Théoriquement, les centaines de boîtes vert foncé devront être déplacées pendant 3 semaines pour laisser la place aux athlètes pendant la cérémonie d’ouverture, le tout dans un « périmètre de sécurité » (ce seront les JO de la Surveillance et de la Sécurité). Mais chez les 200 bouquinistes, on pense que la mairie a une idée derrière la tête.
Pour ceux qui ne connaissent pas encore les « boîtes », il s’agit de livres plus ou moins vieux du patrimoine littéraire français, mais aussi de BD et de dessins, vendus sur les trottoirs de la Seine du côté de Saint-Germain et Saint-Michel, en gros autour de l’île de la Cité, pas loin de Notre-Dame, tiens, par hasard, dont le parvis va être revu et corrigé par les promoteurs mondialistes.
On s’y arrête, on flâne, on achète un Anatole France pour trois balles, on regarde l’affiche célèbre de Lautrec avec sa Morue, ou sa Goulue. Parfois, on demande un livre oublié ou interdit, car ils sont très demandés. Il y a des librairies qui proposent encore des pièces rares, par exemple des enquêtes journalistiques sur des sujets chauds, et les prix peuvent monter très haut.
Sur Amazon, le grand mangeur, ces prix sont parfois délirants. Il suffit qu’un bouquin ancien soit en rupture de stock pour que des petits malins fassent monter les enchères.
Dans les années 80, c’était chez les bouquinistes qu’on pouvait se procurer les livres de Sven Hassel, qui depuis ont été réédités. Le commerce des livres très anciens est plus l’affaire de spécialistes (qui ont pignon sur rue dans les IVe et VIe arrondissements), avec des éditions limitées, rares ou des œuvres dédicacées. C’est l’objet du fameux film de Polanski.