres sans honneur qui n’ont que faire de la République et de sa démocratie.

Des Français.

Eux et leurs marchands d’idées, ces employés que vous ne cessez d’entendre bêler à la radio et à la télévision, invoquant des spectres du siècle passé, des concepts abstraits, pour vous orienter par l’angoisse et l’inquiétude, vous parlant « d’extrêmes » alors qu’ils vivent en une abondance sans pareil à l’échelle de l’histoire, doivent être ignorés.

Ce sont eux qui, extrêmes, servent un pouvoir avarié.

Eux qui ont tout pillé. Eux qui, avec nos finances, se sont gavés, tandis que tout autour de nous, chacun des piliers de notre société, s’effondrait.

Eux qui nous ont distrait, jour après jour, semaine après semaine, mois après mois, avec des polémiques orchestrées pour semer la haine et nous diviser.

Nous sommes à la veille de la liberté, et d’une nouvelle forme de souveraineté. Demain une nouvelle ère. Je vous ai fait part du chemin qui me semblait le plus indiqué.

Mais face à la sauvagerie de nos élites, seul le premier pas compte :

Les dégager.

Il sera bien temps ensuite de tout le reste féconder. En une terre à nouveau libre.

En une terre où il sera à nouveau possible d’agir et de penser.

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Bitcoin - Kraken

Réseau InternationalTransactions financières : quel est le rôle du bitcoin à l’échelle mondiale en 2024

Réseau International - 19 juin 2024

Depuis son introduction en 2009, le bitcoin a transformé le paysage financier mondial.

   

En tant que première cryptomonnaie décentralisée, elle redéfinit les concepts de devise et de transaction monétaire, influençant non seulement le commerce mais aussi les échanges internationaux. Grâce à la technologie blockchain, le bitcoin offre une sécurité et une transparence sans précédent, ouvrant la voie à une nouvelle ère de finance numérique.

Quelles sont les bases technologiques du bitcoin ?

Le bitcoin repose sur une technologie de pointe appelée blockchain. Cette technologie permet de conserver toutes les transactions dans un registre public décentralisé sous forme de blocs cryptés. Une fois intégrée dans la chaîne, chaque donnée devient inaltérable et infalsifiable, assurant ainsi l’intégrité et la sécurité des transactions. Le processus de validation collective, connu sous le nom de minage, non seulement sécurise le réseau, mais distribue également de nouveaux bitcoins aux participants de manière équitable.

Le bitcoin ne se contente pas de transformer les transactions personnelles, il a un impact considérable sur le commerce international. Par exemple, les échanges économiques entre le Maroc et Israël bénéficient grandement de cette cryptomonnaie, rendant les transactions plus rapides et moins coûteuses. En éliminant les fluctuations des taux de change et en réduisant la dépendance aux systèmes bancaires locaux souvent instables, acheter des Bitcoins facilite les échanges commerciaux mondiaux.

Une opportunité pour les petites et moyennes entreprises

Pour les petites et moyennes entreprises (PME), cette monnaie représente une formidable opportunité d’accéder aux marchés internationaux. Les obstacles traditionnels posés par les transactions financières internationales peuvent être surmontés grâce à cette cryptomonnaie, offrant ainsi une entrée simplifiée et rentable sur les marchés mondiaux. En utilisant le bitcoin, les PME peuvent éviter les frais élevés associés aux transactions transfrontalières traditionnelles. Les coûts réduits sont particulièrement avantageux pour ces entreprises, leur permettant de fonctionner avec des marges de profit plus importantes et de réinvestir dans leur croissance. Les transactions en bitcoin étant généralement plus rapides, elles permettent aux entreprises de gérer leur trésorerie de manière plus efficace.

Avec la blockchain, chaque transaction est hautement sécurisée, ce qui réduit les risques de fraude et d’altération des données financières. Pour les PME opérant dans des régions géopolitiquement instables, cette sécurité accrue peut offrir une tranquillité d’esprit substantielle, sachant que leurs actifs financiers restent protégés contre les menaces locales.

Quel est l’avenir du bitcoin ?

La nature pseudonyme des transactions peut faciliter des activités illégales comme le blanchiment d’argent ou le financement du terrorisme, attirant ainsi une attention réglementaire accrue. Cela pourrait éventuellement conduire à des restrictions plus strictes à l’avenir. Les plateformes d’échange de bitcoins et les portefeuilles numériques peuvent présenter des vulnérabilités aux cyberattaques, exposant les investisseurs à des risques potentiels. De nombreuses instances régulatrices dans le monde examinent actuellement les moyens de mieux encadrer et sécuriser l’usage du bitcoin afin de protéger les consommateurs tout en encourageant l’innovation.

