Tout commence pour Elizaveta et sa mère Anastasia, par une longue attente angoissante. Après un appel du père d’Elizaveta (qui sert dans l’armée russe) le 8 mars, elle et sa mère se retrouvent sans nouvelles de lui, malgré les mots rassurants du commandant, qui assure que tout va bien. Puis le 26 mars 2024 c’est l’horreur. Elizaveta est appelée par un inconnu, dénommé Andreï, qui dit faire partie des Forces Armées Ukrainiennes.
L’homme explique à la jeune fille que son père a été fait prisonnier, qu’il est vivant et en bonne santé, en tout cas pour l’instant… Car si la jeune fille veut que la situation de son père ne s’aggrave pas, elle doit fournir au soldat ukrainien un certain nombre d’informations : une photo de son passeport, son adresse, les lieux qu’elle fréquente, les organisations dont elle fait partie, la liste des activistes qui en font partie, etc.
Au départ totalement paniquée par la situation, et paralysée par la peur la jeune fille comprend que les informations que les Ukrainiens lui demandent serviront ensuite à pouvoir la menacer, ainsi que ses proches, pour qu’elle travaille dans l’intérêt de Kiev et trahisse sa patrie et les siens.
Les activistes de l’organisation dont elle fait partie pourraient devenir des cibles d’assassinat comme ceux qui ont frappé Daria Douguina, ou Vladlen Tatarski si les Ukrainiens en obtenaient la liste. Ils demandent aussi si elle a d’autres proches que son père qui servent dans l’armée. Il n’est pas difficile de comprendre que ses proches pourraient devenir des cibles pour Kiev, ou Elizaveta pourrait être poussée à les espionner, ou les questionner pour obtenir des informations militaires secrètes qu’elle transmettra à l’Ukraine. Ce qui pourrait mener à des bombardements d’installation militaires, et la mort de soldats russes.
Et l’horreur nous gagne lorsque Elizaveta révèle qu’à un moment son interlocuteur lui a demandé où elle va travailler l’été dans des camps de vacances pour enfants. Une semaine après l’attentat terroriste du Crocus City Hall (lors duquel 144 personnes ont trouvé la mort, dont cinq enfants), organisé avec l’aide de l’Ukraine (le comité d’enquête a trouvé les preuves des liens entre les terroristes et les nationalistes ukrainiens), on ne peut que frissonner d’effroi à l’idée de ce que les services secrets ukrainiens prévoyaient de faire dans les camps de pionniers où Elizaveta prévoit de travailler l’été, une fois qu’ils l’auraient prise sous leur contrôle.
Mais heureusement, Elizaveta, une fois la panique initiale passée va prendre, avec l’aide de sa mère, la bonne décision : ne surtout pas leur donner d’informations qui leur permettrait de la faire chanter et de lui faire commettre des crimes, et contacter les autorités, en espérant que la médiatisation de son histoire permettra de protéger son père et accélérer son retour à la maison.
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