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Orwell l’a imaginé avec «1984», l’Ordre des Médecins français a osé le faire en 2023

Réseau InternationalOrwell l’a imaginé avec «1984», l’Ordre des Médecins français a osé le faire en 2023

Réseau International - 25 juil 2023

Le Conseil National de l’Ordre des Médecins (CNOM) vient de publier un rapport sur «les Pratiques de Soins Non Conventionnels (PSNC) et leurs dérives».

   

Dès la lecture du titre, on comprend l’orientation de ce travail et le procès exclusivement à charge que le CNOM a réalisé contre ces «soins non conventionnels». Même le terme de «non-conventionnel» est par lui-même péjoratif et manipulatoire.

Ainsi, l’acupuncture est une médecine parfaitement «conventionnelle» en Chine et l’homéopathie fait partie des thérapeutiques officiellement reconnues en Inde. On constate dès le départ que la réflexion du CNOM se veut purement franco-française et rejette par principe toutes les pratiques officielles d’autres pays.

Mais, c’est un autre débat et, si je me permets cet article au sujet du rapport du CNOM, c’est parce qu’avant tout j’ai été choqué de certaines conclusions et recommandations qui m’ont immédiatement fait penser au célèbre livre de Georges Orwell : «1984». Ce livre est un best-seller dans la plupart des pays du monde. Je l’ai même étudié pendant ma scolarité. C’est pour dire à quel point les pratiques et la société totalitaire qu’il dénonce sont sérieusement prises en compte par nos philosophes et beaucoup d’élites. Mais apparemment pas par les médecins du CNOM qui ont dû oublier de le lire ou bien qui ne l’ont pas compris.

Dans ce livre publié juste après la 2ème guerre mondiale, Orwell, contrairement aux idées reçues, ne fait pas la critique du nazisme ou du stalinisme. Il se réfère à la société qu’il connaît le mieux, la bien-pensante société anglaise d’après-guerre où il perçoit déjà les risques d’une pensée unique et de la manipulation des masses. C’est évidemment une œuvre de fiction dans laquelle l’auteur nous décrit à quoi pourrait ressembler un monde où toute pensée serait réellement l’expression de l’idéologie de la classe dominante. Il imagine que cela pourrait arriver en 1984 et beaucoup l’ont raillé, car en 1984, pas la moindre situation totalitaire dans les sociétés industrielles et démocratiques. Enfin en apparence !

La postface de l’édition publiée aux éditions Agone (celle qui propose la traduction la plus respectueuse du texte d’Orwell) nous dit : «Le véritable apport de ce roman d’anticipation est l’identification d’un type de société qui pourrait advenir si on laisse s’installer «l’esprit totalitaire». Une mentalité qui gagne plus facilement les classes sociales cultivées et les experts que les gens ordinaires».

Et c’est exactement ce que j’ai ressenti en lisant le rapport du CNOM. D’ailleurs, qui sont les membres de ce conseil national ? Des médecins comme moi qui ont fait les mêmes études et qui ne sont ni plus ni moins savants qu’un autre. Ils ont juste décidé un jour de se présenter aux élections pour faire partie du Conseil de l’Ordre des Médecins. Pourquoi ? Pour certains, c’est sans aucun doute par altruisme, par envie d’être utile à leurs confrères en organisant la profession de médecin. Pour d’autres, comme on le voit en politique, c’est parce qu’ils ont des convictions, voire des croyances et qu’ils veulent les mettre en application, pensant que cela fera progresser la médecine, quitte à imposer leur vision par des lois voire des contraintes et des procès à ceux qui osent ne pas penser de la même façon.

En écrivant ces lignes, je ne peux m’empêcher de penser au compagnonnage qui a permis de construire des cathédrales et bien d’autres merveilles de technologie comme le Pont Neuf à Paris. Autant d’exploits pour l’époque tout en se respectant les uns les autres. Pourquoi, parce que les compagnons étaient des hommes libres qui accueillaient toutes les religions, toutes les nationalités et avaient des principes dont un des principaux était : «ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’il te fasse».

Autant de principes qui n’existent plus aujourd’hui au CNOM où la fraternité parait être un gros mot et la con-fraternité s’écrit en 2 mots tellement certains médecins sont vraiment pris pour des «cons» et jugés indignes de poursuivre leur activité de médecin uniquement parce qu’ils ne pensent pas exactement comme l’impose la DOXA que veut établir le CNOM.

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