Il en va de même avec le temps de confirmation des transactions sur le réseau bitcoin. Selon le trafic réseau, ces confirmations peuvent prendre du temps, ce qui peut être problématique pour ceux qui recherchent des transferts rapides. À mesure que la technologie évolue, des solutions pour accélérer ce processus sont activement recherchées.

L’utilisation généralisée du bitcoin comme moyen de paiement reste encore limitée. Mais avec une numérisation croissante des économies mondiales, la demande pour des solutions de paiement transparentes et sécurisées comme le bitcoin est susceptible d’augmenter considérablement.

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satire - N.O.M.

Révolution 2030 : Autre sourceSi réaliste

Révolution 2030 : Autre source - 19 juin 2024

Michel Man revu par Sébastien Recchia.

   

Avec Al Pacino et Robert de Niro.

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Le Gardasil de Merck bourré d'aluminium

The DefenderLaboratoire Merck : de l’aluminium très puissant dans le vaccin Gardasil

The Defender - 18 juin 2024

Merck a utilisé de l’aluminium très puissant dans les essais du vaccin Gardasil contre le papillomavirus sans en informer les participants.

   

Selon une nouvelle étude publiée dans l’International Journal of Risk & Safety in Medicine, plusieurs jeunes filles ayant participé aux essais du vaccin contre le papillomavirus, dont certaines dans le groupe placebo, ont souffert de symptômes chroniques invalidants, ce qui soulève des questions sur les effets toxiques de l’adjuvant.

Selon une nouvelle étude publiée dans l’International Journal of Risk & Safety in Medicine, les essais cliniques de Merck sur le Gardasil au Danemark ont violé l’éthique médicale en exposant inutilement les sujets du groupe placebo à l’adjuvant en aluminium breveté par la société.

Lucija Tomljenovic, consultante en recherche pour Children’s Health Defense, et Leemon B. McHenry, bioéthicien et professeur émérite de philosophie à l’université d’État de Californie à Northridge, ont cosigné l’étude, qu’ils ont basée sur l’examen du consentement éclairé et des brochures de recrutement des essais du vaccin FUTURE II Gardasil de Merck au Danemark.

Plusieurs filles ayant participé aux essais, dont certaines dans le groupe placebo, ont souffert de symptômes chroniques invalidants, ce qui soulève des questions sur les effets toxiques de l’adjuvant.

Les adjuvants, des substances ajoutées aux vaccins pour augmenter la réponse immunitaire, peuvent avoir des effets indésirables. Bien que l’aluminium soit un adjuvant efficace, les scientifiques s’interrogent depuis longtemps sur sa sécurité dans les vaccins, car il s’agit d’une neurotoxine et d’un agent inflammatoire connus.

L’adjuvant à base d’aluminium breveté par Merck – le sulfate d’hydroxyphosphate d’aluminium amorphe ou AAHS ou SHAA – est encore plus puissant que les adjuvants à base d’aluminium traditionnels, selon les chercheurs, qui ont constaté que son innocuité n’avait jamais été correctement évaluée avant qu’il ne soit ajouté au vaccin Gardasil et au placebo utilisé dans le cadre de l’essai vaccinal.

Les chercheurs ont également interrogé les participants et les médecins qui ont pris part aux essais et ont examiné les directives réglementaires relatives aux essais et à l’utilisation des adjuvants.

Ils ont constaté que Merck avait fait de fausses déclarations sur le contenu du placebo dans les documents de recrutement et les documents de consentement éclairé remis aux participants, leur faisant croire que le placebo était une solution saline ou inactive et que le vaccin avait déjà été jugé “sûr”, alors que ce n’était pas le cas.

Au lieu d’administrer un placebo salin, ils ont donné aux femmes du groupe placebo une injection contenant du SHAA.

Tomljenovic a expliqué à The Defender, dans un courriel, que cette situation était problématique pour deux raisons :

“Premièrement, cette pratique expose inutilement les sujets d’essai à des risques uniquement, sans aucun bénéfice possible, et constitue donc une violation manifeste des lignes directrices en matière d’éthique médicale qui exigent que les recherches impliquant des sujets humains soient conçues de manière à minimiser les inconvénients et à maximiser les bénéfices.

“Deuxièmement, l’administration d’un composé réactogène ayant des effets indésirables systémiques démontrés en tant que placebo de comparaison va entraver la découverte de signaux de danger liés au vaccin.

Ils ont également constaté que Merck n’était pas transparent avec les autorités de réglementation en ce qui concerne l’utilisation de la SHAA.

Les chercheurs ont découvert que l’entreprise utilisait l’adjuvant dans ses vaccins depuis des années tout en décrivant ces vaccins dans des publications et des documents soumis aux autorités de réglementation américaines et européennes comme contenant de l'”hydroxyde d’aluminium”, un autre adjuvant à base d’aluminium utilisé dans les vaccins depuis des décennies.

