Au-dessus de tout parti idéologique, à rebours de quelque chapelle dogmatique qui soit, Weil brille par son grand amour – à entendre au sens de quête – pour la vérité : « J’aimais mieux mourir que vivre sans elle. » (S. Weil, Autobiographie spirituelle). Cette vérité, qui a valeur de bien absolu, ne peut être conçue que comme transcendante, surnaturelle, et par là même anhistorique, approchée de plus ou moins près par les différentes civilisations. Passionnée par le génie de l’esprit grec, elle voit dans ses mythes et dans la philosophie antique une anticipation, une préfiguration de ce qui sera pour elle l’image culminante de la vérité : la figure du Christ.
« Le Christ aime qu’on lui préfère la vérité, car avant d’être le Christ il est la vérité. Si on se détourne de lui pour aller vers la vérité, on ne fera pas un long chemin sans tomber dans ses bras »