L’association Linkee, qui s’occupe de la distribution alimentaire destinée aux étudiants en situation de précarité à Bordeaux, alerte : en deux ans, le nombre de bénéficiaires a doublé, atteignant 500 étudiants par semaine. Les files d’attente impressionnantes en centre-ville témoignent de la difficulté des étudiants à se nourrir. Les témoignages révèlent des situations de grande précarité, où les étudiants doivent se rationner et sauter des repas. L’association Linkee s’efforce de rendre les distributions le moins stigmatisantes possible, offrant des produits variés pour améliorer l’alimentation des étudiants. Les étudiants étrangers et les couples étudiants-travailleurs sont également touchés par cette précarité. Ces distributions sont cruciales pour permettre aux étudiants de manger de manière équilibrée : l’association appelle à la solidarité et aux dons pour soutenir leur initiative.
niversitaire. 500 étudiants qui font la queue en plein centre-ville. La file indienne est si longue qu’elle serpente autour d’un pâté d’immeuble entier situé au bout du Cours Alsace-Loraine, à deux pas de la place Pey-Berland. La scène a de quoi interpeller les touristes ou les passants comme Edgar. « Bonjour, pourquoi vous faites la queue », demande le badaud. « Du coup, là on attend pour une distribution alimentaire », lui répond Emmanuel, 22 ans, étudiant à l’université Bordeaux-Montaigne en solidarité internationale.
« La vie est belle à Bordeaux mais très chère »
« Je n’ai plus d’argent là ce mois-ci donc c’est un peu mon seul moyen de manger », témoigne Zoé, 20 ans, en master d’ingénierie de projets culturels. « Ce n’est pas la vie que j’espérais en tant qu’étudiant, vous avez vu le monde qu’il y a autour là », ajoute Jérémy, qui attend son tour en révisant sa leçon de design graphique.
« Bonjour, tiens du jus d’orange, un concombre ? » À l’intérieur du Centre Info Jeunes, l’association Linkee et sa vingtaine de bénévoles accueillent les étudiants un par un en leur proposant des fruits et légumes, laitages, céréales et produits d’hygiènes. « C’est une très forte reprise depuis la rentrée étudiante, là on est sur une distribution pour 500 étudiants donc c’est impressionnant. On fait tout pour que ce soit le moins stigmatisant possible, et pour que l’attente soit la moins désagréable », explique Lucas Vivet, le vice-président de Linkee Bordeaux, qui passe voir les jeunes attendant dans la file pour leur offrir de l’eau ou des petits biscuits pour patienter.
« S’il n’y avait pas ça, je ne pourrais pas manger un repas équilibré »
« Moi, je viens ici parce que je n’ai pas de thunes », déclare Myriam, 29 ans, inscrite aux Beaux-Arts de Bordeaux. La jeune femme affirme qu’elle n’est pas la plus à plaindre. « J’ai des personnes dont je suis proche qui ont volé ou qui volent pour manger ou qui juste ne mangent pas. Payer sa bouffe et payer son loyer et donner du temps à ses études, c’est quasi impossible. Tout a augmenté et tout est devenu vraiment super cher au fil des dernières années. »
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