Sophie Cha a récemment choisi de rendre sa blouse blanche, démissionnant de son rôle de médecin-conseiller au sein de la DRAJES de Bretagne. Son départ programmé pour le 31 décembre s'avère être un cri d'alerte percutant.
Durant huit ans, elle a occupé cette fonction cruciale au sein de la Délégation Régionale Académique Jeunesse Engagement et Sport de Bretagne, relevant une détérioration constante de la situation. Le constat est grave : la condition physique des jeunes s’est amenuisée de 25% en 40 ans, un déclin inquiétant aux conséquences potentiellement fatales.
Sophie Cha met en lumière le constat alarmant des professeurs d’éducation physique : les jeunes ne parviennent plus à des prouesses simples, comme courir plus d’une minute sans être essoufflés, ou réaliser des mouvements de base comme une roulade. Cette tendance, constatée depuis plus de deux décennies, menace sérieusement la santé future de cette génération.
Les recommandations de l’OMS indiquent que les enfants et adolescents devraient pratiquer au moins 60 minutes d’activité physique soutenue par jour, ainsi que des activités musculaires et osseuses trois fois par semaine. Cependant, plus de trois quarts des adolescents ne respectent pas ces recommandations, constate Sophie Cha.
Cette dégradation se manifeste dès le plus jeune âge : les enfants sont de plus en plus sédentaires, préférant être transportés en poussette plutôt que de marcher. Ce manque d’activité impacte la constitution osseuse et la santé globale des enfants, alerte la médecin.
Elle pointe du doigt les dispenses d’éducation physique, pourtant officiellement abolies depuis 1988, mais toujours appliquées en pratique. Pour Sophie Cha, le sport devrait être traité comme toute autre matière obligatoire, sans dispensation systématique. Elle souligne le paradoxe : on n’exempte pas un élève en difficulté en mathématiques, on l’aide à progresser, pourquoi ne serait-ce pas le cas pour le sport ?
Cette régression physique des jeunes a des répercussions non seulement sur leur santé physique, mais aussi sur leur santé mentale. Les enquêtes épidémiologiques révèlent une augmentation alarmante des troubles mentaux chez les jeunes, avec des prescriptions d’antidépresseurs et d’anxiolytiques en hausse exponentielle.