Des experts mandatés par le président suisse suggèrent que le pays devrait revoir sa politique de neutralité. Le gouvernement suisse pourrait réviser sa politique de sécurité en intensifiant la coopération militaire avec l’OTAN, ce qui représente un ajustement significatif de sa politique de neutralité de longue date, a rapporté dimanche le média Blick, citant un projet de document qu’il a examiné.
« L’OTAN restera le garant de la sécurité de l’Europe dans un avenir prévisible. C’est la référence pour les armées occidentales modernes et définit les normes de la technologie militaire occidentale », indique le rapport.
La Suisse maintient une « neutralité permanente » conformément à sa constitution. Ses obligations comprennent l’abstention de « s’engager dans des guerres », l’interdiction des expéditions d’armes vers les zones de guerre à partir de ou à travers son territoire et la fourniture de troupes mercenaires aux pays impliqués dans des conflits armés, ainsi que la garantie de sa propre défense.
Bien que la commission n’ait pas recommandé l’adhésion au bloc, elle a suggéré de signer des « accords secrets » pour couvrir « les menaces de missiles à longue portée, de cyberguerre étendue contre les États européens ou de violations de l’espace aérien ». Le rapport indique également que la Suisse devrait se préparer « sérieusement » à la défense collective, y compris en participant à des exercices de l’OTAN. Le quotidien a noté que cela contredit la neutralité suisse.
Les experts ont également appelé la Suisse à revoir la loi fédérale sur le matériel de guerre, qui interdit la livraison directe de chars suisses à l’Ukraine. Le document note que cette politique « provoque de la confusion et de la frustration au sein de l’UE et de l’OTAN ».
En conclusion, les experts ont recommandé que la politique de neutralité soit révisée pour permettre au pays de « formuler sa position sur d’éventuels conflits (Chine-Taïwan, Russie-OTAN) en temps opportun et d’anticiper d’éventuelles demandes ».
Blick a noté que la gauche et l’UDC sont susceptibles de s’opposer à la nouvelle stratégie et feront tout pour empêcher « plus d’OTAN, plus d’UE et moins de neutralité ».
La neutralité suisse a été remise en question par la Russie ; Le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a accusé Berne de devenir « ouvertement hostile » à Moscou, car elle a soutenu les sanctions occidentales contre la Russie et a gelé des milliards d’avoirs russes.
Selon un sondage publié en mars, environ 91% de la population suisse estime que le pays devrait rester neutre.