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L’outil Recall enregistre et indexe l’activité des utilisateurs

Aube DigitaleL'outil Recall enregistre et indexe l’activité des utilisateurs

Aube Digitale - 20 avr 2025

Microsoft élargit son outil Recall toujours vigilant, alimenté par l’IA, qui enregistre et indexe l’activité des utilisateurs.

   

Une machine à mémoire intégrée déguisée en commodité, Recall transforme discrètement chaque moment passé sur votre clavier en un historique consultable.

L’effort renouvelé de Microsoft pour déployer Recall, une fonctionnalité de Windows 11 basée sur l’intelligence artificielle qui enregistre automatiquement l’activité de l’utilisateur toutes les quelques secondes, ravive de vives inquiétudes parmi ceux qui se concentrent sur la vie privée numérique et la sécurité personnelle.

Initialement suspendu à la suite d’une tempête de réactions négatives l’année dernière, Recall est revenu discrètement dans une version préliminaire de Windows 11 (Build 26100.3902), désormais disponible pour certains testeurs. L’outil prend des clichés de l’écran de l’utilisateur à intervalles réguliers et crée une chronologie consultable de tous les éléments, de l’utilisation des applications aux sites web visités en passant par les documents consultés. Alors que Microsoft le présente comme un outil pratique, les défenseurs de la vie privée y voient un mécanisme de surveillance déguisé.

L’entreprise affirme que l’outil est sûr. Pour accéder aux instantanés stockés, les utilisateurs doivent se connecter et s’inscrire à Windows Hello. Microsoft décrit cette fonctionnalité comme un moyen de « retrouver rapidement une application, un site web, une image ou un document en décrivant simplement son contenu ». L’entreprise précise que les utilisateurs peuvent interrompre l’enregistrement et choisir ce qui est sauvegardé.

Mais ces assurances tombent à plat pour ceux qui mettent en garde contre les conséquences plus larges. Le fait que l’option Recall soit facultative n’empêche pas l’exposition des données de personnes qui ne l’ont jamais activée. Si une personne dont le rappel est activé reçoit une photo privée, un message ou un document sensible, celui-ci sera silencieusement capturé, analysé et indexé par l’outil, quelle que soit l’intention de l’expéditeur ou les outils de protection de la vie privée utilisés.

La capacité de cette fonction à stocker et à cataloguer des données de manière aussi complète soulève une série de questions juridiques, éthiques et de sécurité. Les avocats, les gouvernements et les opérateurs de logiciels espions obtiendraient un niveau d’accès sans précédent à la vie numérique d’un utilisateur, non pas par la force brute ou l’hameçonnage, mais grâce à un outil intégré qui crée essentiellement une chronologie de l’activité de l’ordinateur.

Pour ceux qui se méfient de la pénétration croissante de l’IA dans l’informatique quotidienne, Recall est devenu un cas d’école. Les critiques l’ont décrit comme faisant partie d’une tendance plus large où les entreprises injectent des fonctions d’IA dans des plateformes existantes non pas pour servir les utilisateurs, mais pour stimuler l’engagement, la collecte de données ou le verrouillage.

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