Études contrôlées par placebo et adjuvants vaccinaux dans les essais de Gardasil

Les études randomisées en double aveugle contre placebo sont considérées comme l’étalon-or des essais cliniques de vaccins, permettant aux chercheurs d’évaluer les différences dans les résultats de la maladie et les effets indésirables susceptibles d’être causés par le vaccin.

L’utilisation d’un placebo qui peut indépendamment produire les effets indésirables fausse les résultats de l’essai et “annule le concept même d’un essai contrôlé par placebo”, écrivent les chercheurs, ce qui rend impossible l’évaluation de la sécurité du vaccin.

Merck a mené de nombreux essais cliniques pour Gardasil, approuvé pour la première fois en 2006, en testant le médicament sur environ 30 000 femmes et hommes.

Les allégations d’innocuité des vaccins fondées sur ces essais ont servi de base à une campagne internationale massive de l’Organisation mondiale de la santé visant à vacciner 90 % des filles dans le monde d’ici à 2030 et 80 % des adolescentes américaines d’ici à 2030.

Cependant, dans tous ses essais cliniques pré-autorisation du vaccin Gardasil contrôlés par placebo, sauf un, Merck a utilisé son adjuvant SHAA comme placebo.

Même dans le petit essai où elle n’a pas utilisé de SHAA, Merck a utilisé la solution porteuse de Gardasil, qui contient également des allergènes potentiels, ont rapporté les chercheurs.

En ce qui concerne l’utilisation de la SHAA dans les autres essais, ils ont écrit : “Nous pensons qu’elle a compromis l’évaluation de la sécurité des vaccins et qu’elle était scientifiquement et éthiquement injustifiable”.

La notice du Gardasil affirme que le taux de nouvelles pathologies pouvant indiquer un trouble auto-immun après l’essai était le même, soit 2,3 %, dans le groupe vacciné et le groupe placebo lors des essais du Gardasil.

Cependant, comme l’adjuvant a été utilisé dans les deux groupes, les chercheurs ont déclaré qu’au lieu de prouver l’innocuité de Gardasil, les résultats “pourraient avoir indiqué un signal de risque auto-immun attribuable à l’adjuvant hautement immunostimulant du vaccin”.

Les adjuvants à base d’aluminium, le “sale petit secret” de l’industrie

Les adjuvants à base d’aluminium, utilisés dans les vaccins depuis plus de 70 ans, ont été associés à des effets indésirables allant de la douleur au point d’injection et des maux de tête post-immunisation à des syndromes auto-immuns et inflammatoires.

Dans la littérature scientifique contemporaine, les adjuvants à base d’aluminium sont encore considérés par certains comme le “sale petit secret” des immunologistes, écrivent les auteurs, car leurs mécanismes d’efficacité et de toxicité ne sont pas encore bien compris.

Les agences de réglementation de la santé publique ont conclu que les adjuvants traditionnels à base d’aluminium étaient sûrs.

Toutefois, selon M. Tomljenovic, une analyse de la littérature remontant aux années 1930 révèle “un manque flagrant de données scientifiques” pour démontrer leur innocuité.

“Ce que l’on trouve à la place, dit-elle, ce sont des affirmations non fondées et une désinformation généralisée sur l’innocuité présumée de ces composés, et malheureusement, elles sont propagées non seulement par les fabricants de vaccins, mais aussi par les agences de réglementation.

Ces résultats ont incité Tomljenovic à étudier l’utilisation de ces adjuvants dans les essais de Gardasil.

Deux types d’adjuvants à base d’aluminium sont généralement utilisés dans les vaccins : l’oxyhydroxyde d’aluminium, communément appelé “hydroxyde d’aluminium”, et l’hydroxyphosphate d’aluminium amorphe, communément appelé “phosphate d’aluminium”.

Le SHAA de Merck est une forme sulfatée de ce dernier, avec des propriétés uniques qui le rendent plus puissant et plus durable, mais aussi plus inflammatoire et moins sûr, écrivent les auteurs.

Les chercheurs extérieurs désireux d’étudier la SHAA ont été confrontés à des difficultés.

Christopher Exley, Ph.D., qui étudie l’exposition humaine à l’aluminium depuis plus de 35 ans, a déclaré au Defender que lorsque son équipe a commencé à étudier les adjuvants à base d’aluminium en 2009, le seul adjuvant auquel elle n’a pas pu accéder était le SHAA.

Ils ont demandé à plusieurs reprises à Merck de partager l’adjuvant – une demande généralement honorée par les chercheurs – mais l’entreprise a refusé sans explication.

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